Le 10 juin dernier, Chantal Goya a célébré ses 83 ans. Figure majeure de la chanson jeunesse, l’artiste née au Viet Nâm poursuit pourtant une carrière scénique active, attirant petits et grands lors de ses spectacles. Mais la vedette et son époux, Jean-Jacques Debout, ont récemment été rattrapés par des difficultés financières et une décision de justice relayée par le journal Sud Ouest le 5 septembre.
Le jugement et les montants en jeu
Selon le quotidien, le couperet serait tombé le 19 août : le tribunal de Paris a condamné le couple à rembourser 2,18 millions d’euros au Crédit municipal de Bordeaux. L’affaire remonte à 2018, date à laquelle Chantal Goya et Jean-Jacques Debout ont eu recours à cet organisme de crédit.
À l’époque, le couple faisait déjà face à une dette importante auprès du Trésor Public, évaluée à 1,65 million d’euros. Pour tenter d’éviter des majorations et se rétablir financièrement, ils ont contracté un prêt de 2,215 millions d’euros sur cinq ans auprès du Crédit municipal. En garantie de ce prêt, ils ont mis sur la table les droits SACEM de Jean-Jacques Debout.
Sud Ouest précise aussi que, entre 2017 et 2020, le Crédit municipal de Bordeaux est suspecté d’avoir accordé des prêts risqués. La condamnation ordonne le remboursement au bénéfice de l’établissement bordelais. Le couple a indiqué avoir décidé de faire appel de cette décision.
Une garantie qui vaut moins que par le passé
Le recours aux droits d’auteur de Jean-Jacques Debout illustre la nature des garanties proposées. Compositeur ayant signé des titres pour Dalida ou Johnny Hallyday, Debout a connu des années d’audience et de revenus importants. Mais, comme le rapporte la presse, ses « années fastes » sont derrière lui, ce qui réduit la valeur actuelle de ces droits aux yeux des créanciers.
Le mécanisme est simple : des droits d’auteur peuvent servir de garantie pour un prêt si leurs revenus futurs sont jugés suffisants. Dans ce dossier, le tribunal a estimé que la couverture offerte n’était pas adéquate au regard du montant emprunté, d’où la condamnation au remboursement intégral réclamé par le Crédit municipal.
Un duo professionnel et sentimental de longue date
Sur la scène comme dans la vie, Chantal Goya et Jean-Jacques Debout forment un duo quasi indissociable. Leur rencontre remonte à 1964 et a débouché sur un mariage en 1966. Le couple a deux enfants : Jean-Paul, né en 1966, et Clarisse, née en 1968. Jean-Jacques Debout a aujourd’hui 85 ans, et il a toujours suivi de très près la carrière de sa compagne.
À 83 ans, Chantal Goya ne semble pas prête à raccrocher. L’artiste, anciennement candidate de Mask Singer, célèbre cette année ses 50 ans de carrière sur scène. Elle figure au programme de plusieurs dates annoncées : le 21 septembre à Boulogne‑sur‑Mer, le 16 novembre à Floirac, le 15 novembre à Toulouse et le 7 décembre à Lille.
Malgré la procédure judiciaire en cours, la tournée illustre la volonté de l’artiste de maintenir le contact avec son public et de continuer d’exploiter sa popularité. Le couple a choisi la voie de l’appel pour contester la décision du tribunal de Paris, ce qui prolongera la procédure et retardera l’exécution éventuelle du remboursement.
Les éléments rapportés ici s’appuient sur la publication de Sud Ouest du 5 septembre. Certaines précisions de procédure et l’issue de l’appel restent, pour l’heure, à suivre. Le dossier financier illustre la fragilité potentielle des engagements pris sur des droits d’auteur, ainsi que les risques associés aux montants importants garantis par des revenus futurs incertains.
