Bien avant la vague des parodies contemporaines — Alphonse Brown ou Fatal Bazooka de Michael Youn — Les Inconnus ont marqué les années 1980‑90 par des sketches musicaux devenus cultes. Le trio composé de Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus a enchaîné les succès parodiques : « Box just box » (1985), « Isabelle a les yeux bleus » (1990), puis « Rap‑Tout » (1991), « Auteuil, Neuilly, Passy » (1991) et « Vice et versa » (1992). Ces pastiches, à la fois populaires et provocateurs, ont parfois suscité des réactions vives chez les artistes visés.
Sur le plateau de C à Vous, une mémoire d’antenne remise en lumière
Le 22 septembre 2025, Bernard Campan était sur le plateau de C à Vous pour assurer la promotion de sa nouvelle pièce, Un pas de côté, aux côtés d’Isabelle Carré. Lors de l’émission, il est revenu sur une anecdote ancienne : une parodie des Inconnus qui aurait froissé Nicola Sirkis, leader du groupe Indochine.
Campan a expliqué que la séquence datait de 1990. Pour ce sketch, Les Inconnus s’étaient inspirés du titre « Partenaire Particulier » et s’étaient notamment déguisés en membres d’Indochine. Les danses et la mise en scène du numéro auraient particulièrement vexé Nicola Sirkis.
La réaction d’Indochine et le rappel de Pierre Lescure
« C’est le leader d’Indochine qui n’était pas content », a rappelé Pierre Lescure, présent sur le plateau. Bernard Campan a confirmé la tension : « Je crois que c’est arrivé à un moment où leur cote chutait ». Il a rapporté la réaction de Nicola Sirkis en ces termes : « Nicola Sirkis a dit : ‘Ça a été le coup de grâce’. Donc forcément, il nous en a voulu et puis son frère est décédé… Je pense que ça a été dur pour lui ». Ces mots soulignent combien une plaisanterie télévisée peut laisser des traces, surtout lorsque la vie personnelle des artistes est affectée par des drames.
De la télévision au drame familial : les circonstances du décès de Stéphane Sirkis
La mention du décès du frère de Nicola, Stéphane Sirkis, ramène la discussion vers un épisode tragique. Stéphane, ancien guitariste du groupe Indochine, est mort le 27 février 1999. Il avait 39 ans.
Sur les circonstances de sa disparition, les versions diffèrent. Selon Nicola Sirkis, la cause aurait été « une hépatite C foudroyante ». Ces propos ont été rapportés par Bernard Campan sur le plateau.
Toutefois, une autre version a été avancée plus tard par leur grand frère, Christophe. Dans les colonnes de Gala en 2023, Christophe a contesté l’explication d’une hépatite fulminante. Il affirme : « Stéphane est mort non pas d’une hépatite fulminante comme cela a été maintes fois publié, mais d’ une overdose constatée par l’urgentiste de l’Hôpital St Antoine ». Il ajoute avoir été informé « plus tard que le geste aurait été volontaire après une période de convalescence totalement sobre ». Christophe a également évoqué un mal‑être professionnel : « Peu de temps auparavant, il m’avait appelé pour me dire une nouvelle fois combien il était affecté par le rôle de figuration qu’on voulait lui faire tenir au sein du groupe Indochine ». Ces déclarations, publiées dans la presse, montrent l’existence d’interprétations contradictoires autour d’un même événement.
La cohabitation de ces récits rend la mémoire du drame complexe. Les souvenirs et les analyses des proches divergent, et les déclarations publiques recueillies à des moments différents reflètent des perspectives parfois opposées.
Retour sur une page d’histoire pop française
L’anecdote rapportée par Bernard Campan place à nouveau sous les projecteurs la porosité entre humour et sensibilité artistique. Les Inconnus, par leurs parodies, ont toujours navigué entre hommage et satire, provoquant rires et réactions. Le cas d’Indochine illustre combien une imitation peut être perçue comme blessante par ceux qui se sentent pointés du doigt, surtout dans un contexte déjà fragile.
Aujourd’hui, alors que Bernard Campan présente Un pas de côté, ces souvenirs refont surface. Ils témoignent aussi du rôle de la télévision et de la presse dans la construction et la transmission d’images publiques. Les faits évoqués — dates, citations et versions — sont issus des interventions et déclarations publiques rapportées lors de l’émission et dans la presse.
