La récente décision de France Télévisions de déplacer l’émission Questions pour un champion au week-end a ravivé des souvenirs lourds pour Julien Lepers. Malgré les pétitions et le geste symbolique de Samuel Étienne, qui a mis sa place en jeu pour tenter de sauver le programme, la mesure est passée. Ce mercredi 3 septembre 2025, l’ancien animateur, renvoyé sans préavis en 2016 après 28 ans à la tête du jeu, est revenu sur cette blessure lors de son passage dans l’émission Culture médias sur Europe 1.
Un renvoi qui résonne encore
Julien Lepers n’a pas caché sa peine : « Ça me fait de la peine », a-t-il déclaré en commentant la décision nocturne de France Télévisions. Pour lui, la nouvelle a réactivé une douleur ancienne, liée à la manière dont s’est achevée son histoire avec l’émission qu’il a incarnée pendant près de trois décennies.
Il rappelle qu’en 2016 il a « appris ça par la presse, comme tout le monde ». À l’époque, il venait d’enregistrer plusieurs numéros en avance et n’a pas eu la possibilité d’annoncer au public son départ : « Je ne savais pas du tout qu’on me tendait un piège. Et que je ne pourrais pas dire au revoir à mon public… »
Delphine Ernotte pointée du doigt
Sans détour, Julien Lepers a désigné une responsable : Delphine Ernotte. « C’est Delphine Ernotte, ça vient d’elle », a-t-il affirmé, en rappelant n’avoir jamais été reçu par la présidente de France Télévisions lorsqu’il l’avait sollicitée en 2016. « Je ne la connais pas, je ne l’ai jamais rencontrée de ma vie. Elle ne m’a jamais reçu quand je lui ai demandé. Jamais, si je vous dis jamais, c’est que c’est jamais. »
Il ajoute un élément personnel sur sa relation à l’émission : « Ça me fait de la peine car j’étais à l’origine de ça. J’ai inventé le nom. » Ces confidences montrent combien l’épisode de 2016 reste sensible pour lui et pèsent encore sur sa perception des décisions managériales au sein du groupe audiovisuel public.
Une annonce apprise dans la rue et un tourbillon d’appels
Julien Lepers a raconté la scène : il a appris son départ « par une journaliste » alors qu’il sortait d’un restaurant avec un ami. Immédiatement, son téléphone a été assailli. « Je n’ai jamais eu autant d’appels sur mon téléphone, une centaine d’appels. Tout le monde m’appelait. » Cette image illustre la sidération et la désorganisation ressenties par l’animateur lors de l’annonce publique.
Avec le recul, il dresse un constat sur les coulisses du pouvoir télévisuel : « La direction, quand elle prend des décisions comme ça, elle est intouchable. On ne peut pas l’avoir. On appelle tout le monde, personne ne vous prend au téléphone. » Ces mots traduisent une frustration toujours vive face à ce qu’il perçoit comme une absence d’explication formelle et d’humanité dans la manière dont son départ a été géré.
Le contexte récent : Samuel Étienne et les pétitions
La décision récente de France Télévisions de reléguer Questions pour un champion au week-end a suscité une réaction publique. Des pétitions ont circulé, et Samuel Étienne — qui succède à l’antenne au quiz — a tenté un geste fort, mettant symboliquement sa place en jeu pour défendre l’émission. Ces initiatives n’ont toutefois pas inversé la décision du diffuseur.
Pour Julien Lepers, qui a vécu un départ brutal neuf ans plus tôt, la situation actuelle confirme une impression : les choix éditoriaux et les réorganisations se prennent loin des animateurs et du public, et sont difficiles à contester une fois entérinés.
Ce témoignage, livré sur Europe 1 le 3 septembre 2025, réactive le débat sur la manière dont les directions de télévision communiquent et tranchent, surtout lorsque ces décisions touchent des visages familiers du public. Julien Lepers, en racontant son expérience, souligne avant tout l’impact humain d’un renvoi soudain — une blessure qui, pour lui, reste ouverte.
