L’an prochain, Benoît Payan a annoncé qu’il retenterait sa chance pour conserver la mairie de Marseille, poste qu’il occupe depuis 2020 après avoir succédé à Jean‑Claude Gaudin. L’élu, âgé de 47 ans, est par ailleurs récemment revenu au cœur de l’actualité politique nationale en réagissant à la chute du gouvernement, alors que le Premier ministre François Bayrou doit, selon les informations publiées, remettre sa démission le 9 septembre à 13 h 30 au président Emmanuel Macron.
Annonce de candidature et réactions politiques
Dans ce contexte politique agité, Benoît Payan a pris la parole sur le réseau social X (ex‑Twitter). Il y a notamment écrit : « L’Assemblée a massivement exprimé le retrait de sa confiance au Premier ministre. Cette situation est le résultat d’institutions enlisées et désormais inopérantes ». Ce message s’inscrit dans une période marquée par des remous institutionnels et des débats vifs autour de la gouvernance nationale.
Au niveau local, l’annonce de sa nouvelle candidature pour la mairie s’inscrit dans la continuité de son mandat entamé il y a cinq ans. Payan, figure de la gauche marseillaise, tente de consolider son ancrage dans une ville où les enjeux de cohésion sociale et d’image restent centraux pour les prochaines échéances électorales.
Menaçant pour un couscous : plainte et détermination
Cependant, l’actualité récente de l’édile a pris une tournure plus personnelle et préoccupante. Benoît Payan a annoncé avoir porté plainte après avoir été la cible de menaces sur les réseaux sociaux. L’affaire a débuté à la suite de sa participation au Kouss Kouss Festival, un rendez‑vous culinaire organisé à Marseille du 22 août au 7 septembre et lancé en 2018.
Lors de ce festival, le maire a notamment dégusté un couscous, plat traditionnel très présent dans les cultures méditerranéennes. Un geste qui, pourtant anodin, a suscité des messages haineux adressés à l’élu. Benoît Payan a partagé sur X l’un des messages reçus, accompagné d’une image particulièrement violente : la photo montrait un homme les yeux bandés sur le point d’être pendu. La légende qui accompagnait cette image était formulée ainsi : « Pauvre con de Payan ! L’idiot utile des Frères Musulmans !! Et il sera l’un des premiers quand il leur aura servi de marche‑pied ! Quelle merde !!! » (message publié depuis un compte se présentant sous le nom « Anonyme »).
Face à cette hostilité, le maire n’a pas tardé à réagir publiquement. Le 8 septembre, il a publié ce message sur X : « Menacé de mort pour avoir mangé un couscous dans le cadre d’un festival marseillais de cuisine, je ne céderai évidemment rien et jamais. Marseille est une ville du vivre‑ensemble et nous ferons tout pour que cela continue, malgré les intimidations, extrême droite ou pas. » (voir le tweet : pic.twitter.com/Hy9XqyvluD).
Dans la foulée, Benoît Payan a publié d’autres captures d’écrans et messages reçus, dénonçant l’intensification des insultes et des menaces. Il a écrit : « Les menaces de mort et insultes en tout genre continuent et s’intensifient mais elles ne m’arrêteront pas. Marseille et les Marseillais sont plus forts que la haine. Merci à tous ceux qui m’ont apporté leur soutien, nous continuerons ensemble à faire rayonner Marseille ! » (voir le tweet : pic.twitter.com/XDhz74MR7M).
Un maire déterminé à agir
Outre la diffusion publique des messages, Benoît Payan a indiqué sa volonté de retrouver l’auteur du compte « Anonyme » et de porter l’affaire devant la justice. Sa plainte vise à obtenir la sanction des responsables de ces publications et à envoyer un signal face aux menaces visant un élu municipal.
Sur le fond, l’épisode met en lumière la violence croissante des échanges en ligne quand la sphère politique et les enjeux identitaires se mêlent. À Marseille, ville souvent convoquée comme un symbole du « vivre‑ensemble », la réaction du maire cherche à rassurer et à rassembler : il affirme vouloir poursuivre son action municipale malgré les intimidations et protéger le climat de cohabitation sociale qui fait partie de l’identité de la cité phocéenne.
Les faits rapportés ici reposent sur les déclarations publiques de Benoît Payan et sur les éléments qu’il a partagés sur X. L’enquête et la plainte déposée par l’élu seront les éléments à suivre pour connaître la suite judiciaire et l’identification des auteurs des menaces.
