Le 2 mars 1991, la France perdait Serge Gainsbourg. Trente-quatre ans plus tard, la trace du chanteur reste vivace pour ses proches et ses enfants. Lulu, l’un de ses fils né de sa relation avec Bambou, se souvient et poursuit son chemin artistique. Récemment réinstallé à Paris après des escales à Lisbonne, Londres et Amsterdam, il a accordé une interview à Gala à l’occasion de la sortie de son nouvel EP de cinq titres. Il s’y est présenté en compagnie de sa partenaire, qui, selon nos informations, a contribué au projet : elle a signé des textes et posé sa voix sur le morceau « Nuit infinie » (Warner Music). Cette présence affective et professionnelle occupe une place importante dans sa vie actuelle.
Un retour à Paris et un EP aux couleurs pop-rock
Dans l’entretien, Lulu évoque son retour à la capitale mais surtout son actualité musicale. Il explique s’être « essayé à la pop, avec des guitares un peu rock ». Le nouvel EP, constitué de cinq titres, marque une étape dans son parcours, entre héritage familial et recherches personnelles. C’est avec sa compagne qu’il a choisi de venir au rendez-vous avec le magazine, illustrant le rôle central que cette dernière joue aujourd’hui dans sa carrière.
L’intérêt pour la collaboration est concrétisé sur « Nuit infinie », éditée par Warner Music, où sa partenaire a apporté sa plume et sa voix. Ces éléments confirment une volonté commune de construire une identité artistique contemporaine, tout en reprenant parfois des références enfantines et intimes.
Souvenirs d’enfance : Peter Pan, tatouage et Dragon Ball
Gala a commencé l’entretien par une question simple : quel est son premier souvenir d’enfance ? Lulu raconte la découverte, à 2 ans, de son premier film Disney, Peter Pan. « La découverte, à 2 ans, de mon premier film Disney : Peter Pan. Avant de lui dédier une chanson sur mon EP, j’en avais fait un tatouage », confie-t-il en soulevant la manche gauche de sa chemise pour montrer son biceps.
Le personnage de l’enfant qui vole et ne veut pas grandir lui parle, mais son véritable héros vient d’un autre univers : l’univers du manga. Lulu se dit « un grand admirateur du travail d’Akira Toriyama » et évoque Son Goku, héros de Dragon Ball. Il se souvient, petit, d’un rituel dans les Landes, où vivait le grand-père maternel : aller chez une voisine tôt le matin pour regarder la série diffusée dans le Club Dorothée. Ces images d’enfance continuent d’alimenter son univers artistique et ses inspirations.
Le piano, héritage et émotion
La musique occupe une place majeure dans son histoire personnelle. Interrogé sur son premier contact avec le piano, sa réponse mêle émotion et destin : « Le jour où mon père est parti… J’avais 5 ans ». Ce jour-là, il a passé l’après-midi devant le piano que lui avait offert son père. L’instrument, un Bechstein, se trouve toujours chez sa mère.
« Je refaisais à l’oreille les thèmes qu’il me jouait quand j’étais petit : Popeye, Les Trois Petits Cochons… C’est en m’entendant ce jour-là que ma mère a décidé de me mettre vraiment au piano », relate-t-il. De ce premier apprentissage impulsé par le choc du deuil naît une pratique qui le conduira plus tard à mesurer l’étendue de l’héritage artistique familial.
Redécouverte d’un héritage artistique
Adolescent, en voyage avec son discman et quelques CD — Michael Jackson, Jamiroquai… mais aussi son père — Lulu a vécu un moment de prise de conscience. « Un jour, je me suis posé », explique-t-il. Il a alors écouté attentivement « La Chanson de Prévert » et s’est rendu compte de la qualité de l’écriture de Serge Gainsbourg.
Pour autant, il nuance immédiatement : « Malgré tout, celui que je vois d’abord en lui, ce n’est pas l’artiste, c’est mon papa ». Cette phrase résume la tension entre héritage public et relation intime, entre l’homme célèbre et le père qu’il a connu enfant.
Le récit de Lulu, entre confidences personnelles et présentation de son nouvel EP, illustre la manière dont un héritage artistique peut devenir une force motrice pour construire sa propre identité. Sans rompre avec le passé, il poursuit un parcours singulier, soutenu par une présence affective et artistique à ses côtés.


