Sorti le 13 août 2025, Papamobile a provoqué une onde de choc inattendue dans le paysage cinématographique français. La comédie, portée par Kad Merad, a connu une sortie discrète et des critiques virulentes, y compris de la part de son propre producteur, qui l’a qualifiée de « ratée » et « pas drôle » dans les colonnes du Canard Enchaîné.
Contexte et réception du film
Selon Puremédias, la sortie de Papamobile a été particulièrement limitée : le film n’a été projeté que dans sept salles en France, à Avignon (Vaucluse), Bagnoles-de-l’Orne (Orne), Saverne (Bas-Rhin), Douvaine et Évian-les-Bains (Haute-Savoie), Romans-sur-Isère (Drôme) et en région parisienne.
Le producteur lui-même a reconnu l’échec, déclarant au Canard Enchaîné : « C’est une comédie pas drôle, selon la plupart de ceux qui l’ont vue. Ça arrive dans le métier ». Ces propos ont suscité l’indignation du réalisateur Sylvain Estibal, qui a réagi sur X : « Dommage qu’un producteur censé défendre ses projets s’exprime ainsi. (…) D’autres qui ont vu le film l’ont trouvé hors normes, fou et amusant, et ne comprennent pas que sa sortie soit autant sabordée ».
Les explications de Kad Merad
Kad Merad, qui partage sa vie avec la journaliste Julia Vignali, est intervenu publiquement pour évoquer l’affaire lors d’un entretien accordé à Puremédias le mercredi 17 septembre 2025. Il explique que la sortie a été volontairement discrète : « Le film devait sortir le plus discrètement possible, c’est ce qu’on appelle dans le jargon une sortie technique. Ça arrive quand on n’est pas forcément très content des résultats. Ça arrive avec plein de films ».
Le comédien reconnaît avoir pris un risque artistique avec ce projet : « Quand on fait des films, on prend des risques. Quel que soit le film. J’ai pris ce risque et je suis content de l’avoir pris ». Il estime par ailleurs que Papamobile est « très particulier, très insolite, très curieux, très atypique » et admet que les conditions de tournage n’ont pas été faciles : « C’est vrai qu’on a peut-être souffert de moyens, il faut le dire. On est partis tourner au Mexique, au Vatican. Ça a été très compliqué ».
Sur le résultat, Kad Merad se montre lucide mais affectueux envers le film : « Le film est ce qu’il est, moi je l’aime, je le trouve intéressant et insolite. Comme l’a dit le réalisateur, où ça passe où ça casse, bon ça a plutôt cassé… ».
Polémique, curiosité et statut inédit
Malgré les critiques initiales et la diffusion restreinte, Kad Merad se félicite de la réaction du public et des débats suscités : selon ses propos, la polémique aurait en réalité attisé la curiosité et contribué à remplir progressivement certaines salles. « Les gens ont besoin de se faire leur propre opinion. Il faut arrêter de parler à la place des autres. Et finalement on parle maintenant d’un film culte », assure-t-il.
Le comédien, qui a déjà participé à « certains des plus gros succès du cinéma français », ne se formalise pas d’un éventuel échec commercial. Avec autodérision, il admet qu’il pourrait connaître « le plus grand bide » de sa carrière tout en affirmant qu’il accepte ce risque : « Je suis un peu danseur classique, je fais le grand écart. Ça s’appelle une vie d’acteur et j’espère continuer à avoir des surprises comme ça. C’est ça le métier ».
Autour du dossier, les positions restent contrastées : d’un côté, le producteur qui désavoue le film ; de l’autre, le réalisateur et certains spectateurs qui y voient une proposition audacieuse. Entre ces opinions divergentes, Papamobile illustre la fragilité des parcours cinématographiques lorsque l’ambition artistique rencontre des contraintes de production et une communication limitée.
Reste que, de la sortie technique au débat public, le film a relancé la discussion sur la manière dont les œuvres atypiques sont défendues et diffusées en France. Les acteurs du projet, et le public, continuent d’en débattre tandis que Papamobile occupe une place singulière dans l’actualité culturelle.


