Marguerite n’a pas remporté la Star Academy, mais sa participation à la dernière saison a clairement relancé sa carrière musicale. En avril dernier, la jeune artiste a surpris et interpellé le public avec son premier single, Les filles, les meufs, un titre dans lequel elle aborde sans détour sa sexualité. Ce morceau a contribué à lui ouvrir des portes et à accroître sa visibilité dans un milieu souvent difficile d’accès pour les nouveaux venus.

Un titre comme prise de parole

Dans un entretien accordé à Ciné Télé Revue, Marguerite est revenue sur le choix et l’impact de ce premier single. « C’était ma préférée parmi toutes celles que j’avais écrites. Je trouvais que c’était celle qui me ressemblait le plus. J’ai vraiment eu envie d’arriver avec ce titre comme une présentation, une prise de parole forte, une confession », a‑t‑elle expliqué.

La chanteuse a souligné l’effet libérateur et bienfaisant de la chanson. « Elle m’a fait énormément de bien. Je me disais que si elle pouvait faire du bien à quelques autres personnes, ce serait déjà beaucoup », a‑t‑elle ajouté. Ces propos témoignent d’une volonté claire : utiliser la musique comme vecteur d’identification et de soutien pour une partie du public.

Grandir : un EP comme autoportrait

Les filles, les meufs figure désormais sur le tout premier EP de Marguerite, intitulé Grandir. L’artiste qualifie ce projet d’« autoportrait ». « Chaque chanson est une facette de moi, elle évoque une période de ma vie », précise‑t‑elle. Cette approche narrative, centrée sur l’intime, permet à Marguerite de se présenter au public de manière cohérente et assumée.

L’EP, porté par ce premier single, apparaît comme une étape importante de son chemin artistique. Il pose des intentions claires : raconter, confesser, et se construire publiquement sans fard. Le format EP offre aussi la possibilité de présenter plusieurs couleurs musicales, chacune correspondant à un moment personnel, comme elle l’a indiqué.

Réponse aux accusations de plagiat

À l’approche de son concert à la Madeleine, à Bruxelles, Marguerite a dû faire face à des accusations de plagiat. Certains observateurs ont estimé qu’elle aurait tenté de reproduire Helena, une autre ancienne candidate de la Star Academy. L’affaire s’est invitée dans les discussions autour de son succès, mais l’artiste a choisi de dédramatiser.

Marguerite a qualifié ces allégations de « non‑sujet ». Elle a rappelé qu’elle avait présenté sa chanson à Helena parce qu’elles sont amies, et que cette dernière l’avait beaucoup appréciée. « La chanson, je l’avais fait écouter à Helena parce qu’on est amies, et elle l’avait adorée. Le même soir, elle m’avait fait écouter ‘Tout gâcher’ et nous n’avions même pas remarqué de similitudes », a‑t‑elle confié à Ciné Télé Revue.

Sa réaction va au‑delà d’un simple démenti : elle pointe du doigt un phénomène sociétal. « Pour moi, c’est symptomatique d’un problème de société : les artistes pop féminines sont sans cesse comparées, mises en compétition. Alors que dans d’autres genres, comme le rap, il y a des chansons très similaires, et personne ne crie au scandale », a‑t‑elle déclaré. Par cette remarque, Marguerite met en lumière une double attente envers les femmes de la pop : originalité et exemplarité, sous peine d’être rapidement soupçonnées.

Une trajectoire à surveiller

Si Marguerite n’est pas la lauréate de l’émission qui l’a révélée, elle apparaît aujourd’hui comme une artiste en construction, soucieuse de la sincérité de son propos. Son EP Grandir et le single Les filles, les meufs servent de premières cartes d’identité artistique, et son discours face aux accusations illustre une envie de défendre une communauté et son intégrité créative.

La jeune femme prépare désormais la scène, avec un concert annoncé à la Madeleine, à Bruxelles, où elle pourra mesurer la réception de son répertoire en live. À défaut d’apporter une conclusion définitive aux débats sur la ressemblance de titres, son parcours témoigne de la manière dont une chanson personnelle peut transformer une carrière et susciter des discussions plus larges sur la place des artistes féminines dans l’industrie musicale.

Mentionnés dans cet article : Ciné Télé Revue, Grandir (EP), Les filles, les meufs, Helena, Tout gâcher.