Sept ans après l’affaire Harvey Weinstein et le témoignage qu’elle a rendu contre le producteur, Judith Godrèche a annoncé le 10 septembre 2025 avoir été mise en examen pour diffamation. Sur Instagram, l’actrice de 53 ans explique être visée pour des propos concernant un réalisateur, alors qu’elle poursuit depuis janvier 2024 un travail de parole sur son vécu.
Mise en examen pour diffamation
Dans sa publication, Judith Godrèche indique : “Me voici mise en examen pour ‘ des propos comportant des allégations ou imputations de faits susceptibles de porter atteinte à l’honneur ou à la considération de MonsieurJD'”. Elle fait ainsi état d’une procédure judiciaire engagée après ses déclarations publiques.
Le contexte : depuis janvier 2024, l’actrice a dénoncé ses expériences avec les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Selon le message rendu public, c’est Jacques Doillon qui a saisi la justice à la suite des propos de Judith Godrèche, entraînant une mise en examen pour diffamation à son encontre.
Les faits dénoncés et la question de la prescription
Judith Godrèche rappelle aussi des éléments de contexte journalistique : elle cite un article de 2022 qui, selon elle, affirmait que « la spécialité de Doillon est de tourner avec des enfants ». Elle précise que, toujours selon elle, cet article omettait une phrase qu’elle juge essentielle : “avec qui il couche”. Elle ajoute sans ambigüité : “J’en sais pourtant quelque chose”.
L’actrice affirme avoir été victime, lorsqu’elle était mineure, de viols, d’emprise et d’agressions sexuelles. Elle précise toutefois que ces faits sont anciens et se heurtent à la prescription, ce qui, selon elle, empêche d’obtenir réparation par voie pénale. Sur ce point, elle déplore l’effet de la prescription : “D’un côté, ma plainte contre lui se heurte à la prescription. De l’autre, pour sa plainte contre moi, la justice ne perd pas de temps”.
Cette situation soulève, pour Judith Godrèche, une inversion des rôles devant la procédure judiciaire : “Il y aura donc un procès qui le mettra sur le banc des victimes et moi sur celui des prévenu.es”, écrit-elle, dénonçant ce qu’elle perçoit comme une logique injuste.
Une parole déclamée comme mise en garde
L’actrice ne présente pas seulement sa propre situation comme une injustice personnelle : elle en tire aussi une inquiétude collective. Elle interroge ses lecteurs et lectrices de manière rhétorique : “À votre avis, ça encouragera les victimes à dénoncer les violences qu’elles ont subies, ou ça les dissuadera ?”. Puis elle conclut, à la fois amère et ferme : “Trop tard, tais-toi !”.
Malgré la mise en examen, Judith Godrèche assure qu’elle ne compte pas se taire et annonce son intention de comparaître pour exposer ce qu’elle considère comme la vérité du comportement de l’intéressé : “J’ai hâte néanmoins de venir expliquer la vérité de son comportement. Il se peut d’ailleurs que je ne sois pas seule à venir le dire”.
L’annonce publique s’est faite via Instagram, réseau sur lequel l’actrice a relayé ses propos et ses réactions à la procédure. Le message précisait la date du 10 septembre 2025 comme moment de l’information publique.
La procédure de mise en examen pour diffamation ouvre une phase judiciaire qui devrait permettre d’examiner les éléments avancés par chacune des parties. Sur le fond, la question de la prescription des faits allégués et la confrontation des témoignages sont au cœur des tensions évoquées par Judith Godrèche.
Sans ajouter d’information nouvelle au dossier, cette affaire illustre les difficultés procédurales que rencontrent certaines victimes lorsqu’elles prennent la parole des années après les faits, ainsi que les enjeux juridiques et médiatiques quand une plainte pour diffamation est déposée en réaction à des accusations publiques.