La présence de Marlène Schiappa dans la nouvelle saison des Traîtres sur M6 a déclenché une vive réaction sur le plateau de TBT9. La polémique a surgi mercredi 3 septembre 2025, lors d’une confrontation en direct entre la chroniqueuse et Damien Canivez, journaliste pour le Buzz TV du Figaro et membre de l’équipe de l’émission quotidienne de Cyril Hanouna sur W9.
Une présence qui dérange certains collègues
La cinquième saison des Traîtres, lancée mardi 2 septembre 2025, réunit 16 candidats venus d’horizons variés : influence, comédie, sport et politique. Parmi eux figure Marlène Schiappa, ancienne ministre devenue chroniqueuse sur TBT9. Sa participation à ce divertissement n’a pas plu à tous. Damien Canivez a exprimé sa « colère » à l’antenne, annonçant d’emblée : « J’ai très mal dormi à cause de ça. Marlène, cramponne-toi parce que là, ça va secouer (…) Marlène, je pense que ta participation à cette émission est un véritable scandale pour deux raisons. »
Le journaliste a défendu sa position en invoquant d’abord la proximité temporelle avec ses responsabilités gouvernementales. « Déjà parce que ta collaboration au gouvernement est trop récente. Je pense que ça peut créer de la confusion dans la tête des téléspectateurs qui te voient parfois à juste titre encore comme une ministre », a-t-il poursuivi.
Canivez a ensuite formulé un reproche d’ordre symbolique : voir une ancienne ministre côtoyer des personnalités du divertissement, comme Christine Bravo ou « l’interprète du générique de Miraculous », reviendrait selon lui à « désacraliser la politique ». « Tu laisses croire que la politique est un jeu finalement et tu fais du mal à la politique (…) Je trouve que tu fais mal à la politique en participant à cette émission, Marlène », a-t-il lancé.
La défense de Marlène Schiappa
Interrogée en direct, Marlène Schiappa a tenu à nuancer et à se défendre vigoureusement. Elle a d’abord rappelé son origine sociale : « Je suis née dans ma cité à Belleville. Je n’ai pas grandi sous les ors de la République, je n’ai pas un tampon. Et ne suis pas ministre à vie et je suis une personne avant tout. »
La chroniqueuse a ensuite expliqué que sa participation répondait à une logique de dialogue et de curiosité. « J’ai toujours dit que moi, ce qui m’intéressait, c’était d’être un trait d’union entre les différents univers. Et je vais te dire, moi, j’ai adoré aller dans les Traîtres, comme j’adore venir ici et rencontrer des gens qui ne sont pas de mon univers. »
Elle a précisé vouloir comprendre ce que pensent et vivent des personnes éloignées des cercles politiques : « Savoir ce que Polska pense de la présidentielle, en vrai, je vais être honnête, ça m’intéresse. Ça m’intéresse de savoir ce que des gens qui sont éloignés de mon univers pensent, comment ils se construisent, quelles sont leurs passions, ce qui les anime. Et c’est comme ça qu’on se rend compte que je déteste le sectarisme. »
Enfin, elle a rejeté le reproche selon lequel elle fréquenterait des lieux « où elle ne devrait pas aller » : « On m’a dit toute ma vie politique que j’étais dans des endroits où je ne devais pas aller (…) c’est un peu daté, ce débat, de dire que je vais quelque part où je ne dois pas aller. Tu sais très bien que j’ai l’habitude de dire que je ne souhaite pas rentrer dans le moule. Rentrer dans le moule, c’est l’ambition d’une tarte. »
Le face-à-face s’est conclu sans échange animé prolongé, contrairement aux débats souvent houleux qui pouvaient rythmer les anciennes éditions de la quotidienne de Cyril Hanouna.
Contexte et portée du débat
Cette confrontation s’inscrit dans un débat plus large sur la frontière entre engagement politique et divertissement. Le rôle des personnalités publiques qui traversent ces sphères reste une question sensible, notamment lorsque l’exercice du pouvoir est encore récent.
Côté télé, Les Traîtres misent sur le mélange des profils pour renouveler l’intérêt du public. Pour certains observateurs, la présence d’anciennes figures politiques alimente la curiosité et la médiatisation. Pour d’autres, elle pose la délicate question de la représentation et du respect des fonctions antérieures.
Sur le plateau de TBT9, la discussion a permis d’exposer ces tensions sans déboucher sur une rupture franche entre les deux intervenants. Le journaliste a formulé son jugement moral et symbolique ; la chroniqueuse a opposé une défense fondée sur l’ouverture sociale et le refus du sectarisme.
La séquence a été relayée sur les réseaux, notamment via un extrait partagé avec la mention : « Tu fais mal à la politique en participant à cette émission » Damien Canivez en veut à Marlène Schiappa d’apparaitre dans « Les Traîtres » sur @M6 , il la confronte en direct sur #TBT9 ! pic.twitter.com/lDdmDxmEu5
Reste à voir si cette polémique aura un impact durable sur la perception du public et sur la carrière télévisuelle de Marlène Schiappa. Pour l’instant, le débat met surtout en lumière l’interrogation persistante sur les frontières entre politique et divertissement.


