Avant d’être chroniqueuse et de débattre de l’actualité sur le plateau de TPMP jusqu’à l’an dernier, Béatrice Rosen est avant tout une comédienne au parcours international. Interprète à la fois au cinéma et à la télévision, elle a accumulé les expériences — parfois brillantes, parfois douloureuses — comme elle l’a expliqué récemment lors de son entretien avec Jordan de Luxe dans le Jet de Luxe.
Une carrière partagée entre cinéma américain et séries
Formée à la fin des années 1990, Béatrice Rosen a construit une carrière éclectique. Elle a notamment participé à des séries américaines populaires, parmi lesquelles Smallville et Charmed, cette dernière diffusée en France sur M6 il y a plusieurs années.
Au cinéma, elle a aussi croisé de grandes productions : on la voit brièvement dans The Dark Knight (2008) de Christopher Nolan, où elle tient le rôle de la compagne d’un dîner du personnage interprété par Christian Bale. Elle apparaît également dans 2012, où elle joue Tamara, une jeune Russe confrontée à l’effondrement du monde dans ce film catastrophe.
Ces rôles témoignent d’une trajectoire qui a permis à Béatrice Rosen de travailler à la fois en Europe et aux États-Unis, et de mesurer les différences de culture de plateau selon les productions.
« Un enfer de mon quotidien » : son témoignage sur Charmed
C’est précisément son passage sur la série Charmed qui a valu à la comédienne un récit amer. Invitée récemment dans le Jet de Luxe, Béatrice Rosen a livré une charge contre une collègue : « Et après, j’ai eu une autre, Shannen, qui pendant une saison entière, c’est-à-dire 22 épisodes, m’a fait un enfer de mon quotidien. Vraiment, là, c’était du harcèlement au travail. Ça s’est arrêté avec la série. »
La comédienne a souligné la durée et l’intensité de cette hostilité, évoquant un comportement qu’elle qualifie de harcèlement pendant toute une saison, soit 22 épisodes selon ses dires. Choqué, Jordan de Luxe lui a demandé si elle en avait informé « les autorités qui étaient sur le plateau ». Béatrice Rosen a répondu : « Oui, mais c’est pareil. Comme c’était un rôle fondamental dans la série, la production n’osait pas trop… l’affronter, en fait. »
Elle a ajouté que la peur de voir une production bouleversée par le départ d’une star pouvait dissuader les équipes de sanctionner un comportement problématique. « C’est ça le problème quand il y a des, des gens sur qui repose, une production, il y a des comportements qui, en tout cas avant, c’est vrai que MeToo a beaucoup changé les choses, en tout cas sur les comportements et les campagnes contre le harcèlement. Mais avant, c’est vrai que, voilà, les stars et les gens qui se prenaient pour des divas, les gens avaient peur de les confronter pour pas qu’ils quittent, qu’ils plantent la série ou le film », a-t-elle regretté.
Contexte et suites
La star évoquée par Béatrice Rosen, Shannen Doherty, s’est éteinte le 13 juillet 2024. Dans la série Charmed, Doherty incarnait Prue Halliwell, un personnage central. Le témoignage de Rosen s’inscrit donc dans un contexte où la mémoire publique de la comédienne décédée est récemment réactivée.
Béatrice Rosen affirme avoir alerté les responsables présents sur le plateau au moment des faits, sans que la production n’intervienne réellement selon son récit. Elle évoque aussi un basculement culturel lié au mouvement MeToo, qui a, selon elle, contribué à faire évoluer les comportements et la capacité des équipes à sanctionner des abus.
Sur le plan professionnel, Rosen a depuis diversifié ses activités, passant du jeu d’actrice à la chronique télévisée avant de quitter TPMP l’an dernier. Son témoignage au Jet de Luxe ramène au premier plan la question des rapports de pouvoir sur les plateaux et des moyens mis en œuvre pour protéger les comédiens confrontés à des comportements abusifs.
Reste que ce récit, porté par la parole d’une ancienne participante de la série, met en lumière une réalité vécue par une actrice précise. Il n’apporte pas d’enquête publique supplémentaire ni de prise de position officielle de la production de l’époque. Les mots de Béatrice Rosen contribuent toutefois à nourrir la réflexion sur la manière dont les équipes — et les institutions du milieu — abordent aujourd’hui les accusations de harcèlement sur les lieux de travail artistiques.
En choisissant d’évoquer ces faits devant Jordan de Luxe, l’ancienne chroniqueuse a souhaité lever un coin du voile sur une expérience personnelle douloureuse, tout en insistant sur l’évolution des mentalités depuis l’avènement des mouvements de défense des victimes.
