Hommage de Léa Salamé à Jean-Pierre Elkabbach : le mentor qui a façonné sa rigueur, sa méthode et l’art de l’interview

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Jean-Pierre Elkabbach, disparu le 3 octobre 2023, aurait eu 88 ans le 29 septembre 2025. Visage familier de l’information pendant plusieurs générations, il a marqué la profession par son exigence et son sens de l’interview. Parmi ses anciens protégés figure Léa Salamé, qui lui a rendu un hommage personnel en rappelant l’influence décisive qu’il a eue sur sa carrière.

Un patron exigeant et formateur

Léa Salamé a souvent évoqué ses débuts comme stagiaire à Public Sénat, la chaîne dont Jean-Pierre Elkabbach fut le fondateur. Elle se souvient d’un homme dur mais formateur : « Il disait ‘faites plus court. C’est pas vous qu’on veut entendre, c’est l’invité’ (…) Il continuait de m’appeler parfois pour commenter mes émissions, m’engueuler ou me conseiller un invité ». Ces mots témoignent d’un compagnonnage professionnel parfois rugueux, mais nourri d’exigence.

Elle rappelle aussi la durée de son apprentissage : « J’avais travaillé trois ans avec lui à Public Sénat ». Pendant cette période, Elkabbach lui a transmis des méthodes de travail très marquées, centrées sur la préparation et la recherche de la question percutante.

Anecdotes et confrontation pour voler de ses propres ailes

L’émotion de Léa Salamé lors du décès de son ancien patron se mêle à des souvenirs plus vifs. Elle raconte le jour où elle a voulu tenter sa chance à France 24 : « J’avais passé les castings et les entretiens pour essayer d’y aller ». Selon elle, Elkabbach, informé de sa démarche, l’a interpellée dans la cour du Sénat et lui a lancé, comme un avertissement : « écoutez-moi bien, vous avez intérêt à être prise dans l’autre chaîne, là-bas parce que moi je ne garde pas les déchets des autres ».

Ce ton brusque n’empêchait pas, d’après Salamé, un attachement profond. Elle confie qu’il connaissait bien son père, Ghassan Salamé, et que, après l’avoir mis à l’épreuve à la demande de ce dernier, Elkabbach lui a dit, lors de leur dernière rencontre, combien il était fier d’elle. Cette ambivalence entre sévérité et fierté caractérise leur relation mentor/élève.

La méthode Elkabbach, modèle pour une génération

Léa Salamé a souligné la maîtrise technique de son ancien patron : « ce qui restera de lui, c’est son talent insensé, inouï pour les interviews. C’était clairement un des meilleurs intervieweurs ». Elle insiste sur la dramaturgie de son travail, du choix des questions à la formulation des « punchlines ».

Elle a aussi décrit son obsession du détail : « Et tous les matins, à Europe 1 il jouait sa vie, il la réécrivait et réécrivait encore pour trouver la bonne question, il barrait, il surbarrait. Il fallait voir ses fiches avec son stylo rouge qu’il annotait ». Pour Salamé, Elkabbach a donné l’exemple à toute une génération de journalistes en visant la première question qui frappe.

Controverse professionnelle et fidélité

En 2016, Jean-Pierre Elkabbach a traversé un épisode difficile lorsqu’il a appris qu’il serait remplacé par Fabien Namias à la tête de l’interview politique quotidienne de 8h20 sur Europe 1, à la veille de la présidentielle. Léa Salamé a alors pris sa défense publiquement. Invitée de l’émission C à vous sur France 5, elle a rappelé : « Jean-Pierre Elkabbach a été mon premier patron. C’est lui qui m’a donné ma chance quand j’étais jeune stagiaire, donc je lui dois reconnaissance, et pour longtemps ».

Elle ajoutait : « Je pense que c’est dur, à cinq mois de l’élection présidentielle, qu’on vous retire l’interview politique. Moi, si Laurence Bloch, la patronne de France Inter, m’appelait cinq mois avant la Présidentielle en me disant ‘en fait, tu dégages’ ça serait très violent ». Ce parallèle exprimait sa solidarité face à la brutalité des décisions de direction.

Un héritage dans les rédactions et au 20 heures

Léa Salamé est aujourd’hui l’un des visages dominants de l’information en France. Après des débuts sur LCP dans l’émission Paroles du monde, elle a pris le relais du 20 heures de France 2, succédant à Anne-Sophie Lapix. Le parcours de Salamé témoigne de la continuité et des évolutions d’une génération de journalistes formés par des figures comme Elkabbach.

Anne-Sophie Lapix, pour sa part, a rebondi rapidement après son départ du 20 heures. Elle officie désormais sur RTL et M6, notamment avec l’émission « 20.10, Anne-Sophie Lapix » sur M6, et a pris la présentation quotidienne du 18h/20h sur RTL en remplacement d’Yves Calvi.

En filigrane de ces trajectoires, Léa Salamé soulignait la leçon finale d’Elkabbach : savoir préparer sa sortie. Ce conseil, rappelé après sa disparition, résonne aujourd’hui comme un point d’attention pour les figures médiatiques et leurs successeurs.

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