Giorgio Armani est décédé le 4 septembre 2025 à l’âge de 91 ans, a-t-on annoncé. Le couturier italien, devenu une figure mondiale de la mode, laissait derrière lui un groupe tentaculaire dont l’influence dépasse largement le prêt‑à‑porter de luxe.
Un empire au‑delà de la mode
L’entreprise Armani, fondée en 1975 avec Sergio Galeotti — qui fut aussi son compagnon — est partie d’un capital initial modeste de 10 000 dollars US. Au fil des décennies, la marque s’est diversifiée : vêtements, parfums, maquillage, restaurants, hôtels, ameublement et même, selon les communications du groupe, une activité autour des fleurs figurent parmi ses domaines.
En 2019, le groupe employait 7 309 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 5,9 milliards d’euros. À titre personnel, Giorgio Armani était l’un des milliardaires les plus en vue : sa fortune a été estimée à 11 milliards de dollars, ce qui le plaçait, selon les classements de 2024, comme le troisième homme le plus riche d’Italie.
Depuis le décès de Sergio Galeotti en 1985, Armani dirigeait seul son entreprise. Dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, le dimanche 13 octobre 2024, il annonçait son intention de se retirer progressivement et exprimait le souhait de désigner un successeur « d’ici un à deux ans ».
Mode, cinéma et télévision : une empreinte indélébile
Originaire de Milan, Giorgio Armani s’est fait connaître par un style épuré et élégant qui a profondément marqué la garde‑robe masculine comme féminine. Il est notamment associé au costume porté par Richard Gere dans le film American Gigolo (1980), une collaboration devenue emblématique.
Sa contribution au monde du spectacle ne se limite pas au cinéma : il a aussi conçu l’esthétique pastel de la série télévisée Miami Vice, image devenue iconique des années 1980.
On lui attribue, au fil de sa carrière, des collaborations avec plus de 100 productions cinématographiques. Parmi les films souvent cités à propos de son influence figurent Les Incorruptibles, Batman : The Dark Knight et Pulp Fiction. La nature exacte de son intervention — tenue de création, influence stylistique ou fourniture des pièces — peut varier selon les projets, mais son nom reste associé à de nombreuses images cultes du grand écran.
Vers une succession réfléchie
Armani avait ouvertement préparé la question de la relève. En 2017, sur la chaîne Rai, il expliquait vouloir « quelqu’un de plus jeune, de plus frais » pour lui succéder, et ajoutait qu’il n’était pas certain que ce successeur doive nécessairement être italien. Il rappelait aussi que, dans les années 1970 et 1980, les créateurs français imposaient souvent la tendance, une influence que l’Italie avait suivie et réinterprétée.
Sur le plan familial, il avait déclaré : « J’ai plusieurs héritiers. » Il avait alors cité ses deux nièces, Roberta et Silvana, toutes deux employées au sein du groupe, ainsi qu’un neveu, Andrea Camarana, siégeant au conseil d’administration. Ces noms figuraient parmi les pistes possibles pour organiser la transmission du patrimoine familial et la gouvernance de l’entreprise.
Un bilan humain et culturel
Au-delà des chiffres et des titres, l’empreinte d’Armani se mesurera aussi à l’influence qu’il laisse sur la mode, le design et la culture populaire. En habillant des stars, en signant des décors vestimentaires pour la télévision et le cinéma, et en faisant de son nom une marque globale, il a contribué à façonner une image du luxe italien contemporaine.
Certains aspects de sa vie privée et de ses choix de succession ont été rendus publics au fil d’interviews et d’apparitions médiatiques ; d’autres resteront sans doute l’objet d’ajustements lors des prochains mois, à mesure que seront prises les décisions formelles autour de la direction du groupe.
Giorgio Armani laisse une maison et une maison de couture qui demeurent parmi les plus influentes du secteur. Son décès marque la fin d’une ère, tout en ouvrant une nouvelle phase pour la marque et pour ceux qui auront la charge d’en écrire l’avenir.
