Ce samedi, Léa Salamé a de nouveau animé Quelle époque, comme chaque fin de semaine. Au programme : la promotion des nouveaux albums de Patrick Fiori et Benjamin Biolay, la présence des voix matinales de France Inter — Sonia Devillers, Benjamin Duhamel et Nicolas Demorand — et la venue rare d’Amélie Nothomb, invitée pour présenter son 34e roman, Tant mieux (éditions Albin Michel).
Le plateau, déjà marqué par une actualité juridique autour d’une plainte déposée par un journaliste visant l’animatrice pour une possible violation des droits d’auteur, a basculé vers un registre plus intime et troublant lors de l’intervention de l’écrivaine belge.
Des révélations fortes issues du roman
Tant mieux, présenté comme un roman à tonalité autobiographique, contient des épisodes particulièrement durs. Amélie Nothomb y rapporte notamment que sa grand-mère maternelle aurait « décimé tous les chats de Bruxelles » durant sa vie d’adulte, en réaction à une relation conflictuelle avec sa propre mère, qui préférait « l’amour félin ». L’auteure évoque aussi, dans l’ouvrage, des violences infligées à sa mère : après un petit-déjeuner imposé à base de harengs, la grand-mère aurait contraint sa fille à lui faire avaler son propre vomi.
Sur le plateau de Léa Salamé, Nothomb a confirmé que ces épisodes figuraient dans son livre et qu’ils racontaient des traumatismes vécus, directement ou par transmission familiale. Par nature, et comme l’a précisé l’auteure, ces éléments relèvent d’un récit personnel publié sous forme romanesque.
Entre confession et performance : ténèbres, nô et absorption des peurs
L’entretien a ensuite pris une tournure inattendue. Amélie Nothomb a expliqué avoir appris le nô, un chant traditionnel japonais, et s’est décrite comme « habitée par des ténèbres » qu’elle tente de contenir. Elle a déclaré : « Les ténèbres sont toujours là. Ces ténèbres font partie de moi. Ils sont là tous les jours. Mais chaque fois que les ténèbres veulent s’exprimer, j’entends la voix de ma mère qui me dit : Tu n’as pas le droit. Donc, j’ai fait autre chose avec mes ténèbres. »
Au-delà de cette confession, l’écrivaine a affirmé posséder une capacité particulière : « aspirer les peurs des gens, puis les recracher ». Pour illustrer sa propos, elle a proposé une démonstration en direct en s’adressant à Nicolas Demorand. Selon les images diffusées et les réactions des invités, elle aurait « aspiré » les peurs du matinalier puis les « recraché » sur le sol. La séquence a laissé des traces visibles : on a notamment remarqué une marque de rouge à lèvres sur le front de Nicolas Demorand.
La scène, mêlant confession intime et performance quasi-rituelle, a suscité la surprise et l’amusement de certains présents, et l’étonnement des téléspectateurs sur les réseaux sociaux.
Réactions du public et diffusion
Sur la Toile, la séquence a rapidement circulé. Parmi les commentaires relayés, on trouvait : « Qu’elle ne m’aspire rien du tout » et « J’adore, elle est lunaire ». L’extrait a été partagé et commenté, y compris via un tweet qui résumait ainsi le passage de Nothomb dans #QuelleÉpoque : « – Petite-fille d’une serial killeuse de chats – Habitée par des ténèbres qu’elle tente de contrôler… – Capable d’aspirer les peurs des gens – Et termine par une démo de nô, un chant traditionnel japonais wtf😅 » (pic.twitter.com/QGqgSPs4N6).
Le site Public.fr a indiqué proposer de revoir la séquence, qui concentre à la fois éléments littéraires, révélations familiales et une performance hors norme. Les invités présents sur le plateau sont restés pour la plupart attentifs et parfois interloqués par la démonstration.
Sur le plan factuel, l’auteure a présenté ces récits comme issus de son roman et de sa mémoire familiale. Les détails produits à l’antenne renvoient donc à un récit personnel et littéraire plutôt qu’à des attestations judiciaires ou des enquêtes indépendantes.
