La presse algérienne du mercredi 26 novembre relaie en une la disparition de Biyouna. La comédienne et chanteuse, de son vrai nom Baya Bouzar, s’est éteinte la veille à l’âge de 73 ans, après plusieurs années d’éloignement de la scène médiatique pour combattre un cancer du poumon. Affaiblie par la maladie, elle avait inquiété ses admirateurs lors d’une dernière vidéo publiée sur TikTok en février dernier. Ses fans, aussi nombreux en France qu’en Algérie, ont très vite exprimé leur émotion sur les réseaux sociaux.
Une carrière transversale entre Algérie et France
Biyouna a marqué le cinéma, la télévision et la chanson tout au long d’une carrière plurielle. Née à Alger, elle s’est imposée comme une figure emblématique, capable de passer du théâtre au grand écran, puis à la télévision, avec une aisance et un sens du personnage reconnus par ses pairs.
En France, elle a participé à plusieurs films populaires. Citons Il reste du jambon ? d’Anne Depétrini (2010), Les Trois Frères : Le Retour de Bernard Campan et Didier Bourdon (2014) et Neuilly sa mère, sa mère ! de Gabriel Julien-Laferrière (2018). Ces rôles lui ont valu une visibilité importante auprès d’un public francophone large.
Parallèlement à sa carrière d’actrice, Biyouna était aussi chanteuse. Elle a enregistré deux albums et collaboré avec d’autres artistes sur scène et en studio. Son registre artistique l’a conduite à mettre en lumière des talents et des répertoires variés, contribuant à sa réputation d’artiste complète.
Selon les informations disponibles, l’année 2018 marque un tournant : après la sortie de Neuilly sa mère, sa mère !, Biyouna a ralenti sa présence au cinéma pour se consacrer davantage à la télévision. Ce choix professionnel a permis d’adapter son rythme de travail avant que la maladie n’altère durablement sa santé.
Les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux
La nouvelle de son décès a suscité une vague d’hommages, notamment sur Instagram. Omar Sy, qui a tourné avec elle dans Le Flic de Belleville (2018) où elle incarnait Zohra, sa mère de fiction, a publié en story un cliché souvenir aux côtés de Biyouna, accompagné d’un émoji « cœur brisé ». L’acteur a également publié une photo légendée « Allah y rahma », formule souvent employée pour adresser ses condoléances.
Julien Doré, avec qui elle avait travaillé sur la chanson Bergman en 2011 (Biyouna assurait les chœurs), a sobrement partagé ses « pensées » en marge d’un portrait en noir et blanc de l’artiste. Le message, simple et respectueux, a rappelé la proximité artistique qui les liait.
Plusieurs autres personnalités ont rendu hommage à la défunte. Le chanteur Slimane a salué une « très grande dame » qui « va nous manquer ». Jamel Debbouze a publié : « Tu nous as fait rêver, rire et progresser. À jamais, merci… », formule qui résume l’impact de Biyouna sur plusieurs générations d’artistes et de spectateurs.
Camille Lellouche et Leïla Bekhti, parmi d’autres collègues du monde du spectacle, ont également partagé leur chagrin et des souvenirs sur leurs comptes Instagram, témoignant d’une affection large et sincère.
Une trajectoire domptée par la maladie
Dans les dernières années de sa vie, Biyouna s’était tenue à l’écart des médias pour se concentrer sur son traitement. La lutte contre le cancer du poumon, annoncée publiquement, explique en grande partie sa discrétion et la raréfaction de ses apparitions publiques.
Son dernier passage remarqué sur les réseaux, en février, avait ému et inquiété ses fans. La fin de sa carrière cinématographique après 2018, ses choix de ralentir, et son retrait progressif des plateaux illustrent une trajectoire professionnelle adaptée à un combat personnel difficile.
La communauté artistique et le public continuent depuis d’exprimer hommage et gratitude. Les hommages convergent pour saluer cette artiste multiple, qui a tissé des liens forts entre l’Algérie et la France, et qui laisse derrière elle une œuvre et des souvenirs partagés.


