Shein continue de défrayer la chronique en France. La marque de fast-fashion, pointée du doigt depuis plusieurs semaines, a vu son arrivée physique au BHV Marais et ses pratiques largement commentées par l’opinion publique et les autorités.
Une présence en magasin contestée
Le premier magasin Shein dans le monde, ouvert au BHV Paris le 5 novembre dernier, a alimenté les débats. La plate-forme chinoise de commerce en ligne est visée en France par une procédure de suspension, notamment après la découverte de ventes d’articles interdits sur son site.
Le gouvernement a saisi la justice pour « faire cesser de façon certaine les graves dommages à l’ordre public causés par (s)es défaillances », ce qui expose le site à un risque de blocage, selon les informations rendues publiques. Parallèlement, Shein a annoncé la suspension de sa « marketplace » en France.
Cette accumulation de polémiques a visiblement freiné les collaborations avec certains influenceurs français de premier plan, qui prennent désormais davantage de précautions avant d’associer leur image à la marque.
« On me l’a proposé avec beaucoup de zéros » : le refus de Léna Situations
Parmi eux, Léna Situations. Invitée de l’émission 20h30 le dimanche de Laurent Delahousse le 16 novembre 2025, la créatrice de contenu a confirmé qu’elle avait décliné une offre de collaboration de Shein.
S’adressant au journaliste, elle a expliqué : « J’ai dit non. On me l’a proposé avec beaucoup de zéros. » Interrogée sur ses relations avec les grandes maisons — « Dior, Balmain, Prada, L’Oréal, H&M, Adidas ? » — elle a précisé que son rapport aux marques évoluait avec le temps.
« C’est une bonne question. Plus le temps va, moins », a-t-elle répondu. Elle a ensuite rappelé la réalité économique de son activité : proposer du contenu gratuit implique de travailler avec des sponsors et d’intégrer des espaces publicitaires pour financer ses vidéos.
Pour autant, Léna Situations assure n’avoir jamais collaboré avec Shein et ne pas le faire. Elle a expliqué sa décision en termes d’affinité personnelle et d’attente de sa communauté : « Je ne m’habille pas chez Shein et tout ce qui va avec ne me plaît pas. Et je pense que ça ne plairait pas forcément à ma communauté. »
Un extrait de son intervention a été relayé sur les réseaux sociaux, notamment via un tweet reprenant la séquence : https://pic.twitter.com/MqYPm1J2gX.
Influenceurs et exigences éthiques : un tournant ?
Le refus de Léna Situations traduit une tendance observée ces derniers mois. Certains créateurs de contenu se montrent plus attentifs aux valeurs des marques qui les sollicitent. La pression médiatique et les enquêtes judiciaires autour de Shein renforcent cette prudence.
Les grandes maisons de couture continuent toutefois de solliciter les influenceurs. Dans l’émission, Delahousse a rappelé que Léna est désormais contactée par des maisons prestigieuses pour des collaborations ou des apparitions dans ses vidéos. La créatrice a reconnu qu’elle dépendait encore, en partie, des partenariats pour financer ses contenus, tout en se montrant sélective.
Sur le plan institutionnel, la procédure engagée contre Shein en France et la suspension de sa marketplace sont des éléments concrets. Ils interrogent la régulation du commerce en ligne et la responsabilité des plateformes face à des ventes non conformes.
Pour les influenceurs, la situation rappelle que la valeur d’une collaboration ne se mesure pas seulement en gains financiers. Elle inclut désormais des considérations d’image, d’éthique et de cohérence vis-à-vis d’une communauté de plus en plus attentive aux engagements des personnalités publiques.
Restent des questions pratiques et juridiques ouvertes autour de la pérennité des points de vente physiques et des plateformes en ligne comme Shein en France. Les décisions de justice à venir, ainsi que l’évolution des réponses des acteurs du secteur, permettront d’y voir plus clair.


