Ce 16 octobre 2025, Christophe Maé fête ses 50 ans. Né Christophe Martichon à Carpentras, dans le Vaucluse, l’artiste s’est imposé comme l’une des voix populaires de la chanson française grâce à une succession de tubes et à une présence scénique affirmée. De sa participation à la comédie musicale Le Roi Soleil à ses albums certifiés, son parcours mêle rencontres décisives et virages inattendus.
Des tubes qui ont forgé la notoriété
Porté par des succès commerciaux tels que « On s’attache », « Belle demoiselle » et « Ça fait mal », Christophe Maé a consolidé sa place dans le paysage musical français. Parmi ses titres les plus reconnaissables figurent aussi « Il est où le bonheur » et « C’est ma terre ». Son premier album, Mon paradis, a obtenu un disque de diamant, un succès suffisamment marquant pour précipiter son entrée dans la troupe des Enfoirés en 2008, « un an seulement après son disque de diamant pour Mon paradis », comme le rappelle le résumé de sa carrière.
La comédie musicale Le Roi Soleil a aussi joué un rôle clé dans sa notoriété : en 2005, il tient le rôle du frère du roi pendant 380 représentations, une exposition publique massive qui a amplifié sa visibilité auprès du grand public.
Du sport à la musique : une carrière redessinée par la maladie
Avant la musique, Christophe Maé rêvait de sport de haut niveau. Passionné de ski et de tennis dès son plus jeune âge, il envisageait d’en faire son métier. Mais une épreuve majeure survient à l’adolescence : « J’aurais pu mener une carrière de sportif. J’étais doué pour le ski et le tennis. Mais une polyarthrite m’a cloué au lit pendant des mois. » Cette maladie articulaire, dont il parle comme d’un tournant, le coupe des terrains et le pousse vers d’autres horizons.
C’est durant cette période d’immobilisation qu’il découvre de nouveaux univers musicaux et l’harmonica, instrument qu’il qualifie de fétiche. « C’est là que j’ai découvert Stevie Wonder et l’harmonica, qui reste mon instrument fétiche. Pendant que mes petits copains écoutaient IAM, je ne jurais que par les vieux bluesmen », confie-t-il, exposant l’influence du blues et de la soul sur son identité artistique.
Des débuts modestes et un choix radical
La musique n’est pourtant pas complètement nouvelle dans sa vie : dès l’âge de six ans, il pratique le violon et la batterie. Puis, à l’adolescence, il se tourne vers le R&B, la soul et le reggae, des styles qui marqueront durablement son approche musicale et ses influences, notamment Bob Marley.
Parallèlement, il entame un apprentissage plus terre-à-terre : il passe un CAP en pâtisserie et travaille dans la boulangerie familiale, la maison Martichon, à Carpentras. Il se souvient : « Mes parents tiennent une pâtisserie (la maison Martichon, NDLR), à Carpentras (Vaucluse). J’ai travaillé un peu avec eux. J’ai même passé mon CAP de pâtissier ! Puis je leur ai annoncé que je ne voulais plus jamais faire autre chose que de la musique. » Rapidement, il rend le tablier et part à 20 ans se produire dans des bars et des stations balnéaires.
La rencontre avec Dove Attia et la consécration
Sa trajectoire change véritablement lorsqu’il est repéré en Corse. Alors qu’il chante dans un bar de Bonifacio, Dove Attia le remarque et se souviendra de cette découverte lors d’une intervention sur TF1 en mai 2024 : « Je suis avec des amis et on voit un monsieur qui ne nous laisse pas parler. Il parlait un anglais très bizarre, très yaourt. On n’avait pas d’autre choix que de l’écouter. » Selon Dove Attia, il lui aurait lancé : « Toi, tu vas faire ma prochaine comédie musicale. »
Le parcours n’a pas été sans résistances : au-dessus de Dove Attia, un dirigeant de production juge la voix de Christophe Maé « insupportable » et ordonne « le virer ». Dove Attia, pourtant, s’accroche et maintient le chanteur au casting sans rien dire.
Le pari s’avère payant. La première de la comédie musicale suscite des réactions enthousiastes : Dove Attia rapporte que « ce monsieur nous a dit : ‘Mais c’est qui ce garçon extraordinaire ?’ » Albert Cohen, son partenaire de production sur plusieurs spectacles, confirmera plus tard sur Europe 1 en septembre 2016 la surprise suscitée à son arrivée à Paris : « Là, on voit débarquer un petit mec avec un accent du sud à couper au couteau, avec une voix de crécelle. » Malgré les doutes initiaux, ils disent avoir été « archi certains » du talent de leur protégé.
À 50 ans, Christophe Maé demeure une figure populaire de la chanson française, dont le parcours témoigne d’un mélange de hasard, de détermination et de rencontres décisives. Ses succès commerciaux et son statut de musicien complet — chanteur, harmoniciste et multi-instrumentiste — restent le résultat d’une trajectoire pleine de rebondissements.


