Ce 4 novembre 2025, Nicolas Canteloup souffle ses 62 bougies. Populaire pour ses imitations et son humour corrosif, il s’est imposé comme une voix incontournable du paysage médiatique français, capable de caricaturer aussi bien hommes politiques que célébrités.
Des Guignols à la notoriété
La carrière télévisuelle de Nicolas Canteloup doit beaucoup à Canal+. De juillet 1995 à 2011, il est l’un des piliers vocaux des Guignols de l’info, aux côtés, notamment, d’Yves Lecoq. Il prête sa voix à une quarantaine de personnalités, allant de François Bayrou et François Hollande à Nelson Monfort, Richard Virenque, Fabien Barthez, Bernard Laporte, Aimé Jacquet et Carla Bruni.
Dans une interview au Parisien en 2004, il affirmait ne pas courir après les apparitions télévisées : « Pas vraiment, confirme-t-il. En fait, la base de mon métier, c’est plutôt la scène et… les Guignols ». À l’époque, Le programme animé par des marionnettes, lancé en 1988, est devenu un véritable phénomène culturel, reconnu pour sa liberté de ton.
Souvent enregistré à distance, parfois une à deux fois par semaine, son statut au sein de la chaîne lui permettait des conditions avantageuses. Canal+ le rémunérait généreusement, à plus de 20 000 euros brut par mois via des CDD successifs. « Les Guignols, c’était une famille, une machine à humour imparable », dira-t-il plus tard.
Ascension sur scène et à la télévision
Fort de cette exposition, Canteloup étend ses activités. En 2001, il obtient sa première émission solo à la télévision dans Drôle de scène sur M6. À partir de 2003, il s’invite régulièrement sur Vivement dimanche prochain de Michel Drucker, jusque 2011, en y interprétant ses imitations en direct.
Sur scène, il remplit des salles emblématiques : Olympia en 2005, Palais des Glaces, et de nombreuses tournées nationales. En 2008, son spectacle 2e Couche rencontre un large succès et est même retransmis en direct de Nantes en 2010. À la radio, il anime La Revue de presque en matinée sur Europe 1 dès 2005, et France 2 lui consacre une soirée spéciale en 2008 : Canteloup, y es-tu ?
La proposition de TF1 en 2011 change la donne : Après le 20H c’est Canteloup, d’abord coanimé avec Nikos Aliagas, puis rebaptisé C’est Canteloup en 2013, devient une pastille satirique quotidienne à 20h45. Avec Hélène Mannarino, il détourne images et voix pour parodier l’actualité.
Rupture avec Canal+ et bataille judiciaire
Son arrivée sur TF1 en 2011 provoque des tensions avec Canal+. Selon Le Parisien, la perspective de travailler pour la chaîne concurrente n’a pas aidé les rapports entre l’imitateur et la chaîne cryptée. Canal+ lui reproche un « comportement imprévisible » et cherche à freiner ses enregistrements à distance, exigeant une présence physique.
Le 20 septembre 2011, Canal+ met fin à 16 ans de collaboration par un courrier évoquant des désorganisations de services et le licenciement est prononcé pour « faute grave ». Canteloup saisit alors les prud’hommes, demandant la requalification de ses CDD en CDI et des réparations pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. L’affaire passe par la Cour d’appel de Versailles, la Cour de cassation et revient devant Versailles.
En 2016, la décision judiciaire lui donne partiellement raison. Comme rapporté par Le Figaro, les juges ordonnent la requalification en CDI et rejettent l’accusation de faute grave. Nulle Part Ailleurs Production, filiale de Canal, est condamnée à verser 22 000 euros au titre de la requalification, 150 000 euros pour licenciement abusif, 48 250 euros de préavis, 4 825 euros de congés payés et 62 725 euros d’indemnité légale, soit un total d’environ 287 000 euros.
Viré après 16 ans d’antenne, Canteloup n’a jamais vraiment digéré son éviction des Guignols, tandis que la rivalité entre chaînes reste un élément central de son récit professionnel.
Les années récentes : rebonds et nouveaux départs
Après cette période de conflit, Nicolas Canteloup poursuit sa carrière entre scènes, radio et télévision. Il est évincé d’Europe 1 en 2021 et, selon les éléments disponibles, n’apparaît plus sur TF1 depuis mai 2025.
À la rentrée suivante, il rejoint RMC pour une chronique intitulée Face à Canteloup, diffusée à 8h50 dans la matinale d’Apolline de Malherbe. Lancée le 29 septembre 2025, cette nouvelle collaboration s’accompagne d’une promesse de liberté éditoriale : « Sur RMC, on me garantit une totale liberté de parole », confie-t-il au Parisien.
À 62 ans, Nicolas Canteloup reste une figure reconnue de l’imitation et de la satire française, oscillant entre succès populaires, rivalités de chaînes et batailles juridiques qui ont marqué sa carrière.


