Des mois après le décès d’Alain Delon, le 18 août 2024, la querelle familiale repart de plus belle. La période de deuil, observée dans une relative accalmie, n’aura été que provisoire : les tensions entre les héritiers se matérialisent désormais devant la justice, selon une information publiée par Paris Match le 2 septembre 2025.
La procédure lancée
Tout juste devenu père, Alain-Fabien Delon a saisi le tribunal judiciaire de Paris. Il assigne sa sœur, Anouchka Delon, ainsi que son frère, Anthony Delon. Cette démarche marque un tournant dans un feuilleton familial qui opposait jusqu’ici Anouchka au reste de la fratrie.
Fait notable : jusqu’à présent Anthony et Alain-Fabien affichaient une certaine unité. Ils s’étaient montrés proches dans les mois précédant et suivant la disparition du patriarche, et avaient multiplié les échanges publics pour affirmer leurs liens. La plainte d’Alain-Fabien interrompt donc ce front commun, et relance un conflit jusque-là contenu.
Les points contestés
Dans sa plainte, Alain-Fabien remet en cause la validité du testament le plus récent d’Alain Delon. Ce document, daté du 24 novembre 2022 et signé en Suisse, à Genève, constitue un amendement au testament initial rédigé le 29 septembre 2015, d’après les informations diffusées par Paris Match.
Le cœur du litige porte sur une clause qui attribuerait le droit moral de l’ensemble de l’œuvre d’Alain Delon à Anouchka Delon. Alain-Fabien conteste cette disposition et demande au juge de statuer sur sa validité et sur les circonstances de sa signature.
Parallèlement, il conteste une donation effectuée le 22 février 2023 en faveur de sa sœur. Selon la chronologie rapportée, cette donation aurait été réalisée alors que l’acteur se trouvait hospitalisé. Cette réalité chronologique est l’un des éléments invoqués par le plaignant pour remettre en question la légitimité de l’acte.
Motifs allégués : capacité et discernement
Alain-Fabien estime que, pour ces deux actes — le testament amendé et la donation de février 2023 — son père ne disposait plus des capacités mentales nécessaires et n’avait pas le discernement requis pour signer. Il explique ainsi sa décision de saisir la justice afin d’obtenir une requalification éventuelle ou l’annulation de ces actes.
La notion de capacité et l’idée d’un possible abus de faiblesse sont au centre du dossier, mais ces éléments restent pour l’instant des allégations soumises à l’appréciation du tribunal. Aucune décision judiciaire n’a encore été rendue publiquement au moment de la publication de l’information.
Un conflit ancienment entretenu
La famille Delon n’est pas étrangère aux tensions publiques. Avant le décès de leur père, les trois enfants — Anthony, Anouchka et Alain-Fabien — avaient multiplié les prises de position parfois volontiers piquantes les uns envers les autres. La mort d’Alain Delon avait alors semblé instaurer une trêve, mais celle-ci n’aura pas tenu.
Ce nouvel épisode judiciaire illustre la complexité des conflits successoraux, surtout lorsqu’ils mêlent des questions patrimoniales et le patrimoine culturel d’une figure publique. L’attribution des droits moraux sur l’œuvre d’un artiste soulève des enjeux à la fois juridiques et symboliques, qui dépassent le simple partage matériel.
Pour l’heure, la vérité sur les circonstances exactes de la signature des documents et sur l’état de santé d’Alain Delon aux dates concernées devra être établie par les preuves présentées devant le tribunal. Le dossier pourrait nécessiter des expertises médicales et des auditions qui permettront de trancher sur la validité des actes contestés.
Les suites judiciaires donneront bientôt une première indication de l’issue de cette nouvelle phase du conflit familial. En attendant, la presse people et judiciaire continue de suivre de près cette affaire qui replace sous les projecteurs la succession d’une des grandes figures du cinéma français.