Quand le sport, la télévision et une pointe d’humour se croisent, le résultat peut tourner au quiproquo viral. C’est la mésaventure arrivée à un journal bengali, qui a récemment publié, à tort, des photos qu’il croyait être des clichés d’enfance des footballeurs Antoine Griezmann et Samuel Umtiti.
Un montage pensé comme une blague
En juillet 2019, Antoine Griezmann publiait sur ses réseaux sociaux un montage volontairement humoristique. L’image montrait Griezmann et son coéquipier Samuel Umtiti aux côtés de Dustin Henderson et Lucas Sinclair, personnages de la série Stranger Things interprétés par Gaten Matarazzo et Caleb McLaughlin. Dans la légende, le joueur écrivait : « New actors for the best series: @Stranger_Things », saluant ainsi son arrivée au FC Barcelona tout en se moquant gentiment des ressemblances présumées.
Conçue comme une boutade, cette image circulait depuis plusieurs années sans prétention documentaire. Pourtant, un journal bengali l’a reprise, en la présentant comme de véritables photos d’enfance d’Antoine Griezmann et Samuel Umtiti. La rédaction a ainsi affirmé l’existence d’une « amitié d’enfance » entre les deux joueurs, une assertion qui ne reposait pas sur des éléments vérifiables.
Une publication prise au sérieux
La reprise du montage par le quotidien bengali n’est pas passée inaperçue. La publication a été partagée via Instagram et rapidement relayée sur les réseaux sociaux, où elle a suscité moqueries et étonnement. Beaucoup ont ri de la méprise, rappelant que la manipulation initiale était signée et qu’elle provient d’un univers de fiction — la série Netflix Stranger Things.
La confusion a été relevée peu de temps après et reprise par plusieurs médias sportifs internationaux, qui ont souligné le caractère erroné de l’information et la légèreté de la vérification. L’affaire s’est transformée en leçon de bon sens : un simple partage d’un montage humoristique, sans vérification des sources, peut devenir une fausse information diffusée à grande échelle.
Leçon de journalisme à l’ère des images
Cette séquence illustre combien il est facile, à l’ère des réseaux sociaux, de confondre fiction et réalité. Ici, des images issues d’une série télévisée ont été présentées comme des documents authentiques, faisant oublier que les protagonistes ne sont pas les mêmes personnes. Quand l’esprit critique s’efface, les « fake images » gagnent du terrain.
Au-delà du rire généré par la méprise, le cas invite à une réflexion sur les pratiques de vérification dans la presse. Même une publication locale peut voir son contenu circuler mondialement en quelques heures. Les conséquences ne sont pas nécessairement graves dans cet exemple précis, mais elles montrent la vulnérabilité des médias face aux montages et aux publications non sourcées.
Les acteurs Gaten Matarazzo et Caleb McLaughlin incarnent les personnages de Dustin et Lucas dans Stranger Things. Antoine Griezmann et Samuel Umtiti, pour leur part, sont des figures bien réelles du football français et ont été coéquipiers au FC Barcelona. Le montage initial faisait donc appel à un jeu d’associations visuelles et humoristiques entre célébrités de mondes différents — sport et fiction — ce qui a rendu la blague crédible au premier regard.
Une affaire révélatrice, pas une enquête
Il convient de souligner que l’erreur ne repose pas sur une manipulation malveillante unique mais sur une absence de vérification : la source de l’image était publique et signée par Griezmann, et les personnages de la série sont identifiables. La diffusion du montage comme preuve factuelle d’une amitié d’enfance illustre à la fois les limites du traitement de l’information et la rapidité avec laquelle une erreur peut devenir virale.
En définitive, cette histoire a surtout offert un moment de dérision sur les réseaux sociaux et une piqûre de rappel pour les rédactions : vérifier avant de publier reste une règle d’or, même lorsque l’image semble irréfutable. Dans ce cas précis, la confusion s’est soldée par un fou rire collectif plutôt que par une controverse durable, mais elle montre bien les risques attachés à la circulation non contrôlée des images et des montages à l’ère numérique.
