Laurent Ruquier et Landru : comment l’animateur a transformé l’affaire du tueur en série en pièce mêlant humour, reconstitution historique et curiosité

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Ce 10 novembre 2025, Paris Première rediffuse Les Grosses Têtes, l’émission que Laurent Ruquier présente sur RTL entouré de sa bande. Fidèle à son humour acide et à son goût du débat, l’animateur y reste une figure populaire du PAF. Mais au-delà du micro et des plateaux télé, Ruquier cultive depuis des décennies une passion reconnue pour le théâtre, où il officie comme auteur, metteur en scène et producteur. Parmi ses choix artistiques les plus surprenants figure une fascination documentée pour le tueur en série Henri‑Désiré Landru.

Du one‑man‑show aux planches : un parcours théâtral solide

Avant de devenir une voix familière de la radio et de la télévision, Laurent Ruquier s’est fait une place sur scène. Il monte notamment sur les planches à la fin des années 1990 avec Enfin gentil (1997) et Encore gentil (1998), mis en scène par Pascal Légitimus. Mais c’est en tant qu’auteur que sa carrière théâtrale prend de l’ampleur.

À partir de 2000, il signe des pièces qui mêlent comédie et critique sociale, comme La presse est unanime, jouée par Isabelle Mergault, Claude Sarraute ou Steevy Boulay. Suivent des succès comme Grosse chaleur (2004), mis en scène par Patrice Leconte, Si c’était à refaire (2005) avec Pierre Palmade et Isabelle Mergault, Je préfère qu’on reste amis (2014) avec Michèle Bernier, et Je préfère qu’on reste ensemble (2022).

En 2025, Ruquier signe L’Expérience théâtrale au théâtre Montparnasse, avec François Berléand et Max Boublil au casting. Son écriture, à la fois populaire et travaillée, lui permet de réunir un public fidèle et des interprètes de renom. Line Renaud, Francis Huster, Régis Laspalès, Valérie Mairesse ou Michèle Bernier ont ainsi répondu à ses sollicitations.

Producteur et dirigeant : l’autre visage de Ruquier

Laurent Ruquier ne se contente pas d’écrire : il produit et met en avant des talents via ses sociétés Ruq Productions et Ruq Spectacles. Des artistes comme Michaël Gregorio, Gaspard Proust ou Vincent Dedienne ont bénéficié de son soutien.

En 2011, il devient co‑directeur du Théâtre Antoine, détenant 50 % des parts aux côtés de Jean‑Marc Dumontet. C’est là qu’il marque les esprits en convaincant Line Renaud de revenir sur les planches dans Harold and Maude en 2012. Il quitte cependant la direction du lieu en 2018, invoquant un manque de temps pour se consacrer à ses productions et à ses émissions.

Landru, sujet d’une pièce et objet d’une curiosité

Parmi ses créations, la pièce Landru occupe une place à part. Présentée en 2005 au Théâtre Marigny, elle est le fruit d’un travail entamé dix ans plus tôt. Le texte s’attache à retracer la vie d’Henri‑Désiré Landru, guillotiné en 1922 pour l’assassinat de onze femmes entre 1915 et 1919.

Selon Le Parisien, Ruquier a consacré une année entière à la documentation avant d’écrire la pièce. Il a consulté des archives et les minutes du procès, tentant de comprendre comment un homme ordinaire pouvait basculer dans le crime, tout en conservant les apparences d’un mari et d’un voisin. La mise en scène de Jean‑Luc Tardieu confie le rôle principal à Régis Laspalès.

La pièce a surpris par son audace : Ruquier y aborde le crime avec humour sans pour autant le banaliser. Le ton choisi rapproche parfois l’œuvre du vaudeville, tout en s’appuyant sur une reconstitution historique.

Une relique macabre devenue anecdote

La fascination de Ruquier pour Landru ne se limite pas aux planches. Lors des représentations au Marigny, le hall du théâtre accueillait un objet inattendu : la véritable cuisinière de Landru. L’animateur l’aurait acquise aux enchères quelques années avant la représentation et la conserve, selon ses propres mots, dans sa maison de campagne.

Sur les ondes de Les Grosses Têtes, il aime rappeler — sur un ton décalé — qu’il est « le seul animateur de France à posséder le poêle d’un tueur en série ». La dernière évocation publique de cet objet remonte à janvier 2025. Ruquier présente cette collection comme une curiosité intellectuelle plutôt que comme une glorification macabre.

Dans sa note de mise en scène, il décrit Landru comme un individu ambigu : « ancien enfant de chœur, époux attentif, bon père de famille » qui se transforme, selon lui, en « un petit escroc pitoyable, un gagne‑petit de l’arnaque, un maladroit récidiviste au seuil de la relégation ». Il ajoute : « Une fois arrêté, ce spécialiste de la fausse identité, ce maître du mensonge va accéder à une grisante célébrité. Acteur de son propre rôle jusqu’au cabotinage, il va se faire une place au Panthéon des assassins ; le fanfaron du crime joue à guichet fermé ». Ces lignes éclairent le regard théâtral que Ruquier porte sur le personnage.

Qu’on apprécie ou non son approche, Laurent Ruquier a inscrit, par son travail et ses collections, Landru dans un registre dramatique et médiatique singulier. Entre curiosité historique et goût du spectacle, l’animateur‑producteur continue de naviguer entre radios, télévisions et scènes, fidèle à un goût pour les personnages complexes et les récits aux nuances troubles.

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