Bruce Toussaint publie Dites‑lui que je pense à elle sur l’assassinat de sa cousine Natalie (1984) : il privilégie les témoignages et refuse de rencontrer le condamné

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Après six années passées à BFM TV, Bruce Toussaint a rejoint TF1 où il anime désormais la matinale « Bonjour ! », une émission qui le place en concurrence directe avec « Télématin » sur France 2. À 51 ans, le journaliste s’entoure d’une dizaine de chroniqueurs pour cette nouvelle aventure télévisuelle, mais il mène aussi une carrière d’écrivain où il aborde des sujets personnels et douloureux.

Un journaliste qui raconte le deuil

En 2019, Bruce Toussaint publiait Heureusement, elle n’a pas souffert (éditions Stock), un récit dans lequel il évoquait le deuil. Le livre est né après la perte de son père, emporté par un cancer en 2016, puis du décès de sa mère en 2021 d’un malaise cardiaque. Ces pertes familiales ont poussé le natif d’Asnières‑sur‑Seine à mettre des mots sur sa douleur et à partager une expérience intime avec ses lecteurs.

L’écriture n’a pas été pour lui un simple exutoire : elle a permis de documenter et de transmettre des faits douloureux, avec une volonté de précision et de respect pour les proches des victimes. C’est dans cet état d’esprit qu’il a ensuite travaillé sur un nouveau projet, centré sur une ancienne affaire familiale.

Dites‑lui que je pense à elle : un livre‑enquête sur un crime ancien

Le mercredi 8 octobre est paru chez Stock Dites‑lui que je pense à elle, un livre‑enquête de 156 pages dans lequel Bruce Toussaint revient sur l’assassinat de sa cousine Natalie, survenu le 18 octobre 1984. Le récit s’appuie notamment sur le témoignage de Nelly, la tante de l’auteur et mère de la victime, qui apporte des détails précis sur la nuit du drame.

La reconstitution des faits est décrite de manière crue et documentée. Selon le livre, l’auteur des faits, identifié comme Alfred, s’est emparé d’un « couteau de boucher avec une lame de dix‑sept centimètres ». Le texte rapporte des passages qui tentent de reconstituer l’état d’esprit de l’agresseur : « Sans aucune hésitation, il a choisi ce qui allait devenir son arme : un couteau de boucher avec une lame de dix‑sept centimètres. (…) Il rumine son acte. Persuadé d’être dans son bon droit. La vie d’une adolescente vaut toutes les humiliations, se dit‑il », écrit‑on dans l’enquête, citant des éléments recueillis auprès de la famille.

La description des faits est saisissante : Natalie aurait été frappée à la gorge et reçue au total dix coups de couteau. L’homme identifié comme son assassin a ensuite été condamné à 15 ans de prison. Aujourd’hui, il est libre et toujours en vie.

Pourquoi Bruce Toussaint a refusé de l’interroger

Pour son livre‑enquête, Bruce Toussaint avait la possibilité de rencontrer l’auteur du crime, mais il a choisi de ne pas le faire. Interrogé à ce sujet, il explique que cette décision a été longuement pesée pendant l’écriture. « Ça a été un grand questionnement pendant toute l’écriture du livre. Pour tout dire, j’ai parlé à certains de ses proches. Mais je pense que les conditions n’étaient pas réunies pour que ça se fasse […] Je pense que le temps a joué aussi. Avec 40 années qui se sont écoulées, c’est toujours plus difficile », a‑t‑il confié à Télé Loisirs.

Il a aussi invoqué une considération éthique et familiale : « Je pense que cela aurait été assez mal compris. C’est la limite entre le journaliste et le membre de la famille … », a‑t‑il conclu. Cette formulation souligne la difficulté, pour un professionnel de l’information, de concilier rôle journalistique et position de parent ou de proche impliqué par l’histoire.

Une publication partagée via Instagram

Le choix de ne pas interroger l’homme condamné illustre une tension fréquente dans les récits de crimes rédigés par des proches : la recherche de vérité et la volonté d’éviter une instrumentalisation de la parole de la victime ou de l’accusé, au risque de brouiller les frontières entre enquête journalistique et démarche intime.

En privilégiant les témoignages familiaux et en expliquant sa méthode, Bruce Toussaint opte ici pour un travail centré sur la mémoire des proches et l’impact durable d’un drame sur une famille, plutôt que pour une confrontation directe avec l’auteur des faits. Le livre vise ainsi à documenter le meurtre de Natalie tout en conservant une distance protectrice vis‑à‑vis des personnes touchées.

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