Ce 19 décembre 2025, Béatrice Dalle souffle ses 61 bougies. Toujours aussi insaisissable et radicale, l’actrice au regard incandescent et au sourire marqué reste une figure atypique du cinéma français. Punk dans l’âme et viscérale dans ses choix artistiques comme amoureux, elle a traversé les décennies sans jamais lisser son image.
De 37°2 le matin à une image d’icône rebelle
Révélée en 1986 par 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix, Béatrice Dalle devient immédiatement un symbole. Sa beauté brute, son jeu instinctif et sa voix grave la distinguent rapidement des standards de l’époque. Refusant les compromis, elle multiplie ensuite les rôles forts et parfois dérangeants, cultivant une image d’écorchée vive loin des conventions du star-system.
Sur le plan personnel, elle a vécu des vies amoureuses intensément assumées. Mariée très jeune au peintre Jean‑François Dalle, dont elle gardera le nom, elle a ensuite enchaîné plusieurs histoires passionnelles, souvent commentées par la presse people.
Une intersection inattendue avec Carla Bruni
Parmi ces épisodes sentimentaux parfois méconnus figure une convergence avec une autre icône française : Carla Bruni. Les deux femmes ont, à quelques années d’écart, partagé le même compagnon, l’avocat Arno Klarsfeld. Fils des célèbres chasseurs de nazis Serge et Beate Klarsfeld, Arno Klarsfeld s’est imposé comme une figure engagée du monde judiciaire et mémoriel.
Avocat lors de procès historiques comme ceux de Paul Touvier et Maurice Papon, Arno Klarsfeld a aussi fréquenté les cercles intellectuels et mondains des années 1990. Dans ce milieu, il rencontre Carla Bruni, alors top model international. Leur relation, qui dure environ deux ans, de 1994 à 1996, est largement médiatisée : le couple apparaît dans les pages de Paris Match et lors de défilés et soirées de la mode.
Après leur séparation, les deux ex resteront en bons termes, se recroisant ponctuellement à des événements publics liés au devoir de mémoire, selon les archives presse de l’époque.
La courte idylle avec Béatrice Dalle
Quelques mois seulement après sa rupture avec Carla Bruni, Arno Klarsfeld entame une relation avec Béatrice Dalle. Le contraste entre les deux femmes est frappant : à la sophistication feutrée du mannequin succède la fougue électrique de l’actrice punk. Leur couple est photographié en 1997, notamment au premier rang de défilés de haute couture et lors de mobilisations publiques.
Plus qu’une romance mondaine, leur liaison se manifeste aussi par un engagement commun. Le duo s’illustre publiquement contre la montée du Front national à Vitrolles, signe de convictions partagées et d’une présence militante qui dépasse la simple vie privée. Malgré son intensité, cette idylle restera brève et ne durera que quelques mois.
Une trajectoire amoureuse fidèle à son tempérament
Après cette parenthèse, Béatrice Dalle poursuivra une vie sentimentale sans concessions. Elle vivra notamment une histoire marquante avec JoeyStarr, relation que l’actrice évoquera encore avec émotion des années plus tard. Elle se marie également avec Guénaël Meziani, rencontré en prison, union qui fit couler beaucoup d’encre et alimenta la réputation d’une femme insoumise aux attentes sociales.
À 61 ans, Béatrice Dalle reste fidèle à elle-même : entière, imprévisible et indifférente aux critiques. Au-delà des anecdotes sentimentales, son parcours illustre une époque — surtout les années 1990 — où se croisaient mannequins, intellectuels engagés et artistes rebelles. Carla Bruni et Béatrice Dalle représentent alors deux visages contrastés de la féminité française, reliés par un détour commun autour d’une même personnalité masculine publique.
Ce récit intime et médiatique souligne aussi la porosité entre mondes différents : la mode, le militantisme, le cinéma et la justice se sont parfois superposés au gré des rencontres et des passions. Sans prétendre dresser un inventaire exhaustif, cet épisode de la vie de Béatrice Dalle rappelle la manière dont les trajectoires personnelles se mêlent aux récits publics et historiques.


