Hakim Arezki, capitaine du cécifoot et médaillé d’or Paris 2024 : du drame du Printemps noir en Kabylie à Renaître dans la nuit, récit de sa cécité et de sa résilience

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Ce dimanche 16 novembre 2025, Frédéric Lopez reçoit dans Un dimanche à la campagne trois invités : le chanteur Matt Pokora, la comique Marine Leonardi et le footballeur handisport Hakim Arezki. Au cœur de l’émission, le parcours de ce dernier, de la Kabylie meurtrie du Printemps noir à la médaille d’or paralympique, promet d’émouvoir et d’inspirer. Champion de cécifoot et auteur de Renaître dans la nuit (XO éditions), Arezki vient raconter une histoire de résilience façonnée par la violence, la réhabilitation et le sport.

Un capitaine discret au destin singulier

À première vue, Hakim Arezki peut sembler un sportif parmi d’autres : il s’entraîne, combine sa carrière de footballeur avec un emploi de réceptionniste chez Accor, et affiche une voix posée. Mais ce quadragénaire est surtout le capitaine emblématique de l’équipe de France de cécifoot, la discipline paralympique du football à cinq pour non-voyants. Découvert en 2004 à l’Institut national des jeunes aveugles de Paris, le cécifoot est rapidement devenu pour lui une nécessité plus qu’un loisir.

« Avant de perdre la vue, j’étais footballeur », confie-t-il. « Le fait de découvrir qu’il y avait une possibilité de pratiquer ma passion… je ne me suis pas posé de question. » Sélectionné pour la première fois en équipe de France en 2009, il a ensuite enchaîné les titres : vice-champion paralympique à Londres en 2012, champion d’Europe en 2022 à Pescara, puis la consécration avec la médaille d’or historique aux Jeux de Paris 2024 — la première jamais remportée par la France dans cette discipline.

La finale à Paris demeure dans sa mémoire comme un moment hors norme : 13 000 spectateurs rassemblés au pied de la Tour Eiffel, une ambiance électrique et ce premier but face à l’Argentine. « Quand j’ai marqué le premier but, j’étais heureux, mais je savais que rien n’était joué », raconte-t-il. Et quand son coéquipier Fred inscrit le troisième tir : « là, c’est l’explosion totale ». Quelques jours plus tard, la victoire s’est prolongée par une descente des Champs-Élysées, médaille au cou — « Comme Zidane en 1998 », lance-t-il, ému.

Du Printemps noir à la reconstruction en France

Son histoire personnelle plonge ses racines en Kabylie. Le 27 avril 2001, à Azazga, alors âgé de 18 ans, Hakim participe à une marche pacifique pour la reconnaissance de la culture berbère. Ce jour-là, les forces de l’ordre ouvrent le feu sur les manifestants. « Ils ont tiré à balles réelles », se souvient-il dans un entretien cité par franceinfo. « Ce jour-là devait être une marche pour la justice. Ça a été un bain de sang. »

Deux balles le touchent : une à la cheville, l’autre en pleine tête. Le diagnostic est implacable — nerfs optiques sectionnés — et il perd la vue définitivement. « Je suis arrivé quasiment mort à Orly. La France m’a sauvé », dit-il en évoquant son évacuation vers la France, rendue possible grâce à l’intervention de son père après des soins insuffisants dans un premier temps à l’hôpital d’Alger.

S’ensuivent des mois de rééducation et d’apprentissage d’une vie sans vision, une période de silence et de reconstruction qu’il décrit sans fard dans son livre Renaître dans la nuit (XO éditions). Pour lui, le sport représente une renaissance : « C’est un cri de mémoire et de justice », écrit-il, rappelant qu’on ne peut oublier ceux qui ont été laissés derrière.

Une double appartenance et des honneurs républicains

L’histoire d’Hakim Arezki est aussi celle d’une double appartenance : à la Kabylie de son enfance et à la France qui lui a donné une seconde chance. Il ouvre son autobiographie par la dédicace « À ma France ». Son parcours sportif et humain lui a valu des distinctions : Chevalier de l’ordre national du Mérite en 2012 et Chevalier de la Légion d’honneur en septembre 2024.

En 2025, il publie son témoignage, véritable plaidoyer pour la dignité et la vie, et effectue un retour symbolique en Kabylie. Durant l’été 2025, il présente sa médaille d’or sur la tombe de sa grand-mère et de son ami d’enfance Youssef, mort en 2001. Devant leurs sépultures, il a simplement déclaré : « On ne lâche rien et on continue. »

Aujourd’hui, Hakim Arezki reste une figure inspirante par son humilité et sa foi dans l’humain. « La fierté, c’est d’avoir descendu les Champs-Élysées avec mes potes, de venir de très loin et d’avoir réussi », résume-t-il. Ce témoignage, attendu ce dimanche sur France 3, promet d’être un des moments forts de l’émission, entre émotion et hommage à ceux qui n’ont pas survécu.

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