Benjamin Castaldi a de nouveau pris la parole pour défendre la mémoire de deux figures du cinéma français. Depuis quelques jours, l’animateur se montre particulièrement virulent à l’encontre de Diane Kurys, réalisatrice du film Moi qui t’aimais, dans lequel Marina Foïs et Roschdy Zem incarnent Simone Signoret et Yves Montand. Ce long-métrage suscite des réactions contrastées, aussi bien chez les critiques que parmi les proches du couple emblématique, et a déclenché une vive réponse de la part de Castaldi.
Une accusation de « trahison » de la mémoire
Sur Instagram, Benjamin Castaldi n’a pas caché son indignation, citant notamment un article du Figaro et remerciant implicitement les journalistes pour leur point de vue. Le quotidien écrivait que « les acteurs ont beau être justes dans leurs sentiments, le manque de ressemblance interdit toute identification avec leurs illustres modèles. Il en résulte une catastrophe cinématographique qu’on se dépêchera d’oublier… en mémoire d’Yves Montand et de Simone Signoret ». Cette critique a servi de point d’appui aux propos de l’animateur.
« La mémoire devrait protéger, mais parfois, elle trahit », a lancé Castaldi sur la Toile. Il a estimé que le film allait au-delà d’une simple interprétation artistique : « Alors, on tue une deuxième fois ceux qui ne peuvent plus se défendre. Aujourd’hui, c’est Simone Signoret et Yves Montand qu’on bafoue. Deux légendes, deux voix, deux destins entremêlés. On falsifie leur histoire, on défigure leur vérité. »
Il a ajouté : « Mais ils n’étaient pas des rôles à réinventer. Ils étaient chair, courage, contradictions. Leur héritage, leur nostalgie, personne n’a le droit de les voler. Trahir la mémoire, c’est assassiner l’éternité. Et pour Simone et Yves, ce crime est impardonnable. » Ces mots reflètent un rejet frontal de l’approche de la réalisatrice et une volonté de protéger l’image des artistes selon lui.
Un terrain de conflit public entre héritage et création
La séquence d’indignation d’Instagram fait écho à une prise de parole antérieure de Benjamin Castaldi dans Paris Match. Dans cet entretien, il affirmait s’être senti « trahi » par le film, insistant sur son point de vue de « témoin » et de membre de la famille. « J’aurais aimé être ému. J’ai été trahi. Je ne parle pas ici comme un héritier jaloux. Je parle en témoin. Ce film ne comprend rien à ce que furent mes grands-parents. Il les instrumentalise, il les juge à travers le regard d’une époque qui a besoin de coupables et de victimes. Il les simplifie. Et il les rend inoffensifs. Et cela, je ne peux pas l’accepter », déclarait-il.
Ces critiques publiques ont visiblement alimenté une montée des tensions entre Castaldi et Diane Kurys. Selon les éléments rapportés, les propos de l’animateur ont poussé la réalisatrice à riposter. Le détail des échanges oraux ou écrits n’est pas précisé ici, mais la controverse est désormais ouverte et visible dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Entre fidélité historique et liberté artistique
Cette polémique illustre une difficulté récurrente du cinéma biographique : comment concilier respect de la mémoire de personnalités célèbres et liberté créative du réalisateur ? D’un côté, des proches et héritiers peuvent estimer que la transposition cinématographique déforme la réalité. De l’autre, des cinéastes revendiquent le droit d’interpréter, d’extraire une vérité émotionnelle, quitte à s’éloigner de la stricte ressemblance physique ou d’événements factuels.
Le film Moi qui t’aimais, porté par Marina Foïs et Roschdy Zem, se situe précisément à cette intersection et exacerbe les débats parce qu’il concerne deux figures nationales, Simone Signoret et Yves Montand, dont la postérité est fortement symbolique.
Un débat qui divise
Au-delà des prises de position de Castaldi, la réception critique reste mitigée, certains saluant des choix d’interprétation tandis que d’autres dénoncent une « récupération » ou une simplification des trajectoires personnelles. Le public, les journalistes et les proches des artistes suivent la controverse, qui pourrait se prolonger au fil des projections et des réactions médiatiques.
Pour l’instant, la situation oppose la défense d’une mémoire intime et familiale portée par Benjamin Castaldi à la défense de la liberté d’invention artistique revendiquée, directement ou indirectement, par l’équipe du film. Sans apaisement apparent, la querelle souligne à quel point les portraits de personnalités publiques peuvent déclencher des débats passionnés sur la manière dont on raconte l’histoire.


