Melissa Sue Anderson fête ses 63 ans le 26 septembre 2025. Elle reste, pour des générations de téléspectateurs, Mary Amelia Ingalls, l’aînée sage et studieuse de la famille Ingalls dans La Petite Maison dans la Prairie, rôle qu’elle a tenu pendant sept ans.
Incarnation d’une jeune fille appliquée et admirée, Mary se distingue par sa passion pour la lecture et son comportement modèle. Mais la trajectoire du personnage a brusquement changé à partir de la saison 4, lorsque Mary devient aveugle, événement qui marque un tournant dans la place de Melissa Sue Anderson au sein de la série.
Le départ de Mary Ingalls : un choix assumé
Melissa Sue Anderson est restée au générique jusqu’à l’épisode 19 de la saison 7. Selon ses déclarations, reprises dans une interview accordée à nos confrères de Télé Loisirs en 2022, elle a choisi de quitter la série alors que celle‑ci connaissait un succès immense.
Elle explique : « Mon personnage était aveugle depuis la saison 4. Je trouvais qu’ils n’avaient plus d’idées pour mon personnage. Mary avait vécu trop de drames. Je pensais que c’était mieux de quitter la série avant que les choses ne deviennent difficiles à croire ». Elle confie aussi que la décision a été « difficile pour (elle) à prendre ».
Ce départ volontaire explique en partie pourquoi la deuxième fille des Ingalls, Laura Elizabeth, interprétée par Melissa Gilbert, a pris davantage d’importance à l’écran. Laura, parfois narratrice de l’histoire, incarne un tempérament plus affirmé et actif : courir, pêcher, construire des cabanes. Son rôle, plus dynamique, a prolongé sa présence deux saisons de plus que Mary.
Tournages éprouvants et limites du personnage
Melissa Sue Anderson a également évoqué les contraintes techniques et physiques liées à l’interprétation d’un personnage aveugle. Elle se souvient que « la partie la plus difficile était de tourner en extérieur ». Elle relate en particulier un tournage en gare, en Californie, où « ils avaient des grands projecteurs et le soleil en pleine face. Avec mes grands yeux bleu clair, la lumière était horrible. C’était extrêmement difficile de ne pas plisser les yeux ».
Ces difficultés pratiques, associées à une impression de manque d’évolution scénaristique, ont contribué à son choix de partir avant que la crédibilité du personnage ne soit mise à mal, selon ses propres mots.
Un succès planétaire et des visages devenus emblématiques
Basée sur les romans semi‑autobiographiques de Laura Ingalls Wilder, la série La Petite Maison dans la Prairie a connu un succès mondial durable. Adaptée du best‑seller de la littérature jeunesse publié dans les années 1930, elle raconte la vie de la famille Ingalls dans le Minnesota vers 1880.
Diffusée en France à partir de décembre 1976, la série a touché plusieurs générations et demeure largement rediffusée. Michael Landon, qui campait Charles Ingalls, est resté l’un des visages les plus reconnaissables du programme : il a participé à neuf saisons et 205 épisodes, selon les chiffres communiqués à l’époque.
Après la série : une carrière plus discrète
Depuis son départ, Melissa Sue Anderson a peu investi le grand ou le petit écran. Sa dernière apparition notable remonte à 2018, dans le film Les As de l’Arnaque de James Oakley, où elle tenait un rôle secondaire.
La longévité et la popularité de La Petite Maison dans la Prairie ont cependant continué sans elle : la production a poursuivi la série jusqu’à la saison 10, signe de son importance commerciale et de l’attachement du public aux autres personnages.
Coulisses troubles : témoignages et controverse
Quarante ans après le triomphe de la série, des voix du casting ont livré un portrait moins idyllique des coulisses. Karen Grassle, qui incarnait Caroline Ingalls, a publié un livre intitulé Bright Lights, Prairie Dust (Lumières vives, poussière de prairie). Dans cet ouvrage, l’actrice, aujourd’hui âgée de 79 ans, relate des tensions et des comportements problématiques de la part de Michael Landon.
Selon Karen Grassle, Landon souffrait d’une addiction à l’alcool qui perturbait l’ambiance sur le plateau. Elle évoque des plaisanteries grossières et des remarques blessantes adressées à ses collègues. Alison Arngrim, interprète de Nellie Oleson, a corroboré ces confidences auprès du Daily Mail : « Les gens pensent encore à lui comme ce gentil et sain fermier mais quand on le connaissait, il était surtout fou furieux, mauvais et dangereux. Il buvait, fumait et racontait toujours des blagues affreuses ».
Ces témoignages ont relancé le débat sur la face cachée d’une série restée dans la mémoire collective comme un modèle de nostalgie familiale.
Si Melissa Sue Anderson reste associée à l’image blanche et sage de Mary Ingalls, son départ prématuré et les récits de plateau rappellent que le glamour télévisuel peut coexister avec des réalités professionnelles et humaines plus complexes.


