C’est sur la télé-réalité que Maeva Ghennam s’est fait connaître, en intégrant l’aventure Les Marseillais sur W9 en 2018. À 28 ans, la Marseillaise est devenue une figure incontournable du petit écran et des réseaux sociaux : elle compte environ 3 millions d’abonnés sur Instagram et 3,9 millions sur TikTok, où elle partage son quotidien, ses prises de position et ses coups de gueule.
La vidéo qui a déclenché la polémique
La notoriété de la jeune femme s’est heurtée à une vive controverse après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Dans une courte vidéo publiée sur ses comptes, Maeva Ghennam a affiché son soutien aux Palestiniens tout en précisant ne pas être « du tout d’accord » avec ce qui est arrivé à Israël. Elle a notamment déclaré : « on en parle de tous les morts qu’il y a en Palestine ? » et estimé que « le Mossad était au courant » de l’attaque, arguant que c’est « l’armée la plus forte du monde ».
Ces propos ont rapidement suscité des réactions en ligne et déclenché une vague de messages hostiles à son encontre. Face à ce flot de commentaires, Maeva Ghennam a porté plainte pour cyberharcèlement.
Sept prévenus jugés pour des messages violents
Après l’enquête, sept internautes, âgés de 20 à 35 ans, ont été identifiés et poursuivis. Ils étaient convoqués le 25 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Plusieurs d’entre eux sont accusés d’avoir adressé des messages particulièrement violents à la star de téléréalité.
Parmi les échanges transmis au dossier, un message WhatsApp attribué à une prévenue, présentée par la presse comme résidant à Neuilly-sur-Seine et âgée de 24 ans, dit : « Sache qu’on ne va pas te lâcher (…) va te faire sauter ta grande race de merde toi et tes petits copains. Cachez-vous bien à Dubaï parce qu’on ne va pas vous louper ». Ces éléments ont été relayés par nos confrères du Parisien.
À la barre, la jeune femme, identifiée sous le prénom Lola, a reconnu avoir envoyé le message mais affirme avoir agi « à chaud ». Elle a assuré que ses propos avaient été « mal interprétés » et qu’elle avait agi « sous le coup de l’émotion ». « J’ai honte de moi, honte d’être devant vous », a-t-elle déclaré lors de l’audience.
Aux côtés de Lola, d’autres prévenus se sont présentés : Salomé, étudiante en école de commerce ; Jonathan, étudiant en médecine dentaire ; Enzo, 21 ans. La presse signale aussi que Lola suit une formation d’élève infirmière. Les sept mis en cause assument en partie leurs messages mais leurs explications seront examinées par la justice.
Conséquences personnelles et retentissement médiatique
Maeva Ghennam, qui n’a pas assisté à l’audience, affirme avoir subi un important cyberharcèlement après la diffusion de sa vidéo. Selon elle, elle a reçu « des milliers de messages » pendant « deux ou trois mois ». Cette période a eu des répercussions sur sa vie personnelle : elle dit avoir « perdu sa joie de vivre », s’être « renfermée » et « avoir tout le temps peur ».
Installée à Dubaï, elle confie éprouver des difficultés à revenir en France, prétextant une crainte de sortir lorsqu’elle se rend dans son pays d’origine. L’absence de la plaignante lors de l’audience a été notée dans le dossier.
Le dossier illustre la tension entre liberté d’expression, prise de parole publique et réactions virulentes sur les réseaux sociaux. La tenue du procès au tribunal correctionnel vise à déterminer la responsabilité pénale des auteurs de messages menaçants et à mesurer les conséquences de ces agissements sur la vie de la victime.


