C’est avec une intense émotion que la famille de Jane Birkin s’est rassemblée à Paris ce samedi 13 décembre pour inaugurer une passerelle du canal Saint‑Martin à son nom. La nouvelle dénomination, dévoilée devant environ une centaine de personnes, a suscité des larmes et des étreintes, notamment parmi les fillettes de l’artiste, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon.
Une inauguration émouvante au canal Saint‑Martin
La cérémonie s’est tenue sur la passerelle qui enjambe le canal Saint‑Martin, dans le 10e arrondissement. Plusieurs membres de la famille et proches étaient présents. Charlotte Gainsbourg, très touchée, n’a pu retenir ses larmes : « La passerelle Jane Birkin, c’est poétique, elle aurait tellement aimé. Ça pourrait être le pont qui la reliait à l’Angleterre et qui la faisait revenir dare‑dare en France, son pays d’adoption. » Après ces mots, les deux sœurs se sont prises dans les bras, bouleversées et sanglotantes.
La scène, sobre mais chargée d’affect, a rassemblé des proches de différentes générations. Yvan Attal, époux de Charlotte Gainsbourg, était également présent. Roman de Kermadec, fils de Kate Barry — la fille aînée de Jane Birkin, morte il y a douze ans — assistait aussi à l’hommage familial.
Un hommage familial et symbolique
Lou Doillon a partagé un moment particulièrement intime en évoquant son fils, âgé de 3 ans. Selon les comptes rendus, elle a cité le nom rapporté « Laszlo Keats Miller Manel », et raconté que son garçon lui avait demandé le matin même si sa grand‑mère « était encore morte ». Elle a expliqué : « Mon fils me demandait ce matin si ma mère était encore morte. Alors je lui ai dit oui, mais aujourd’hui, elle devient un pont. Et c’est génial de pouvoir dire ça. »
Ce geste lexical, transformer une présence absente en image de lien, a frappé l’assistance. Pour la famille, la passerelle joue désormais ce rôle d’alliance entre mémoire personnelle et reconnaissance publique. Les pleurs et les sourires échangés ont traduit une douleur toujours vive, mêlée à un soulagement d’être réunis pour honorer la mémoire de Jane Birkin.
Une tradition parisienne d’hommages publics
La nomination d’une passerelle en hommage à une figure artistique n’est pas une première sur le canal Saint‑Martin. Les passerelles du secteur sont régulièrement renommées pour célébrer des artistes féminines qui ont marqué la vie culturelle parisienne. Avant Jane Birkin, d’autres artistes ont ainsi été honorées, comme Bernadette Lafont, Emmanuelle Riva et Michèle Morgan.
Selon les informations partagées lors de la cérémonie, une seule passerelle reste encore à baptiser : celle des écluses de la Villette. Cette pratique de toponymie locale souligne la volonté de la ville de relier espaces publics et mémoire culturelle, en donnant aux promeneurs autant qu’aux riverains des repères chargés d’histoire.
Le choix de Jane Birkin répond à cette logique. Artiste franco‑britannique, chanteuse et actrice, elle est une figure connue du paysage culturel français et international. Le nom posé sur la passerelle renvoie à une carrière et à une image qui ont traversé les décennies, et qui continuent d’émouvoir.
Rappel : la disparition de Jane Birkin
Jane Birkin est décédée le 16 juillet 2023 à l’âge de 76 ans, des suites d’un nouvel accident vasculaire cérébral. Elle faisait également face depuis plusieurs années à divers problèmes de santé. L’artiste a été inhumée au cimetière du Montparnasse, où elle repose aux côtés de sa fille décédée.
La cérémonie d’inauguration de la passerelle montre combien son souvenir demeure présent auprès de sa famille et du public. Entre émotion privée et hommage collectif, cette nouvelle appellation vient inscrire la mémoire de Jane Birkin dans le tissu urbain parisien, offrant un lieu de souvenir accessible à tous.
