Son sens du swing a fait chanter et danser le monde entier. Ce vendredi 24 octobre, Gilbert Bécaud aurait célébré ses 98 ans. Surnommé « Monsieur 100 000 volts », le chanteur est décédé le 18 décembre 2001, emporté par un cancer du poumon à l’âge de 74 ans. Il avait enregistré quelques jours avant son dernier disque, publié à titre posthume et enrichi de duos inédits, notamment avec Serge Lama et Annie Cordy.
Le coup de gueule d’Emily Bécaud
Vingt-quatre ans après la disparition de son père, la question de la place de son œuvre dans les médias resurgit. Dans une interview accordée à Purepeople, sa fille Emily a exprimé son exaspération face à ce qu’elle perçoit comme un « silence radio » des stations françaises. « Je veux qu’on m’explique. Je ne mords pas, je suis sympa, j’ai juste besoin d’une vraie réponse », déclare-t-elle, citée par le site people.
Emily affirme que, lorsqu’elle écoute la radio en voiture, elle n’entend jamais les titres de Gilbert Bécaud. « Partout on me dit : Oui, oui, Bécaud on le passe. Mais pas du tout ! » s’indigne-t-elle. Elle ajoute ne pas être « fâchée contre les gens des chaînes » mais contre « l’absence de réponse » et l’impression d’être « prise pour une idiote ». La colère d’Emily prend aussi la forme d’une revendication : selon elle, Bécaud est « le premier Français mondialement connu » et mérite une reconnaissance plus visible.
Un héritage musical contesté
Le constat de la fille du chanteur heurte l’image d’un artiste dont l’influence a largement dépassé les frontières. Plusieurs titres de Gilbert Bécaud ont connu une carrière internationale. « Je t’appartiens », adaptée sous le titre Let It Be Me, a été reprise par des artistes tels qu’Elvis Presley, Bob Dylan ou Nina Simone. Le tube « Et maintenant » a, lui, été traduit et diffusé mondialement sous le nom What Now My Love. Bécaud a enchaîné les tournées sur tous les continents, de l’URSS au Japon en passant par l’Amérique du Nord.
Emily rappelle aussi que des interprètes contemporains reprennent encore ses chansons. Elle cite Anne Sila, qui a repris « Je reviens te chercher » dans The Voice, preuve, selon elle, que le répertoire de son père touche toujours le public. « À la base, ce cri du cœur, ce sont les fans de Bécaud qui le poussent et qui me demandent pourquoi on ne l’entend pas », explique-t-elle.
La fille éplorée insiste sur le paradoxe : des stars internationales ont chanté ses titres, et malgré cela « silence radio », déplore-t-elle. Elle souhaite obtenir des explications claires des programmateurs et compte bien ne pas lâcher l’affaire tant qu’elle n’aura pas de réponses satisfaisantes.
Que répondent les radios ?
Interrogées, certaines stations auraient assuré à Emily qu’elle se trompait et que les chansons de son père figuraient bien dans leurs playlists régulières. Le différend tient donc autant à la perception qu’à la réalité des diffusions : la famille entend ne pas se satisfaire d’une réponse évasive et demande des chiffres ou des exemples concrets.
Dans son entretien, Emily salue toutefois l’attitude d’une chaîne : France 3, qu’elle mentionne comme exemplaire. Elle ne développe pas davantage, mais souligne que des initiatives ponctuelles existent et montrent que l’œuvre de Bécaud peut encore trouver sa place à l’antenne.
Sans prétendre dresser un inventaire complet des diffusions, cette controverse met en lumière une question récurrente autour des catalogues classiques : comment mesurer et maintenir la présence d’un patrimoine musical dans une offre radiophonique en constante évolution ? Pour la fille du chanteur, la réponse est simple : davantage de transparence et, surtout, davantage d’écoute.


