Muriel Robin, figure emblématique de l’humour français, s’est longtemps imposée par ses sketchs et ses rôles télévisés marquants. À la télévision, elle a su montrer une autre facette de son talent en incarnant des personnages forts comme Marie Besnard ou Jacqueline Sauvage. Malgré une carrière reconnue, l’humoriste et comédienne a récemment exprimé son regret de ne pas avoir obtenu davantage de rôles au cinéma, estimant que sa sexualité a pu constituer un frein professionnel.
Une comparaison osée avec Jodie Foster
Sur le plateau de Canal+ le 18 décembre 2025, Muriel Robin a évoqué sa relation envers la comédienne américaine Jodie Foster, également homosexuelle, et a dressé un parallèle entre leurs parcours. « On a un point commun qu’on n’a pas géré de la même manière », a déclaré Robin à Antoine de Caunes.
Elle a ensuite développé : « En tout cas, on a une sexualité pas tout à fait hétéro et elle, elle a choisi de ne pas en parler, peut-être était-elle entourée de sa maman ou de gens qui lui ont dit : ‘Si tu en parles, peut-être que tu ne feras pas ce métier’. Elle a attendu 40 ans, ce que je n’ai pas fait et j’ai fait un tout petit peu moins de films qu’elle. » Ces propos ont été diffusés dans le cadre de l’émission Superplan, disponible sur l’application CANAL+.
« Elle a attendu 40 ans, ce que je n’ai pas fait » Muriel Robin évoque Jodie Foster dans Superplan, dispo sur l’app CANAL+. pic.twitter.com/hfJCTqHdiH
« Je suis la seule actrice au monde à avoir dit son homosexualité » : ses accusations récurrentes
Muriel Robin n’en est pas à son premier aveu public sur l’impact de sa sexualité sur sa carrière. En 2023, invitée de l’émission Quelle Époque, elle avait livré des propos plus globaux et provocateurs sur l’état du cinéma français. « Je suis la seule actrice au monde à avoir dit son homosexualité… Je connais les acteurs homos français, ils se taisent, sinon on ne leur mettra plus une femme dans les bras. Citez-moi un acteur ou une actrice qui fait une grande carrière, en étant homosexuel… Il n’y en a pas ! », avait-elle lancé.
Elle avait poursuivi en expliquant le lien entre désirabilité et réussite à l’écran : « Cela veut dire que si on est homosexuel, on n’est pas désirable, on n’est pas pénétrable. Et quand on n’est pas pénétrable dans le cinéma, on ne vaut rien. Pénétrer, désirer, c’est le même mot… Je dis un mot fort pour bien comprendre de quoi on parle ! » Puis elle avait lié cette perte supposée de désirabilité à des conséquences personnelles et professionnelles : « Pour ce métier, on a besoin d’être désiré, quand vous ne l’êtes pas, qu’est-ce que vous pensez de vous ? Comment vous faites pour vous aimer ? Et ben vous buvez, vous fumez, vous bouffez. Évidemment après on ne vous veut plus et on a bien raison… »
Réactions et portée des déclarations
Les affirmations de Muriel Robin ont suscité des réactions vives, tant du public que de professionnels. Ses propos traduisent une expérience intime et une lecture personnelle du milieu du spectacle. Ils soulèvent en outre des questions plus larges sur la représentation et la visibilité des personnes LGBT+ dans le cinéma et la télévision.
Il convient de noter que certaines affirmations, lorsqu’elles sont généralisées à l’ensemble d’une industrie, relèvent davantage d’un constat personnel que d’une analyse statistique démontrée dans l’échange rapporté. Les termes employés par Robin — notamment autour de la « désirabilité » et de la « pénétrabilité » — sont volontairement provocateurs et visent à illustrer son sentiment d’exclusion.
Un bilan professionnel nuancé
Muriel Robin reste, malgré tout, une artiste aux réalisations reconnues. Son regret affiché de ne pas avoir tourné davantage au cinéma met en lumière la difficulté, selon elle, d’être acceptée pleinement par un système où la visibilité intime peut peser sur les opportunités professionnelles.
Qu’il s’agisse de choix personnels, de stratégies de communication d’artistes comme Jodie Foster, ou d’un climat professionnel jugé moins tolérant, les explications avancées par Robin renvoient à des trajectoires individuelles et à des contextes variés. Ses déclarations contribuent au débat public sur la place des artistes LGBT+ dans les industries culturelles, sans pour autant fournir ici d’enquête exhaustive permettant de confirmer chaque affirmation.
En filigrane, l’échange sur Canal+ et les précédentes prises de parole de l’artiste rappellent que la question de l’identité et de la carrière demeure un sujet sensible et largement discuté au sein du monde du spectacle.
