Le 29 mars 2024, devant des milliers de spectateurs, Michel Sardou a livré ce soir-là son ultime prestation sur scène. La Brest Arena a accueilli la dernière date de sa tournée d’adieu, marquant la fin d’un parcours public entamé il y a soixante ans et salué par des fans venus nombreux pour applaudir l’artiste.
Une carrière commencée en 1965
Tout a commencé en 1965, quand, âgé de 18 ans, Michel Sardou apparaît comme figurant dans le film Paris brûle-t-il ? de René Clément. Rapidement, il signe son premier contrat avec la maison de disques Barclay Records et publie son premier 45 tours, La Madras, qui lance une trajectoire exceptionnelle.
Soixante ans plus tard, la discographie de l’artiste est imposante : vingt-six albums studios et vingt-et-un albums live. Au fil des décennies, il a composé et interprété plus de 350 chansons, un corpus que la carrière et les chiffres confirment : un recueil des paroles comprenant l’intégrale de 368 titres figure parmi ses sorties récentes. Sardou a également reçu cinq Victoires de la musique et fait partie des plus grands vendeurs de disques en France.
Projets éditoriaux et documentaire pour fêter 60 ans de scène
Pour célébrer ses soixante ans de carrière, Michel Sardou a multiplié les projets. Un documentaire intitulé Michel raconte Sardou doit être diffusé au cinéma les 6 et 9 novembre. Parallèlement, l’artiste propose un livre regroupant l’intégralité des paroles de ses 368 chansons, un album photo Ma vie sur scène, 60 ans avec vous (Albin Michel) et un CD compilant 60 singles.
Cette actualité éditoriale s’accompagne d’une série d’entretiens. Sardou a notamment répondu aux questions d’Augustin Trapenard dans l’émission Variétés sur RTL, samedi 8 novembre, où il a de nouveau montré qu’il reste un homme engagé et franc dans ses prises de parole.
Des propos sans détours sur la France et la vie politique
Installé avec Anne-Marie Périer à Bormes-les-Mimosas, dans le Var, Michel Sardou demeure attentif à la vie politique et sociale du pays. Interrogé sur les difficultés des députés à s’accorder sur un budget, il a déclaré : « je ne comprends pas ». Il a poursuivi en critiquant le ton de la classe politique : « ils s’adressent à eux-mêmes. Ils parlent entre eux mais ils ne parlent pas à toi, pas à moi ».
Le chanteur ne ménage pas non plus ses concitoyens quand il brosse le portrait de la nation : « Un pays de chiants, d’emmerdeurs, de râleurs, de partis pris mais c’est comme ça depuis Vercingétorix. Ce n’est pas nouveau », a-t-il lancé. Il a ajouté être frappé par le discours ambiant : « J’ai l’impression qu’on sous-estime un peu (la France, N.D.L.R). J’entends souvent qu’on est en déclin mais on l’a été souvent en déclin dans l’Histoire et puis c’est remonté. Le langage que j’entends est déprimant. »
Ces commentaires, tenus lors de son passage radio, illustrent le franc-parler qui a souvent caractérisé la personnalité médiatique de Sardou. Outre sa carrière musicale, il a aussi été comédien, volet moins évoqué mais présent dans son parcours.
À la fois figure populaire et artiste controversé à certains moments de sa carrière, Michel Sardou conclut cette étape publique avec un dernier concert symbolique et une série d’ouvrages et de projections destinés à retracer six décennies de scène. Le souvenir de cette dernière représentation à la Brest Arena restera, pour ses admirateurs, la marque d’une fin de tournée très attendue.
