Un sketch en juillet 2024 qui a profondément marqué la carrière de Blanche Gardin revient sous les projecteurs alors que l’humoriste fait son grand retour au cinéma. Découverte au sein du Jamel Comedy Club, elle avait présenté une parodie d’une réunion d’alcooliques anonymes qui, selon elle, visait à dénoncer l’aveuglement et le soutien inconditionnel à un régime impliqué dans des violences. Cette prise de parole lui a valu d’être « mise au ban » du milieu pendant plus de quinze mois, une période marquée par des menaces et des ruptures professionnelles rapportées par Le Parisien.
Une phrase qui déclenche une vague de réactions
Lors de ce sketch, Blanche Gardin s’était qualifiée d’« antisémite depuis les attentats du 7 octobre ». Bien que la comédienne affirme qu’il s’agissait d’un élément de son spectacle, la formulation a suscité une vive polémique. Selon Le Parisien, ces déclarations ont entraîné une série d’attaques personnelles : menaces de mort, harcèlement téléphonique et tags répétés sur la porte de son immeuble.
La comédienne assure avoir voulu rendre « absurde et ridicule le soutien total et absolu, en acte et en discours, à un régime qui s’apprêtait à massacrer une population civile ». Elle a également pointé « un silence global des célébrités sur Gaza, à un moment où de gros mouvements d’indignation auraient pu jouer un rôle, même symboliquement », expliquant ainsi le sens qu’elle donnait à sa satire.
Conséquences professionnelles et isolement
Les retombées professionnelles ont été immédiates et lourdes. Blanche Gardin dit avoir été « lâchée » par son agent après un geste politique : le port d’un pin’s en faveur du cessez-le-feu lors du Festival de Berlin, détail souligné par la presse. Par ailleurs, elle relate une éviction d’un film de Valérie Donzelli, une décision prise, selon elle, par le producteur du film.
Ces conséquences montrent que la controverse a dépassé le simple débat artistique. Le retrait d’appuis et l’exclusion progressive de certains projets ont contribué à une période de relative mise à l’écart qui, d’après les déclarations de l’intéressée, a duré plus de quinze mois.
Le retour à l’écran : timidement mais réel
Après cette longue absence, Blanche Gardin réapparaît au cinéma dans L’incroyable femme des neiges de Sébastien Betbeder. Le film est annoncé en salles à partir du mercredi 12 novembre 2025, marquant le premier grand rendez-vous de l’humoriste avec le public depuis la période de boycott médiatique.
Interrogée par Le Parisien sur son isolement, elle reconnaît : « Là, on m’a proposé un script, mais oui, pour moi, tout s’est arrêté pendant plus de quinze mois… ». Malgré la reprise des projets, Blanche Gardin reste prudente et observe des « petits signes légers » qui lui laissent penser que sa mise à l’écart est en train de se dissiper. Elle confie cependant ne pas « vraiment savoir encore » où cela la mènera.
La comédienne se décrit comme peu ambitieuse et estime que cette posture lui a parfois joué des tours. Elle ajoute aussi que ce tempérament lui a permis de « rester très libre et de ne pas épouser des opinions qui ne sont pas les miennes ». Ces mots révèlent une volonté de garder son autonomie artistique et politique, même au prix de ruptures professionnelles.
Un bilan humain et professionnel difficile
La période de quinze mois évoquée par Blanche Gardin apparaît, au fil de ses paroles et des éléments rapportés par la presse, comme une phase de retrait subie autant que choisie. Menaces, harcèlement, perte de soutien de son entourage professionnel : autant d’éléments qui illustrent le coût personnel d’une intervention politique et satirique dans un contexte de forte polarisation.
Aujourd’hui, son retour à l’écran relance le débat sur la place des artistes dans l’espace public et sur les conséquences des prises de position. Sans juger les intentions ni les effets, le parcours récent de Blanche Gardin pose une question plus large sur la liberté d’expression des figures publiques et les risques qu’elle comporte, surtout quand satire et engagement politique se mêlent.
Mentionné : Le Parisien (citations et éléments biographiques).


