Arthur publie son premier roman, J’ai perdu un bédouin dans Paris (éditions Grasset), au moment d’un anniversaire lourd de sens : ce mercredi 7 octobre, date des attaques du Hamas contre Israël. Dans un texte que nos confrères de La Tribune Dimanche ont lu, l’animateur se livre avec une franchise rare et relate « son » 7 octobre ainsi que la vie qui en découle depuis.
Un récit intime, parfois brutal
Le livre reprend des fragments de ces deux dernières années, des moments douloureux et des nuits sans sommeil. Arthur revient notamment sur une interview marquante avec Sonia Devillers sur France Inter — une « interview déclic » qui l’a poussé à nommer et à écrire ses maux. La Tribune Dimanche retient les passages les plus lourds, des confidences où l’animateur ne s’épargne personne.
Parmi les scènes fortes, il raconte une nuit à Tel‑Aviv où l’alarme retentit alors qu’il est sous la douche. Totalement nu, il se réfugie dans l’abri antibombe de son appartement, ce qu’il décrit sans fard : « Je m’écroule contre le mur. Nu. Entièrement nu. Accroupi sur un sol froid, le dos glacé, le rythme cardiaque affolé. » Arthur confie avoir hésité à publier ce passage, avant de se persuader qu’il ne fallait « pas faire les choses à moitié ».
Le roman évoque aussi les tensions personnelles : son mariage avec Mareva Galanter a été « mis à rude épreuve » et, selon le récit, l’ancienne Miss France a traversé des périodes d’isolement. Arthur évoque une dispute qui a marqué le couple, sans toutefois détailler exhaustivement les circonstances.
Il parle également de Noam, son filleul, « parti au front » et revenu profondément marqué : « Un gouffre. Un noir dur, compact, insondable. Ce n’est plus un regard. C’est une cicatrice », écrit‑il, rapportant l’état psychologique de ce proche après l’expérience du conflit.
Peurs, pertes et décisions publiques
Depuis ce 7 octobre 2023, Arthur affirme que sa vie a basculé. Il dit vivre dans la peur et en porter les traces physiques et psychologiques : plus de dix kilos envolés en deux ans, des réveils en sursaut et des cauchemars récurrents — « Il n’y a pas une semaine où je ne me lève pas en sursaut au milieu de la nuit parce que j’ai fait un cauchemar », confie‑t‑il.
La protection dont il bénéficie est un autre élément central du récit. Selon le livre, c’est le ministère de l’Intérieur qui a exigé cette protection et qui a même choisi ses gardes du corps. Arthur, toujours selon le texte, refuse néanmoins que l’État en assume le coût et refuse que ce soit l’argent public qui paie son dispositif de sécurité.
Sur le plan politique et médiatique, l’animateur n’a pas hésité à prendre position très vite. Il s’interroge publiquement sur le manque de commémoration ou de mobilisation pour les victimes françaises de l’attaque du Hamas et lance un cri contre le silence : « C’est quoi ce silence ? », écrit‑il et répète dans ses interventions.
Au‑delà de la peur et des nuits volées, Arthur dit avoir perdu des amis, évoquant des ruptures motivées, selon lui, par le fait d’être juif en France. Il multiplie les tribunes coup de poing et refuse de se taire, cherchant à transformer sa douleur en parole publique.
La Tribune Dimanche a sélectionné et souligne les passages les plus marquants du roman, mettant en lumière la violence des émotions et la façon dont cet homme médiatique — souvent associé à des revenus importants, mentionnés dans le livre comme « l’homme aux centaines de milliers d’euros » — tente de rester acteur de son récit plutôt que victime muette.
Sans céder au sensationnalisme gratuit, le récit d’Arthur se présente comme une tentative de rendre compte d’un basculement intime et social. Ce premier roman, à la fois confession et constat, s’inscrit dans une période où la parole publique et la mémoire des victimes continuent d’alimenter débats et polémiques.
