Aujourd’hui, cela fait 40 ans que les Restos du Cœur existent, porteurs d’une promesse restée célèbre : « plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid ». L’association, lancée en 1985 par l’humoriste Coluche, continue d’aider les personnes en difficulté. Vendredi 26 septembre 2025, son fils Romain Colucci est revenu sur la genèse de cette initiative lors d’une interview sur RTL avec Amandine Bégot, livrant des souvenirs personnels et quelques éclairages sur la manière dont le projet est né.
Une idée murie mais tenue secrète
Romain Colucci, aujourd’hui âgé de 53 ans, avait 13 ans lorsque son père a lancé les Restos du Cœur. Il raconte une « ambiance de tour de contrôle » à la maison, signe d’une mobilisation familiale attentive aux préparatifs, sans pour autant que le projet soit connu de tous. Interrogé par Amandine Bégot, il confirme que Coluche avait préparé son coup : « Il avait prévenu personne. Il l’avait préparé ou pas ? » demande la journaliste. Romain répond que son père « avait tout préparé » et que ce n’était pas de l’improvisation, tout en nuançant : « il n’y a que lui qui pourrait vraiment le dire ; je vais pas le faire parler et on pourra jamais savoir. »
Ces propos illustrent la part d’intimité et de mystère qui entoure la naissance des Restos. Pour le fils, l’association ne sort pas d’un simple coup médiatique improvisé, mais d’une idée qui avait mûri dans l’esprit de Coluche pendant plusieurs années, sans qu’il n’en parle ouvertement.
Une réponse à la radio, le lendemain d’un mariage célèbre
Romain Colucci précise que le lancement public a été déclenché par une intervention radiophonique. Coluche, alors chroniqueur sur Europe 1, aurait agi en réaction à la remarque d’un auditeur : « C’est bien beau de chanter pour l’Éthiopie, mais tout le pognon part à l’étranger, quand est-ce que vous vous occupez des chômeurs ? » Cette question a visiblement fait écho chez l’humoriste et a servi de point de départ pour annoncer l’opération.
Le fils se souvient aussi du calendrier : « ça l’a pris un jour, il se trouve que c’était le lendemain du mariage avec Thierry Le Luron, que tout le monde était fatigué. Vous pouvez imaginer. Et il a lancé ça comme ça. » Romain ajoute que, malgré la détermination, les débuts furent très modestes : « il n’avait pas d’expérience dans le milieu agroalimentaire, pas de logistique, pas de camions, pas de locaux, pas de bénévoles, pas d’argent. »
Il évoque aussi Philippe Gildas, qu’il décrit comme un complice possible dans l’affaire, mais insiste sur le fait que la plupart des personnes et des médias n’étaient pas au courant de la préparation en amont.
Souvenirs personnels et héritage public
Les confidences de Romain Colucci donnent une dimension intime à une histoire devenue institutionnelle. Elles rappellent que les Restos du Cœur, malgré leur place désormais reconnue dans le paysage associatif français, sont nés d’un geste personnel — une réaction à une question entendue à la radio et d’un engagement impulsif mais réfléchi de Coluche.
Coluche, mort le 19 juin 1986, n’a pas vécu bien longtemps l’après-création. Son fils témoigne aujourd’hui du mélange d’audace et de précarité qui caractérisa les premiers pas de l’initiative. Les propos rapportés sur RTL restent des souvenirs familiaux ; ils éclairent la genèse sans prétendre en délivrer l’intégralité des coulisses.
La commémoration des 40 ans souligne le chemin parcouru depuis 1985 et la longévité d’une idée qui, partie d’une émission radiophonique et d’un coup de cœur, s’est transformée en réseau d’entraide. Romain Colucci conclut son récit avec une pointe de fierté sur l’engagement de son père, décrivant la naissance des Restos comme « la petite idée de Coluche dont personne n’était au courant », reprise ensuite par les médias et les citoyens.
40 ans des Restos du cœur : « La petite idée de Coluche dont personne n’était au courant » — Romain Colucci invité de #RTLMidi avec @amandine_begot pic.twitter.com/c5HKjSg1Ym
Mentionnés dans cet article : RTL, Europe 1, Thierry Le Luron, Philippe Gildas.


