Charlotte Gainsbourg incarnera Gisèle Halimi dans le biopic sur le procès de Bobigny : Serge Halimi dénonce le choix après sa tribune pro‑Palestine

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Un biopic consacré à Gisèle Halimi est annoncé pour la fin de l’année 2026. Intitulé Gisèle, le film de Lauriane Escaffre et Yvo Muller promet de retracer les combats de l’avocate, en se focalisant sur un moment précis : novembre 1972, lors du procès de Bobigny qui a mis en lumière l’affaire Marie‑Claire Chevalier.

Cette adolescente de 16 ans était jugée pour avoir avorté illégalement, avec l’aide de sa mère, et Gisèle Halimi fut son avocate. Ce procès est souvent présenté comme l’un des éléments qui ont ouvert la voie à la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse en France.

Charlotte Gainsbourg choisie pour incarner Gisèle Halimi

Pour incarner l’avocate, la production a retenu Charlotte Gainsbourg. Un choix qui suscite déjà de vives réactions, notamment au sein de la famille de la militante. L’annonce du casting a été perçue comme surprenante, voire inadaptée, par certains héritiers politiques et familiaux de Gisèle Halimi.

La polémique a rebondi ces derniers jours après que l’actrice ait co‑signé une tribune, aux côtés d’Arthur, demandant au président Emmanuel Macron de conditionner strictement la reconnaissance de l’État de Palestine. Cette prise de position, décrite dans la presse comme pro‑israélienne, a relancé les critiques autour du choix de l’interprète.

La famille Halimi publie une lettre ouverte

Sur le site Blast, Serge Halimi, l’un des enfants de Gisèle Halimi et ancien directeur de la rédaction du Monde diplomatique, a publié une lettre ouverte pour exprimer son mécontentement. Il affirme ne pas avoir été consulté : « J’ai appris plusieurs mois après que la décision soit prise que Charlotte Gainsbourg avait été choisie pour interpréter le rôle de ma mère lors du procès de Bobigny. Autant dire qu’on ne m’a pas demandé mon avis », écrit‑il.

Plus loin dans sa tribune, Serge Halimi fustige les prises de position publiques de l’actrice et les juge incompatibles avec l’héritage de sa mère. Il écrit notamment : « La signature par Charlotte Gainsbourg (…) d’une lettre ouverte s’opposant à la reconnaissance de la Palestine par la France et assimilant cette décision à une capitulation morale face au terrorisme fait donc resurgir par contraste tout un chapitre de la vie de Gisèle Halimi. Car elle aurait lu cette tribune collective avec dégoût. Elle ne dit rien des crimes de guerre israéliens pourtant qualifiés de génocide par nombre d’organisations internationales. Charlotte Gainsbourg vient ainsi, sans l’avoir voulu, de rappeler tout un pan trop peu connu de la vie militante de Gisèle Halimi. »

Serge Halimi conclut sa réplique en envisageant une confrontation médiatique lors de la sortie du film : « Le jour où le film sur le procès de Bobigny sortira, Charlotte Gainsbourg sera peut‑être interrogée sur la différence fondamentale entre le personnage qu’elle interprète et ses propres convictions qui la rangent dans le camp, peu honorable, des avocats inconditionnels d’Israël. L’opération qu’elle escomptait en incarnant Gisèle Halimi à l’écran se retournera alors contre elle », affirme‑t‑il, en précisant qu’il ne consultera pas le biopic.

Un portrait partiel attendu à l’écran

Selon les informations communiquées, le film se concentrera uniquement sur le procès de Bobigny. Or, comme le rappelle Serge Halimi dans sa lettre, la carrière et l’engagement de Gisèle Halimi furent pluridimensionnels. Au‑delà des combats féministes — du procès de Bobigny au manifeste des 343, en passant par l’affaire d’Aix‑en‑Provence —, l’avocate s’est engagée sur d’autres fronts : la dépénalisation de l’homosexualité, la lutte pour l’indépendance de la Tunisie et de l’Algérie, et une opposition constante à ce qu’elle considérait comme l’impérialisme de certains États.

Serge Halimi évoque aussi des prises de position moins connues, comme ses refus des traités européens du TCE et de Maastricht, pour souligner l’étendue de l’action politique de sa mère. Il regrette que ces aspects ne figurent pas dans le biopic annoncé.

La controverse autour du casting rappelle d’autres débats similaires sur l’adaptation cinématographique de vies publiques, où la cohérence entre l’interprète et le sujet peut déclencher des réactions vives. Dans les rangs des commentateurs, cette colère a des échos, comme celle de Benjamin Castaldi lorsqu’il critiqua le biopic de Diane Kurys sur sa famille.

À quelques mois de sa sortie, Gisèle s’annonce déjà comme un film attendu — et discuté. Outre les questions de casting et d’héritage politique, la production aura à gérer la réception d’un public sensible aux symboles et à la mémoire des grandes figures du XXe siècle.

À noter : l’affaire médiatique autour de la signature de Charlotte Gainsbourg intervient alors qu’Arthur doit publier prochainement son roman J’ai perdu un Bédouin dans Paris, aux éditions Grasset, information relayée dans les mêmes médias ayant couvert la tribune.

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