Il y a quelques jours, Gilles Bouleau a entamé sa quinzième saison à la tête du 20 heures de TF1. Nommé titulaire après le départ de Laurence Ferrari en juin 2012, le journaliste reste l’un des visages les plus connus de l’information télévisée française, malgré une carrière marquée par des périodes de doute et de remise en question professionnelle.
Un trio d’audience et des jokers efficaces
Les chiffres confirment la place centrale de TF1 dans le paysage audiovisuel. Chaque soir en semaine, le journal présenté par Gilles Bouleau attire près de 30 % du public, tandis que le 13 heures de Marie-Sophie Lacarrau enregistre des parts de marché supérieures à 45 %. Le week-end, Anne‑Claire Coudray se distingue elle aussi par des performances solides.
Ce succès repose aussi sur une équipe de remplaçants rodée : Isabelle Ithurburu assure le rendez‑vous du midi en cas d’absence, Jean‑Baptiste Boursier prend le relais au 20 heures et Audrey Crespo‑Mara couvre le week‑end. Ces jokers permettent à la chaîne de maintenir une continuité d’antenne et une cohérence éditoriale lorsque les titulaires prennent des congés.
Vers une passation de pouvoir réfléchie
Interrogé samedi sur RTL par Éric Dussart et Jade, Gilles Bouleau a confirmé ce que certains soupçonnaient : il ne compte pas s’accrocher indéfiniment à son fauteuil. « J’adorerais l’idée de choisir, avec mes patrons, le moment où je passerais à autre chose », a‑t‑il déclaré, réaffirmant sa volonté de ne pas reproduire une longévité à la Jean‑Pierre Pernaut, qui a présenté son journal pendant 32 ans.
« Je suis certain de ne plus être là dans dix ans. Je ne souhaite pas l’être », a insisté le journaliste, cité également dans un extrait partagé sur les réseaux sociaux (tweet : pic.twitter.com/isXtGSyN7I). Cette franchise marque un tournant dans la carrière de l’homme de 63 ans, qui dit réfléchir dès aujourd’hui à une transition programmée plutôt qu’à un départ brusque.
Se retirer sans prendre sa retraite
Gilles Bouleau ne parle pas pour autant de retraite définitive. À l’image de Jacques Legros, parti du 13 heures mais toujours actif sur RMC Story aux côtés d’Estelle Denis, il souhaite « continuer de travailler, mais avec une intensité moindre ». « D’une autre manière, d’une manière moindre… C’est quand même vachement dense. C’est des journées très denses, avec le fait d’être scruté en permanence, d’être sous contrôle en permanence », a‑t‑il expliqué.
Ces propos soulignent la tension entre visibilité médiatique et qualité de vie. Présenter le journal télévisé le plus regardé du pays implique des journées longues, une préparation exigeante et une exposition constante au regard public et aux réseaux sociaux. Pour Bouleau, la possibilité de choisir la fin d’un chapitre professionnel apparaît comme une aspiration à plus d’autonomie et de tranquillité.
Un rendement d’audience soutenu, mais des priorités qui évoluent
Malgré cette annonce d’intention, TF1 conserve un trio de présentateurs performant et des remplaçants capables de maintenir les audiences. La chaîne n’est donc pas sous pression immédiate pour trouver un successeur. Le contexte permet une passation progressive, si la direction et le journaliste s’accordent sur un calendrier.
Sur le plan personnel, Gilles Bouleau évoque une ambition différente : continuer à exercer son métier, tout en réduisant la cadence. Il ne ferme pas la porte à d’autres projets, mais souhaite que ceux‑ci se déroulent « d’une autre manière ». Son propos renvoie à une tendance plus large chez les grands présentateurs, qui cherchent à ménager un équilibre entre la scène médiatique et une vie professionnelle moins contraignante.
Reste à voir comment et quand la transition s’opérera. Bouleau a clairement formulé sa préférence : partir avant d’être contraint, et conserver la maîtrise du calendrier de son départ. Pour l’instant, il poursuit sa mission au 20 heures, tout en annonçant qu’il ne se voit pas à l’antenne dans dix ans.
Mentionnés dans cet article : Jean‑Pierre Pernaut, Marie‑Sophie Lacarrau, Anne‑Claire Coudray, Isabelle Ithurburu, Jean‑Baptiste Boursier, Audrey Crespo‑Mara, Jacques Legros.
Source : entretien de Gilles Bouleau sur RTL (avec Éric Dussart et Jade) ; communiqué et chiffres d’audience communiqués par TF1.
