Arte rediffuse ce mercredi 22 octobre 2025 Une affaire privée, thriller de Guillaume Nicloux porté par Marion Cotillard et Thierry Lhermitte. Sorti en 2002, ce film a surpris le public en montrant l’ancien Bronzé dans un registre sombre et tourmenté, loin du comique qui a fait sa renommée. La rediffusion est l’occasion de revenir sur la promotion de l’époque et sur une anecdote qui avait alimenté la chronique : la rumeur d’un « film porno » lié aux débuts de Thierry Lhermitte.
Le vrai-faux film X du Café de la Gare
La rumeur remonte aux années 1970 et à un court film collectif intitulé Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres, réalisé avec des comédiens du Café de la Gare. Sur le plateau d’On ne peut pas plaire à tout le monde, en avril 2002, Thierry Lhermitte s’était vu relancer par Ariane Massenet sur cette « histoire de film porno ». L’échange, en partie détendu, avait donné lieu à cette réplique amusée : « Il faut bien vivre ! »
Lhermitte a toujours expliqué que le film n’était pas un vrai film pornographique mais une comédie expérimentale. L’idée était de filmer des jeunes comédiens assistant à la projection d’un film X et de les laisser commenter la scène sur un ton humoristique. Le problème est survenu à la sortie : « Ils ont sorti le film comme si c’était un vrai porno, avec nos têtes sur l’affiche ! », racontait-il, soulignant le malaise causé par cette présentation trompeuse.
Cet habillage commercial a semé la confusion auprès du public. « On a essayé de faire quelque chose parce que ça craignait sérieux… », ajoutait Lhermitte à l’époque, ironisant sur la mésaventure qui restera une anecdote de jeunesse. C’est donc moins un scandale qu’un malentendu monté en épingle par une exploitation éditoriale douteuse, selon les propos rapportés.
Une affaire privée : prise de risque et souvenirs de tournage
Deux décennies plus tard, l’acteur retrouvait un registre radicalement différent dans Une affaire privée. Aux côtés de Marion Cotillard, Jeanne Balibar, Clovis Cornillac, Jean-Pierre Darroussin et Niels Arestrup, Lhermitte incarne un détective désabusé, tiraillé entre polar et drame psychologique. La remise en cause de son image publique faisait partie de la promotion du film.
Sur le plateau de Marc-Olivier Fogiel en 2002, le présentateur commentait la transformation : « C’est un Thierry Lhermitte dans un nouveau registre, pas sympa ni cool », relevant notamment les scènes où l’acteur apparaissait nu. Lhermitte répondit avec son flegme habituel : « Non, c’est pour ça que c’est pas gênant. C’est ni pour faire joli, ni pour faire voyeur, ni pour faire moche ». Il ajoutait : « Je me suis régalé à faire ce film. Je me suis marré chaque jour. Et j’ai rencontré des gens exceptionnels ». Ces confidences montrent l’engagement de l’acteur dans le projet et son détachement vis‑à‑vis du sensationnalisme.
Des anecdotes qui font sourire
L’humour n’a jamais quitté Thierry Lhermitte lorsqu’il revient sur ces épisodes. En mai 2022, invité de l’émission On refait la télé sur RTL, il relatait une scène cocasse du tournage : une partie du film avait été tournée dans un club échangiste. « Les figurants étaient les clients habituels », racontait‑il, amusé. « Ils étaient contents de venir gratuitement, puisqu’on payait les consommations ». Il se remémorait surtout une rencontre improbable : « Il y avait une dame, en pleine action, qui me voit arriver. Et tout en continuant son activité, elle me demande si je peux lui faire un autographe pour ses enfants ! »
Vingt ans après la sortie d’Une affaire privée et des premières révélations, l’acteur — présenté dans ces propos comme âgé de 72 ans — continue d’en rire. Toujours sur RTL, il expliquait encore la genèse du malentendu autour du « film porno » : selon lui, il s’agissait d’un dispositif comique filmant la salle qui regardait un film X, puis de la réédition ultérieure par un producteur qui avait mis en avant leurs visages.
À la faveur de la rediffusion d’Arte, l’ensemble de ces anecdotes rappelle combien l’image d’un acteur peut évoluer. Thierry Lhermitte, tour à tour homme de comédie, comédien engagé et protagoniste d’histoires cocasses, illustre ces transformations publiques. Les spectateurs peuvent redécouvrir dimanche un film qui, en 2002, avait marqué un virage dans sa carrière et qui continue d’alimenter des souvenirs partagés entre sérieux artistique et moments de dérision.
