Figure emblématique de l’émission The Voice, Garou a longtemps incarné le fauteuil rouge avant de prendre ses distances avec le télé‑crochet. Dans une longue interview accordée à nos confrères de Soir Mag, il ne cachait pas sa désillusion : « Plus ça va dans un télé‑crochet, plus les choses sont calculées. Il n’y a plus la naïveté du début. Au départ, on se demandait ce qu’on faisait sur ces fauteuils tournants, c’était surprenant. Quand on se retournait, nous étions déstabilisés, le candidat aussi et cela créait un instant magique. Maintenant, tout le monde sait à quoi s’attendre ». Cette prise de position illustre le regard critique qu’il porte aujourd’hui sur un format qu’il a contribué à populariser en France et au Québec.
Un constat sans retour en arrière
Garou, qui reste attaché à la scène et à la découverte de nouveaux talents, explique que l’évolution du genre a modifié l’expérience pour les coachs comme pour les candidats. Son propos met en lumière une transformation progressive des émissions musicales : de moments de surprise et d’improvisation, elles seraient passées à des séquences davantage codifiées et calibrées.
Ce constat est nourri par son vécu personnel. Ancien membre du jury, il a pu mesurer les différences entre l’enthousiasme des débuts et la mécanique actuelle des télé‑crochets. Sans annoncer de retour sur TF1, il relate un sentiment partagé par certains artistes : la magie originelle est moins présente quand tout semble prévisible.
La révélation Charlotte Cardin : du fauteuil québécois au duo manqué
Malgré sa distance vis‑à‑vis du programme, Garou n’a pas tourné le dos à la scène ni à la transmission. Il raconte comment il a découvert Charlotte Cardin grâce à la version québécoise de The Voice. Séduit par sa personnalité et sa voix, il a rapidement envisagé de la mettre en lumière en France.
Invité de Sud Radio le 22 septembre 2025, il est revenu sur cette rencontre artistique et sur leur collaboration avortée : « Elle n’a même pas besoin de moi. Charlotte, dès que je l’ai entendue sur The Voice au Québec, elle a une voix hallucinante, des possibilités infinies », a‑t‑il confié. Garou ajoute qu’un élément décisif a accéléré son envie de travailler avec elle : « Quand Jean‑Jacques Goldman m’envoie une chanson pour un album et me dit ‘Je t’ai écrit un duo, si tu aimes la chanson, il faut que tu trouves avec qui’, tout de suite, j’ai pensé à elle. Elle sortait tout juste de The Voice et je voulais la présenter en France, mais finalement on n’a pas tellement travaillé cette chanson‑là ».
Le disque en question est Au milieu de ma vie, l’album sur lequel Garou avait prévu d’inclure ce duo. Si l’idée d’un échange vocal entre les deux artistes a séduit sur le principe, les détails de la collaboration n’ont pas été suffisamment développés, selon ses dires. Reste que l’intention souligne l’impact que peut avoir un passage réussi dans un télé‑crochet sur la trajectoire d’un artiste.
De protégée à marraine : l’ascension de Charlotte Cardin
Garou ne cache pas sa fierté de voir Charlotte Cardin s’affirmer sans nécessité de parrainage artistique permanent : « Je l’ai vue cette semaine et je lui ai dit : ‘La dernière fois qu’on s’est vus, tu m’as dit que tu trouvais ça long, que ça n’arrivait pas, mais là c’est complètement abouti’, et elle le mérite », a‑t‑il conclu.
Des années après son passage dans The Voice, Charlotte Cardin, compagne d’Aliocha Schneider, a visiblement poursuivi son chemin avec succès. Selon l’article d’origine, elle s’apprête à intégrer la Star Academy en tant que marraine, une reconnaissance symbolique qui confirme son statut grandissant dans le paysage musical francophone.
Pour Garou, la trajectoire de la chanteuse illustre bien que certains talents n’ont besoin que d’un déclic pour se révéler, puis de leur propre travail pour s’imposer. Sa prise de parole, mêlant lucidité sur l’état des télé‑crochets et admiration pour de jeunes artistes, reflète une position nuancée : critique des mécanismes télévisuels, mais toujours disponible pour soutenir ceux qu’il juge vraiment prometteurs.


