Henri Salvador : renaissance musicale avec Chambre avec vue (2000) et ombre familiale révélée dans Enfant gâté de Jean-Marie Périer

Table of Content

Henri Salvador demeure une figure singulière de la chanson française. Mort en 2008 à l’âge de 90 ans, le Guyanais a traversé le siècle en musicien polyvalent : jazz, bossa nova et chansons comiques ont jalonné sa carrière. Il a offert à plusieurs générations des mélodies et des refrains inoubliables — de « Une chanson douce » à « Zorro est arrivé », en passant par « Juanita Banana », « Monsieur Boum Boum » ou encore « Minnie petite souris ». En 1989, il a prêté sa voix au crabe Sébastien dans La Petite Sirène, ajoutant une corde à son répertoire artistique.

La renaissance de 2000 : Chambre avec vue

Le 17 octobre 2000, Henri Salvador connaît une nouvelle jeunesse artistique avec la sortie de l’album Chambre avec vue. Aidé par des talents émergents comme Keren Ann et Benjamin Biolay, il signe notamment la reprise de « Jardin d’hiver » qui lui permet de renouer avec un large public.

L’album se vend à plus d’un million d’exemplaires et reçoit la certification disque de diamant. En 2001, il est récompensé par une Victoire de la musique dans la catégorie « album de variétés de l’année » ; il obtient également le prix de « l’artiste masculin de l’année » puis, l’année suivante, celui du « spectacle musical, tournée ou concert de l’année ». Ces distinctions confirment une seconde carrière couronnée de succès.

Une vie privée complexe

Derrière l’image publique attachante se cache une vie privée plus controversée. Henri Salvador a eu plusieurs relations connues — Lily Susini, Jacqueline Porel, Jacqueline Garabedian, Sabine de Ricou, Catherine Costa — et un seul enfant reconnu, Jean‑Marie. Les confidences de ce dernier dressent un portrait plus sombre du lien filial.

« Ma vie s’est arrêtée en 1956. » Cette phrase, souvent répétée par Jean‑Marie Périer, renvoie au moment où, à 16 ans, il apprend que son géniteur n’est pas François Périer mais le chanteur Henri Salvador. Les retrouvailles entre le père biologique et le fils n’ont pas été simples.

Selon Catherine Costa, qui a témoigné dans les colonnes du Journal du Dimanche en juin 2021, Henri et Jean‑Marie ne se sont rencontrés que tardivement, au début des années 1980 à Los Angeles. Catherine Costa rapporte : « Henri avait la soixantaine, il a été très maladroit ». Elle ajoute que, privé des premières années de la relation, « il a écrasé sa pudeur sous son humour grivois de musicien en proposant à Jean‑Marie d’aller voir un film porno… »

Jean‑Marie Périer a lui‑même raconté au journal Le Monde cette rencontre pour le moins déroutante : « On ne sait pas quoi se dire. Il me propose finalement d’aller voir Deep Throat, le fameux film porno. Hallucinant ! On s’est retrouvés comme deux militaires dans un cinéma vide. Cette initiative a néanmoins brisé la glace et, après, il m’a parlé. » Ces souvenirs, rapportés par la presse, illustrent la difficulté de construire un lien après des années d’absence.

Un grand‑père aux promesses non tenues

La relation n’a pas duré sans heurts. Jean‑Marie confie dans Gala en janvier 2019 le côté obscur du comportement d’Henri vis‑à‑vis de ses propres enfants. « Un jour, sur le tard, il a voulu rencontrer mes gosses et il s’est mal conduit avec eux. Il leur a fait des promesses puis adieu, plus de nouvelles », explique‑t‑il, ajoutant que ce comportement l’a « ravagé ».

Protecteur envers Lola, Paul et Arthur, Jean‑Marie Périer avoue alors sa colère : « Pour cela, je le maudis et je ne lui pardonnerai jamais ». Le manque de fiabilité d’Henri Salvador a eu des répercussions émotionnelles importantes sur Jean‑Marie, au point de le pousser vers un suivi psychologique.

De ces années de fracture est né le livre Enfant gâté, coécrit avec son psychologue pour exorciser un passé conflictuel. Après la publication, Jean‑Marie déclarait que ses enfants avaient perçu l’impact sur leur père mais que « ce n’est pas leur histoire. C’est moi qui ai pris ça dans la tronche, pas eux… ». Il confiait aussi : « Pour moi, c’est comme s’il n’avait jamais existé ».

Musique, photographie et renoncements

L’annonce de sa filiation a aussi transformé le parcours professionnel et personnel de Jean‑Marie. Ancien musicien qu’il se décrit comme « raté », il explique que la découverte de son lien avec Salvador a changé son rapport à la musique. Invité en février 2022 chez Jordan De Luxe, il reconnaissait : « Si je n’avais pas rencontré cet homme, j’aurais été musicien moi. À cause de lui, je suis devenu un musicien raté ».

Dans un entretien au Parisien en 2024, il revient sur ce moment de bascule : l’apprentissage de la vérité à 16 ans, l’admiration mêlée à la répulsion. « C’est un artiste extraordinaire, mais un type très moche… », dit‑il, racontant qu’une représentation à l’Alhambra l’a frappé au point de l’éloigner définitivement du piano.

Malgré cette colère et ces blessures, Jean‑Marie souligne l’importance de François Périer, son père adoptif, dont il garde des souvenirs et un modèle. « C’était un homme prodigieux… Il ne m’a pas vraiment éduqué, mais il m’a donné un exemple et des souvenirs extraordinaires », conclut‑il, préférant retenir ce lien affectif stable plutôt que la relation troublée avec son géniteur.

Society News

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Featured Posts

Featured Posts

Chaque jour l’actualité des célébrités, les buzz du moment et les tendances qui font parler. Mode, vie privée, événements et révélations : retrouvez en un clic l’essentiel du monde people et lifestyle.

Featured Posts