Après avoir rempli Paris La Défense Arena les 10, 11 et 12 octobre derniers, l’euphorie autour de Booba a été brusquement tempérée. Ce jeudi 16 octobre, le rappeur âgé de 48 ans a été placé en garde à vue dans les locaux de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance aux personnes) à Paris. Cette mesure, qui peut durer jusqu’à 48 heures, intervient dans le cadre d’une enquête qui le vise depuis plusieurs mois.
Les faits et la plainte
L’affaire remonte à 2024, lorsqu’une plainte a été déposée par Gims et son ex-femme, connue sous le nom de Demdem. Ils accusent le rappeur, auteur notamment du titre Validée, de harcèlement moral et de cyberharcèlement. Selon la plainte, Booba et certains de ses supporters multiplieraient les insultes, menaces, attaques sur l’apparence physique et propos diffamatoires à l’encontre du couple.
Sur ce dossier, Booba a été convoqué à plusieurs reprises par les enquêteurs, sans pour autant s’y rendre, indiquent les éléments disponibles. Cette absence aux convocations a prolongé l’instruction et place désormais l’artiste face à une décision judiciaire importante : soit sa garde à vue aboutira à une remise en liberté, soit il sera présenté à un magistrat en vue d’une éventuelle mise en examen.
Réactions et mobilisation sur les réseaux
La nouvelle de la garde à vue n’a pas tardé à susciter des réactions publiques. Gims a publié sur son compte Instagram une capture d’écran d’un article annonçant la mesure, ajoutant en légende un commentaire laconique : « C’est fort. » Ce message, sobre mais signifiant, laisse entendre que le plaignant suit de près l’évolution de la procédure.
De son côté, malgré sa privation de liberté provisoire, Booba est resté très présent sur les réseaux sociaux. Dans les heures suivant son placement en garde à vue, il a publié une photo le montrant sur scène, accompagnée du hashtag #FreeBooba. Ce mot-dièse a rapidement été repris et relayé par ses fans, témoignant d’une mobilisation en ligne autour de sa situation.
Loin de s’effacer, le rappeur, souvent surnommé le « Duc de Boulogne », montre par ces publications qu’il souhaite maintenir une présence médiatique et symbolique pendant la procédure. Les soutiens qui reprennent #FreeBooba illustrent l’attachement d’une partie de son public et la dimension fortement médiatisée de ce dossier.
Les prochains jours déterminants
La garde à vue étant en cours, les prochaines 48 heures seront déterminantes. Les auditions menées par la BRDP permettront d’éclairer la nature et l’ampleur des faits dénoncés par Gims et Demdem. Selon l’issue des investigations, deux scénarios sont envisagés : une remise en liberté à l’issue de la garde à vue, ou une présentation devant un magistrat qui décidera d’une éventuelle mise en examen.
La procédure judiciaire autour de personnalités publiques soulève systématiquement un intérêt médiatique important, en particulier lorsqu’elle implique des figures du rap français dont les carrières sont marquées par des conflits médiatiques. Dans ce contexte, chaque étape — convocations, auditions, décisions du parquet — sera scrutée par les parties et par l’opinion publique.
Pour l’heure, ni Booba ni ses avocats n’ont rendu publiques de déclarations détaillées sur cette garde à vue. De même, outre la brève réaction de Gims, aucune autre prise de parole officielle de la part de Demdem n’a été rapportée dans les éléments disponibles. Le suivi de l’affaire dépendra des suites judiciaires et des communications éventuelles des intéressés.
Cette affaire illustre la tension croissante entre sphère publique et réseaux sociaux, où les conflits entre artistes peuvent dégénérer en procédures judiciaires lorsqu’ils franchissent, selon les plaignants, le seuil du harcèlement et de la diffamation. Les décisions prises dans les jours à venir par les autorités judiciaires permettront de mesurer la qualification exacte des faits reprochés et les suites pénales susceptibles d’être engagées.
