Le monde de la chanson antillaise est en deuil : Guy Bévert, chanteur et batteur de La Compagnie Créole, est décédé ce jeudi 4 décembre à l’âge de 76 ans. L’information a été annoncée par le groupe lui‑même via sa page Facebook. Dans le message, les membres survivants rendent hommage à son parcours et à sa voix, rappelant que Guy, « connu d’abord pour sa dextérité à la batterie, … est rapidement passé sur le devant de la scène aux côtés de Clémence, José et Julien pour faire résonner au micro les basses puissantes de sa voix de crooner ».
Une disparition évoquée par le groupe
La publication officielle met en lumière l’évolution de Guy Bévert au sein de La Compagnie Créole. D’abord reconnu pour son rôle de batteur, il est ensuite devenu l’un des visages et l’une des voix du groupe, participant à ses plus grands succès. L’annonce rappelle aussi qu’il avait été victime d’un AVC en 2021. Les membres précisent enfin que Guy Bévert « est parti rejoindre José Sébéloué », leader historique du groupe, décédé « deux ans plus tôt à 74 ans ».
Une histoire commencée en 1975
La Compagnie Créole a été fondée en 1975 et comptait cinq membres au départ. Arthur Apatout, connu pour son passage au groupe Ottawan, était le leader initial mais a quitté le collectif peu après sa création pour se lancer dans une carrière solo. Parmi les fondateurs restés associés au groupe, on retrouve Clémence Bringtown et Julien Tarquin, mentionnés comme les deux seuls membres encore actifs aujourd’hui.
Sur la durée, le groupe a été prolifique : plus de vingt albums ont été publiés en cinquante ans de carrière. Dans une interview, les membres ont affirmé avoir vendu plus de 60 millions d’albums, un chiffre repris par leur entourage et par les médias à l’occasion de différents bilans de carrière.
Les tubes qui ont marqué plusieurs générations
La Compagnie Créole a signé des titres devenus incontournables du répertoire festif francophone. Parmi les morceaux les plus emblématiques figurent Vive le Douanier Rousseau, Le bal masqué, Ça fait rire les oiseaux, C’est bon pour le moral et Ma première biguine‑partie. Le groupe a également tenté sa chance à l’Eurovision : en 1983, avec Vive le Douanier Rousseau, ils ont candidaté pour représenter la France et ont terminé deuxièmes, derrière Guy Bonnet.
Leur popularité s’est traduite par une présence régulière sur le petit écran, notamment dans les émissions de Patrick Sébastien diffusées sur France 2, où leur énergie et leur répertoire festif ont trouvé un large public.
Dernières apparitions et actualité récente
Ces dernières années, La Compagnie Créole n’a pas cessé de se réinventer tout en restant fidèle à son style. En 2020, au cœur de la crise sanitaire, le groupe a publié Sortons Masqués, un titre qui a fait écho aux circonstances et à l’actualité. Plus récemment, en 2024, les membres ont participé à la saison 6 de Mask Singer ; Guy Bévert y a figuré aux côtés des autres sous le costume de la Main. Ces apparitions ont rappelé la longévité du groupe et sa capacité à séduire plusieurs générations.
Un héritage musical et populaire
Guy Bévert laisse le souvenir d’un musicien polyvalent : batteur confirmé, puis chanteur aux graves chaleureux, il a contribué à forger l’identité vocale et scénique de La Compagnie Créole. Le groupe, qui a rythmé fêtes et événements pendant des décennies, se retrouve désormais orphelin d’un de ses piliers.
Dans leur message Facebook, les membres ont salué son talent et sa place dans l’histoire du groupe. Les hommages de fans et d’artistes sont attendus dans les heures et les jours à venir, tandis que la discographie du groupe continuera de rappeler la portée de leur succès.
La disparition de Guy Bévert marque la fin d’une époque pour La Compagnie Créole, mais aussi pour toute une génération qui a grandi au son de ses refrains « bons pour le moral » et « qui font rire les oiseaux ». Leur répertoire reste, pour beaucoup, synonyme de fête et de chaleur tropicale.
