Ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean‑Michel Blanquer a surpris en dévoilant publiquement une facette jusque‑là discrète de sa vie : sa passion pour l’écriture de chansons et de poèmes. C’est au micro du Journal inattendu sur RTL, le samedi 29 novembre, qu’il a choisi de confier cette inclination artistique, accompagnée d’une première mise en musique présentée au public — réalisée en partie grâce à l’intelligence artificielle.
Une passion longtemps intime
Interrogé par Stéphane Boudsocq, Jean‑Michel Blanquer s’est montré inhabituellement intime. « J’ai toujours écrit des poèmes et des chansons, même si je n’ai jamais rien publié. J’aime ça », a‑t‑il déclaré, admettant que cette pratique l’accompagnait depuis de nombreuses années mais restait cantonnée à un cercle restreint.
Il a également évoqué une collaboration passée avec Didier Barbelivien, fruit d’un travail « il y a quelques années » sur un texte qui, selon lui, n’a jamais été donné à entendre. Ce détail illustre, au moins, un ancrage réel dans l’écriture musicale, sans que l’ancien ministre ait pour autant cherché à en faire une carrière artistique.
Un choix littéraire : Rimbaud mis en chanson
Pour sa première sortie musicale, Jean‑Michel Blanquer n’a pas signé le texte. Le morceau présenté s’intitule Comme une femme et reprend Sensation, un poème d’Arthur Rimbaud, poète qu’il dit admirer. Selon le principal intéressé, Sensation contient déjà « un rythme naturel » et une musicalité interne propices à la mise en musique.
Il insiste sur l’intention : il ne s’agit pas d’endosser le rôle d’un chanteur professionnel, mais de proposer une « mise en musique poétique, presque expérimentale ». Le projet se place ainsi à l’intersection de la littérature et de l’expérimentation sonore, plutôt que dans le registre d’une production pop traditionnelle.
Une voix modifiée par l’intelligence artificielle
La singularité la plus commentée de ce projet tient à la méthode retenue pour l’enregistrement. Jean‑Michel Blanquer a reconnu que la voix entendue sur la piste n’était pas sa voix « brute ». « C’est un peu ma voix que vous entendez », a‑t‑il précisé, en expliquant que l’intelligence artificielle avait été utilisée pour transformer son timbre et rendre l’interprétation plus musicale.
D’après ses explications, l’outil a permis de moduler la tonalité, d’ajuster des nuances vocales et d’harmoniser le rendu. Il présente l’IA comme « un outil d’exploration artistique », et non comme un artifice visant à tromper l’auditeur. L’aveu est d’autant plus notable qu’il provient d’une personnalité publique pour laquelle l’usage de technologies de synthèse vocale suscite souvent des interrogations éthiques.
« J’ai toujours écrit des poèmes et des chansons, même si je n’ai jamais rien publié. » 🎙️ L’ancien ministre @jmblanquer présente pour la première fois l’une de ses compositions musicales, au micro de @Stephbou08 dans #LeJournalInattendu sur #RTL pic.twitter.com/GZfb8IjUF6
Ce message, relayé en lien avec l’émission, reprend la citation prononcée à l’antenne et inclut la référence au compte de Stéphane Boudsocq (@Stephbou08) ainsi qu’un lien court vers une illustration audio/vidéo (pic.twitter.com/GZfb8IjUF6).
Dans ses précisions, Blanquer a insisté sur la dimension personnelle et expérimentale de la démarche. Il n’a pas annoncé de suite discographique ni de distributions publiques massives pour ce morceau : il s’agit, pour l’instant, d’une première incursion assumée dans un registre artistique qu’il cultive depuis longtemps.
La révélation interroge à la fois la porosité entre sphère publique et intimité créative, et la place croissante des outils numériques dans la production musicale. En choisissant un poème de Rimbaud et en avouant l’usage de l’IA, l’ancien ministre propose une lecture moderne et technologique d’un classique littéraire, tout en restant attaché à l’idée d’un travail artisanal de l’écriture.
Sans chercher à imposer un nouveau rôle médiatique, Jean‑Michel Blanquer a ainsi présenté une facette plus personnelle de son parcours. Cette sortie publique, sobrement assumée, laisse entrevoir une démarche ponctuelle d’exploration artistique plutôt qu’une reconversion médiatique.


