Anne-Élisabeth Lemoine a signé son grand retour à l’antenne ce lundi 1er septembre 2025. Après une parenthèse estivale, l’animatrice a repris les rênes de C à vous, sur France 5, et pour lancer la saison elle a reçu un invité de poids : l’ancien président de la République François Hollande.
Une rentrée marquée par une interview politique
La conversation a rapidement porté sur une proposition très médiatisée : le projet dit de « Riviera » pour la bande de Gaza, évoqué par Donald Trump. François Hollande n’a pas mâché ses mots, dénonçant à la fois le caractère inopportun et, selon lui, irréaliste de ce plan dans le contexte actuel.
« Cette solution est irréaliste », a déclaré l’ancien chef de l’État. « On sait qu’il y a encore des morts civiles. Qu’il y a des journalistes qui sont tués. Donc c’est indécent de parler d’un plan de Riviera au moment où il y a des femmes, des enfants, des êtres humains qui sont aujourd’hui blessés ou tués. Et cette solution est irréaliste parce que les Gazaouis, c’est leur terre. Alors il y en a peut-être certains qui accepteront la prime de départ, comme dans d’autres situations. Mais non, c’est leur terre. »
Hollande a insisté sur le caractère profondément humain et territorial du dossier, estimant que proposer une forme de relocation ou d’incitation financière ne répondrait pas aux enjeux ni à la légitimité des habitants de Gaza.
La crainte d’un renforcement du Hamas et l’appel à la reconnaissance
Au-delà de l’argument humanitaire, l’ancien président a développé une analyse plus stratégique : selon lui, le projet tel que présenté pourrait profiter au Hamas. « Et si on voulait favoriser le Hamas, il n’y aurait pas d’autre manière de faire. Parce que c’est le Hamas qui peut à la fois porter la responsabilité de ce qui s’est produit, sans doute. Mais aussi récupérer cette situation. »
François Hollande a ensuite formulé deux exigences politiques : « il faut absolument que, d’une part, le processus de reconnaissance de la Palestine ait lieu. Et que l’Europe se monte à peu près à la hauteur », a-t-il ajouté, en appelant à une réponse européenne plus forte et coordonnée.
Ces propos s’inscrivent dans un registre critique vis-à-vis des propositions internationales qui, selon lui, ne prennent pas suffisamment en compte la réalité sur le terrain ni les conséquences politiques à moyen terme.
Tensions sur la scène internationale : Trump, Poutine et la diplomatie
Le débat a ensuite dérivé vers le comportement de la diplomatie américaine sous l’égide de Donald Trump. François Hollande a exprimé son indignation face à des gestes qu’il juge inadmissibles de la part d’un chef d’État. « Moi, ce qui me frappe depuis plusieurs semaines, c’est qu’on a admis de Trump l’inadmissible. On a admis que Trump puisse recevoir Poutine en Alaska », a-t-il confié.
Interpellée, Anne-Élisabeth Lemoine a demandé : « Comment l’en empêcher ? » Patrick Cohen, chroniqueur présent sur le plateau, a répondu : « C’est pour protéger Zelensky ». Cette évocation a visiblement agacé l’ancien président.
François Hollande a rappelé des usages diplomatiques et des protocoles : « Oui, d’accord, mais on ne se fait pas traiter comme on s’est fait traiter. Moi, j’ai été dans le bureau ovale. Le président ne recevait pas derrière son bureau. Ça, ça ne se fait pas dans une diplomatie », a-t-il lancé.
Après un échange avec le chroniqueur, Hollande a coupé court et durci le ton : « C’est inacceptable d’avoir le comportement de Trump. (…) Il y a un moment, il faut dire non, Trump n’est plus notre allié. Ce n’est pas encore un adversaire. Mais aujourd’hui, il joue avec l’adversaire. » Ces mots ont donné au débat une tonalité très animée pour la rentrée de l’émission.
Sur le plateau, l’ambiance est restée vive, entre coups de griffes politiques et rappels aux usages diplomatiques, offrant une rentrée télévisuelle qui n’a pas laissé les téléspectateurs indifférents.