Selon Paris Match, la justice suisse a rendu une première décision favorable aux fils d’Alain Delon dans le litige autour de la succession du comédien. La cour de justice de Genève, en appel, a jugé recevable la plainte civile déposée par Alain‑Fabien et Anthony Delon et a renvoyé l’affaire sur le fond — une avancée significative après un premier rejet pour incompétence par la justice de paix suisse.
Une recevabilité qui relance la bataille successorale
La plainte civile, déposée il y a plusieurs mois par les deux frères, vise à faire annuler l’exécution testamentaire confiée à l’avocat Christophe Ayela. Les Delon demandent que cet exercice soit retiré à Ayela, qu’ils contestent pour plusieurs raisons. La décision de la cour genevoise n’entraîne pas encore la déchéance de l’exécuteur testamentaire : elle signifie seulement que la procédure pourra désormais être examinée sur le fond.
Les frères ont articulé leur contestation autour de trois points principaux. D’abord, ils soutiennent que Christophe Ayela n’était plus le conseil juridique d’Alain Delon depuis 2024. Selon leurs arguments, l’évolution du mandat de l’avocat et le calendrier entourant l’établissement du testament soulèvent des questions sur la validité et la légitimité de sa désignation comme exécuteur testamentaire.
Accusations de conflit d’intérêts et de propos diffamatoires
Autre grief majeur : un possible conflit d’intérêts. Les frères Delon rappellent que Christophe Ayela a été avocat d’Anouchka Delon lors d’un différend antérieur l’opposant à ses frères. Ils estiment que cette relation pourrait porter atteinte à l’impartialité requise pour gérer la succession et qu’elle fragilise la position d’Ayela comme exécuteur.
Ils reprochent aussi à l’avocat d’avoir tenté d’imputer, à eux deux seulement, la charge de certains droits successoraux. Ces allégations font partie des motifs invoqués dans la plainte civile, déposée après que les deux frères eurent également saisi la justice pénale : en janvier 2024, Alain‑Fabien et Anthony Delon avaient porté plusieurs plaintes pénales contre des personnes liées au dossier.
Les frères évoquent enfin des propos qu’ils estiment diffamatoires tenus par Christophe Ayela par le passé. Ces éléments sont cités pour compléter la palette d’arguments visant à obtenir la déchéance de l’exécuteur testamentaire.
Pour l’heure, la recevabilité de la plainte reste la première victoire judiciaire des fratries dans ce dossier très médiatisé. La suite de la procédure, instruite sur le fond, devra déterminer si les motifs avancés suffisent à justifier la révocation de l’exécuteur.
Christophe Ayela maintenu pour l’instant, appel à l’apaisement
Malgré la décision de recevabilité, Christophe Ayela demeure, à ce stade, l’exécuteur testamentaire de la succession Delon. Interrogé le 3 septembre dernier sur BFMTV par Marc Fauvelle, l’avocat a appelé au calme et à la conciliation entre les membres de la fratrie. Il a notamment déclaré que « le premier héritier » de cette succession restait le fisc français, soulignant les enjeux financiers et fiscaux qui entourent l’affaire.
Lors de cette interview, Ayela a également indiqué que les enfants d’Ari Boulogne — autre figure liée à l’entourage d’Alain Delon — allaient « avoir un rôle » dans la succession. Cette mention relance l’attention portée aux potentiels ayants droit et à la complexité des enjeux successoraux qui dépassent le seul cercle des frères Delon.
La décision de la cour de Genève n’est pas une conclusion mais une étape procédurale importante : l’affaire va désormais être examinée sur le fond, ce qui peut ouvrir la voie à des auditions, des expertises et à une instruction plus détaillée des liens juridiques et factuels entre les protagonistes.
Les protagonistes restent mobilisés et la médiatisation du dossier laisse présager de nouvelles étapes judiciaires et de possibles rebondissements. En attendant, la succession d’Alain Delon demeure au centre d’un contentieux complexe mêlant questions de droit, intérêts familiaux et enjeux fiscaux.