Invité dimanche sur RTL dans l’émission Variétés animée par Augustin Trapenard, Jean Dujardin a livré un témoignage inattendu sur l’Oscar qu’il a reçu en 2012 pour The Artist. Alors que cette récompense l’a propulsé au rang d’acteur international et transformé sa carrière, l’acteur confie aujourd’hui que, pour lui, ce trophée reste une « arnaque » personnelle.
Le doute d’après-cérémonie
Dans un récit habité, Jean Dujardin revient sur la nuit qui a suivi la remise de l’Oscar. « Je me souviens d’un truc : quand je termine l’Oscar, quand je termine les interviews (…) jusqu’à 8 heures et demi du matin (…) je rentre dans la chambre, il est 8 heures et demi du mat, je m’enferme dans les toilettes de ma chambre. Je regarde cet Oscar et je ris tout seul et je me dis : c’est la plus grande arnaque de ma vie. Et ce sera toujours la plus grande arnaque de ma vie ! » a-t-il déclaré au micro de RTL.
Cette confession sonne comme un aveu d’imposteur, mais il faut la lire comme l’expression d’un ressenti personnel. L’acteur met en lumière le décalage qu’il a ressenti entre l’intensité médiatique de l’événement et son propre rapport à la récompense. Il s’agit d’une interprétation intime, non d’une remise en question officielle des jurys ou des institutions qui l’ont primé.
Le passage a été relayé par la station et partagé sur les réseaux : « 🎙️ »C’est la plus grosse arnaque de ma vie ! » Jean Dujardin revient sur son Oscar gagné pour « The Artist », dans « Variétés » au micro d’ @ATrapenard sur #RTL pic.twitter.com/Kk2ZBJEgLf ».
Une récompense suivie d’une pluie de prix
Si Jean Dujardin relativise aujourd’hui la valeur subjective de son Oscar, il n’en demeure pas moins que The Artist lui a valu une moisson de distinctions. Avant l’Oscar de 2012, il avait reçu le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 2011. S’en sont ensuite suivis le Golden Globe du meilleur acteur et le BAFTA du meilleur acteur, ainsi que des prix décernés à Santa Barbara, Sydney, Londres, Las Vegas et Phoenix.
Ces récompenses ont confirmé le rôle central de The Artist dans la carrière de l’acteur. Elles ont aussi ouvert pour lui de nouvelles opportunités à l’international, même si, selon ses propos, la reconnaissance officielle ne suffit pas à atténuer un sentiment d’irréalité face au succès.
Une carrière française et internationale
Après le triomphe de The Artist, Jean Dujardin a multiplié les apparitions dans des productions anglo-saxonnes et françaises. Il a figuré au générique de grandes productions américaines, notamment Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese et Monuments Men de George Clooney. Sur la scène hexagonale, il a travaillé avec Claude Lelouch dans Un plus une et a signé des rôles marquants dans Le retour du héros et Novembre.
Ces choix de carrière témoignent d’une trajectoire hybride : l’acteur alterne entre projets d’envergure internationale et films visant un large public en France. Les distinctions et la visibilité acquises à l’étranger ont facilité cet équilibre, même si, d’après ses propres mots, le point de vue qu’il porte sur ces honneurs reste teinté d’ironie.
Retour au cinéma avec L’homme qui rétrécit
Après près de trois ans d’absence, Jean Dujardin revient sur grand écran le 22 octobre 2025 dans L’homme qui rétrécit. Ce film de science-fiction franco-belge, réalisé par Jan Kounen, l’oblige à un registre physique et singulier. Il y incarne Paul, un homme qui rétrécit peu à peu après avoir été contaminé par un mystérieux produit. Sa survie devient alors un combat contre des animaux et des insectes dans un environnement qui devient hostile.
L’histoire est une adaptation du roman éponyme de Richard Matheson, publié en 1956. Le film affiche un budget annoncé de 21 millions d’euros, soulignant l’ambition de cette production qui mêle effets de mise à l’échelle et enjeux dramatiques autour d’un personnage confronté à l’effritement progressif de sa condition humaine.
Qu’on le perçoive comme l’une des plus belles réussites de sa carrière ou, comme il le dit, comme « la plus grande arnaque », l’Oscar continue d’irriguer le parcours de Jean Dujardin. Il reste, en tout cas, un point de bascule dans une trajectoire marquée par des récompenses, des collaborations internationales et désormais un retour sur grand écran dans un rôle singulier.


