Éric Cantona a appelé à l’exclusion d’Israël des compétitions sportives internationales, comparant la situation à celle qu’a connue la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. L’ancien footballeur, devenu comédien et voix engagée, a lancé cet appel lors du concert « Together for Palestine » où il a fustigé ce qu’il considère comme un traitement à deux poids, deux mesures.
Les précédents sanctionnant la Russie
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, plusieurs instances sportives internationales ont pris des mesures fortes à l’encontre du pays. La FIFA et l’UEFA ont notamment exclu la Russie de toutes compétitions internationales de football. Dans le sport automobile, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) a décidé de supprimer les épreuves se déroulant sur le sol russe et de mettre à l’écart le pilote russe de Formule 1 Nikita Mazepin.
Parallèlement, des sanctions individuelles ont touché des personnalités liées au monde du sport. L’ancien propriétaire du club de football de Chelsea, Roman Abramovitch, s’est vu interdire l’entrée sur le territoire du Royaume-Uni, une décision qui l’a contraint à vendre le club.
Ces mesures ont été présentées comme des réponses coordonnées par plusieurs organisations sportives, visant à isoler la Russie dans le monde du sport en raison du conflit. Elles servent aujourd’hui de référence pour ceux qui réclament des sanctions similaires visant d’autres États impliqués dans des conflits ou des accusations de violations des droits humains.
Les déclarations d’Éric Cantona au concert « Together for Palestine »
Lors de son intervention publique, Éric Cantona a mis en parallèle la suspension de la Russie et la situation d’Israël. Il a déclaré : « Quatre jours après le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine, la FIFA et l’UEFA ont interdit la Russie. Cela fait maintenant 716 jours que nous avons traversé ce qu’Amnesty International a qualifié de génocide. Et pourtant, Israël continue d’être autorisé à participer ».
L’ancien joueur a poursuivi en dénonçant « un deux poids, deux mesures » et en appelant les instances du football à « suspendre Israël ». Il a aussi exhorté les clubs et les joueurs du monde entier à refuser de jouer contre des équipes israéliennes : « Nous nous souvenons de l’apartheid en Afrique du Sud. Le boycott sportif a été crucial pour y mettre fin. Nous avons du pouvoir, vous avez du pouvoir. Et tous les fans du football ont le pouvoir de quitter les tribunes ».
Cantona a enfin souligné le rôle du football comme instrument de soft power : « Je sais que le football international est plus que du sport, c’est culturel, politique. C’est du soft power. Le temps est venu de suspendre Israël de ce privilège ».
Un appel sans réponse officielle pour le moment
À ce stade, aucune des instances citées par Éric Cantona — FIFA, UEFA ou d’autres fédérations internationales — n’a formellement réagi à ses propos. Les exemples de la Russie sont, en revanche, bien documentés et ont marqué la manière dont le monde sportif peut se positionner face à des crises géopolitiques.
L’analogie avec l’apartheid en Afrique du Sud, évoquée par Cantona, renvoie à une période où le boycott sportif a été utilisé comme levier de pression internationale. L’ancien footballeur s’appuie sur ce précédent historique pour défendre l’idée que le sport peut servir d’outil de sanction et de sensibilisation.
Cette prise de position s’inscrit dans un débat plus large sur la responsabilité des institutions sportives en matière de droits humains et de politique internationale. Certains observateurs estiment que le sport doit rester indépendant des conflits politiques, tandis que d’autres considèrent qu’il a la responsabilité morale d’agir lorsque des accusations graves sont portées.
Ce qui est dit et ce qui reste à confirmer
Les éléments cités dans cette chronique reposent sur des prises de position publiques et sur des décisions déjà appliquées au cas russe. La référence aux « 716 jours » et à la qualification d’Amnesty International comme « génocide » provient des déclarations rapportées lors du concert ; il s’agit d’un chiffre et d’une attribution qui renvoient à des évaluations et à des positions publiquement exprimées.
Toute réaction officielle des fédérations sportives concernées, ou de nouvelles décisions, modifierait le contexte et serait susceptible d’affiner le débat. Pour l’heure, l’appel d’Éric Cantona relance la question de l’articulation entre sport, éthique et diplomatie, et pose de nouveau la problématique du rôle des acteurs du sport face aux crises internationales.


