Michel Sardou dénonce l’utilisation de ses chansons par le RN, affirme que Marine Le Pen ne lui a pas demandé l’autorisation et met en garde contre la colère sociale

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Icône incontournable de la chanson française, Michel Sardou se retrouve aujourd’hui au cœur d’un débat inattendu : l’utilisation de ses titres lors des meetings du Rassemblement national. Invité par l’équipe de l’émission Sept à huit, le chanteur a déclaré face aux caméras : « Je ne savais pas » et a précisé que Marine Le Pen ne lui avait « pas demandé » l’autorisation. Cette révélation relance la question de l’appropriation de la musique populaire par des mouvements politiques et interroge le positionnement public de l’artiste.

Un usage politique de ses chansons dont il ignore l’existence

La scène est devenue familière : des refrains connus reprennent vie dans des salles de meeting pour galvaniser des militants. Selon les informations rapportées lors de son entretien, des titres de Michel Sardou ont été repris lors des rassemblements du Rassemblement national, sans que l’artiste en soit informé. Devant Audrey Crespo-Mara, il a insisté sur son étonnement et son absence de consentement : « Je ne savais pas » et « Marine Le Pen ne m’a pas demandé ».

Sardou, qui n’a jamais caché un engagement marqué à droite, a voulu immédiatement remettre les choses à plat. « Je ne suis pas récupéré, quel que soit le parti », a-t-il lancé, avant d’affirmer que, s’il l’avait été, il aurait fait davantage que laisser ses chansons être diffusées : « Si j’étais récupéré, je dirais ‘votez untel ou untel' ». Ces propos visent à distinguer une appropriation musicale — parfois involontaire — d’un soutien politique explicite et assumé.

Des soutiens passés, mais une mise au point ferme

Dans cette interview, Michel Sardou a rappelé ses engagements antérieurs, sans équivoque mais cadrés : « Je l’ai fait pour Chirac, oui. Parce que je l’aimais beaucoup. Je l’ai fait pour Sarkozy, parce que j’y croyais, (mais) pas pour les extrêmes ». Par ces mots, il trace une ligne claire entre des soutiens présidentiels classiques et ce qu’il qualifie d’extrémisme politique, auquel il refuse d’être associé.

Sur Marine Le Pen, son jugement est net et dénué de langue de bois : « Elle dit beaucoup de conneries ». L’expression, brute, traduit une véritable exaspération et illustre la distance qu’il veut maintenir vis-à-vis du parti dirigé par la présidente du Rassemblement national.

Au-delà du cas particulier de l’utilisation de sa musique, Sardou a saisi l’occasion pour livrer une analyse plus large sur la situation politique et sociale du pays. Il a décrit un climat de mécontentement généralisé, observé à la télévision et traduit par des mouvements sectoriels successifs : « Je vois à la télé, tout le monde est mécontent de tout. Un coup ce sont les taxis, un coup ce sont les agriculteurs, un coup ce sont les médecins, un coup ce sont les infirmières, un coup ce sont les artistes ».

« Malheureusement, si on continue à être mécontent comme ça, on accouchera d’un extrême », a-t-il conclu, formulant ainsi un avertissement sur les conséquences possibles d’un malaise collectif prolongé. Cette inquiétude rejoint des analyses plus larges sur la fragilisation du débat public lorsque la colère sociale n’est pas canalisée.

Une parole publique sous tension

L’échange avec Sept à huit révèle plusieurs tensions : d’une part, la difficulté pour les artistes à contrôler l’usage public de leur répertoire ; d’autre part, la délicate nécessité, pour une figure publique, de clarifier son positionnement politique lorsqu’elle est associée à un mouvement controversé. Sardou a choisi la mise au point franche plutôt que l’acquiescement silencieux.

Il reste que cette mise au point ne répond pas à toutes les questions pratiques : qui autorise la diffusion des chansons lors des meetings et selon quelles règles ? Les usages dans l’espace public soulèvent autant des enjeux juridiques que symboliques. Michel Sardou ne formule pas de revendication légale dans cet entretien, mais il marque sa désapprobation politique et morale.

Son propos rappelle aussi que, pour un artiste dont le répertoire traverse les générations, la résonance de ses chansons va parfois au-delà de ses intentions. Face à cette réalité, certains artistes choisissent de clarifier publiquement leur position ; d’autres engagent des démarches juridiques. Sardou, lui, a opté pour une mise au point médiatique et un avertissement sur l’état du pays.

Sans appel à la polémique systématique, son intervention soulève cependant une question durable : comment préserver l’intégrité d’une œuvre quand elle devient outil de communication politique ? Michel Sardou a dit ce qu’il pensait, sans ambiguïté. Reste à voir si ses mots peseront sur l’usage futur de ses chansons et si, plus largement, les discussions sur l’appropriation culturelle et politique de la musique populaire évolueront après cette mise au point.

Society News

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