Cyril Hanouna a fait son retour sur W9 à la rentrée, quelques mois après la fermeture de C8 et l’arrêt de Touche Pas à Mon Poste (TPMP). Pour lancer son nouveau talk, TBT9, l’animateur a fait appel à Matthieu Delormeau, visiblement invité malgré une année personnelle et médiatique difficile pour le chroniqueur.
Un retour critiqué
Matthieu Delormeau traverse, selon les médias, une période trouble : garde à vue, une affaire liée à la drogue et un « dérapage » sur Instagram ont émaillé ces derniers mois. Pour Vincent McDoom, ancien candidat et personnalité médiatique, le choix de le remettre à l’antenne est malvenu.
Interrogé par le YouTubeur Aaron (écrit avec deux « a »), Vincent McDoom n’y va pas par quatre chemins : « ce n’est pas ce qui va l’aider », affirme-t-il en parlant du retour télévisuel de Delormeau. Lors de cet entretien, il estime que l’apparition du chroniqueur est prématurée : « C’est précipité ce retour, il est fragile en ce moment. »
Pour McDoom, la visibilité offerte par la télévision peut aggraver une situation personnelle : « je trouve ça malsain de faire venir quelqu’un qui est malade et de lui donner une visibilité par rapport à sa maladie », déclare-t-il. Il reproche aussi une logique médiatique : « faire du buzz avec la maladie de quelqu’un, c’est aussi foutre la personne dans un problème. »
Des parallèles avec d’autres retours médiatiques
Vincent McDoom établit des parallèles avec des cas précédents. Il évoque Loana, star du Loft, en rappelant des épisodes où la télévision a exposé des personnes en difficulté. « Des personnes qui ont des problèmes, et visiblement assez graves, comme ce qu’on est en train de voir avec Matthieu Delormeau, ça me rappelle énormément un Matthieu Delormeau, qui disait des saloperies sur Loana », lance-t-il, citant une mémoire médiatique polémique et sans développer davantage ici les éléments précis autour de Loana.
Il cite également Pierre Palmade, dont le retour médiatique après des ennuis personnels n’a, selon lui, pas abouti de manière heureuse : « On a vu le problème avec Pierre Palmade qui a voulu revenir mais malheureusement, il a pas trouvé. » Et de conclure sur une tonalité inquiète : « Finalement, il tombe encore, et il revient, tu vois ce que je veux dire ? »
Ces comparaisons visent à alerter sur la place faite aux parcours difficiles dans les formats télévisés. Pour McDoom, la télévision peut se transformer en scène où l’on « fait du buzz » plutôt qu’un espace de soutien ou de traitement responsable des problèmes personnels.
Le débat sur l’éthique télévisuelle
La polémique rappelle un débat qui revient régulièrement dès que des personnalités fragiles sont remises en lumière : quelle responsabilité pour les producteurs et animateurs ? Faut-il empêcher systématiquement toute exposition médiatique lorsqu’une personne traverse une mauvaise passe, ou bien existe-t-il des formats et des encadrements capables d’aborder ces sujets sans exploitation ?
Sans entrer dans le détail des affaires individuelles, la voix de Vincent McDoom reflète une défiance envers une télévision qu’il qualifie de « télé trash » lorsqu’elle multiplie les reprises publiques de chutes personnelles. Son propos contient aussi une accusation morale forte : il évoque « la non-assistance à personne en danger » en soulignant le risque d’exposer une personne à de nouveaux dommages en lui offrant une tribune.
Du côté des productions, les décisions de programmation reposent souvent sur des logiques d’audience et d’actualité, mais elles sont de plus en plus confrontées aux critiques portant sur la protection des invités et la déontologie journalistique. Le cas de Matthieu Delormeau, tel qu’il est discuté aujourd’hui, illustre cette tension entre désir de buzz et question de bien-être des protagonistes.
À ce stade, les interventions médiatiques et les prises de parole se succèdent sans résolution claire. Reste à voir comment le public et les professionnels de l’audiovisuel réagiront au fil des émissions, et si cette polémique conduira à des réflexions ou des changements concrets dans le traitement des invités en difficulté.
