Denis Brogniart accusé de romantiser la pauvreté pour une photo d’enfants au Cambodge dans son livre Flammarion, relance le débat sur légendes et responsabilité

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Denis Brogniart, visage familier des plateaux et des aventures lointaines, publie un recueil de photographies aux éditions Flammarion qui rassemble deux décennies d’observations et de rencontres. Au fil de ses tournages et de ses expéditions, le présentateur de Koh-Lanta a saisi des instants simples et des visages, qu’il présente aujourd’hui comme un témoignage de la diversité humaine et des paysages du monde.

Une image au centre d’une polémique

L’accueil du livre a pris une tournure polémique lors de la promotion télévisée : invité le 10 novembre 2025 de l’émission Les Grandes Gueules (RMC), Denis Brogniart a été interpellé par le coanimateur Alain Marshall sur l’une des photographies du volume.

« Il y a une photo qui m’a gêné, avec une légende qui m’a gêné », a déclaré Alain Marshall. « Page 77, on est au Cambodge. On voit une jeune fille, au milieu de canettes, de la misère. Et il y a écrit : Le bonheur simple des enfants qui vivent dans la rue… »

L’observation a suscité des réactions : comment associer « bonheur » et « misère » sans courir le risque de romantiser la pauvreté ? Pour certains, la légende semblait a minima maladroite, voire déconnectée du contexte social de l’image.

La réponse de Denis Brogniart

Calme, le présentateur a pris la parole pour nuancer la lecture de son cliché. « Non, ils ne sont pas au milieu des déchets », a-t-il précisé. Il a ajouté que la photo montrait « des enfants qui vivent au bord de la mer. Ils vivent dans une zone où il n’y a pas grand-chose, mais finalement, on est dans une région où il n’y a pas de problème religieux, pas de problème politique. Ils mangent relativement à leur faim… »

Poursuivant, Denis Brogniart a exprimé sa conviction personnelle : « Alors évidemment, on n’est pas dans le même confort que nous, mais je vous garantis que ces trois enfants-là, ils sont plus heureux que beaucoup d’enfants chez nous en France. J’en suis persuadé. »

Cette défense invite à distinguer l’intention du photographe de l’interprétation du spectateur. Brogniart présente son ouvrage comme un recueil de moments d’humanité capturés sans recherche du spectaculaire, plutôt que comme un dossier sociologique sur les conditions de vie locales.

Un livre entre témoignage et subjectivité

Le livre de Denis Brogniart revendique la posture du témoin : au fil des pages, il rassemble des portraits, des scènes du quotidien et des instants volés, marqués par la simplicité et l’empathie. Sa longue expérience de terrain nourrit une lecture personnelle du monde, qui transparaît dans les légendes et les commentaires accompagnant les images.

Toutefois, la controverse met en lumière une tension propre à la photographie de voyage : l’écart entre la beauté esthétique d’une image et les réalités sociales qu’elle évoque. Une légende flatteuse ou bienveillante peut être perçue comme une minimisation des difficultés, ou comme une formulation maladroite lorsqu’elle décrit des situations de précarité.

Réactions et portée médiatique

La séquence a été relayée sur les réseaux sociaux. Un extrait de l’échange a circulé sous forme de capture et de tweet, reprenant notamment les échanges entre les deux animateurs : 🗣️ @AlainMarschall : « On est dans les GG Denis… y’a une photo qui m’a gêné dans votre livre. » 🗣️ @DenisBrogniart : « Ces 3 enfants sont plus heureux que beaucoup d’enfants chez nous en France. » pic.twitter.com/Nz3mHVgzAz

Si l’affaire restera sans doute anecdotique pour les lecteurs attirés par la dimension esthétique du recueil, elle pose néanmoins des questions plus larges sur la représentation des personnes photographiées et sur la responsabilité du légender. Les mots, plus encore que l’image, jouent un rôle essentiel dans la manière dont un public interprète une scène.

Denis Brogniart, de son côté, réaffirme que son objectif est de partager des instants d’humanité recueillis au hasard de ses voyages, sans prétendre fournir une analyse exhaustive des conditions locales. Le débat public, toutefois, rappelle que la photographie de voyage engage toujours un rapport délicat entre regardeur, regardé et contexte.

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