AppleTV+ retire Traqués avec Benoît Magimel et Mélanie Laurent pour similitudes avec le roman La Traque de Douglas Fairbairn; poursuites envisagées contre Cédric Anger

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AppleTV+ a surpris l’industrie audiovisuelle en retirant, à quelques jours de son lancement prévu le 3 décembre 2025, la diffusion de Traqués, sa nouvelle série portée par Benoît Magimel et Mélanie Laurent. La décision, annoncée sobrement et sans explication détaillée, a été suivie d’un silence qui n’a fait qu’alimenter les rumeurs et inquiéter partenaires et spectateurs.

Une annulation brutale et discrète

La plateforme avait pourtant mis tous les signes extérieurs d’un lancement majeur : promotion internationale, casting prestigieux et un budget conséquent. Puis, à la publication de la bande-annonce sur les réseaux sociaux, des lecteurs attentifs ont relevé des ressemblances troublantes avec un roman ancien. Selon le journaliste Clément Garin, AppleTV+ aurait alors engagé des vérifications internes avant de prendre la décision radicale de retirer la série du calendrier de diffusion.

La communication officielle a été minimale : la série ne sortirait pas le 3 décembre, sans autre précision. Dans les coulisses, la décision aurait été motivée par une découverte d’ordre juridique et éditorial qui remet en cause l’originalité supposée du scénario.

Un soupçon de plagiat lié à un roman de 1973

Les enquêtes internes, rapportées par Clément Garin, mettent en parallèle Traqués et Shoot, un roman de Douglas Fairbairn publié en 1973 et traduit en France en 1974 sous le titre La Traque. Les similitudes décrites concernent l’intrigue centrale : un groupe d’amis amateurs de chasse attaqué sans raison par un autre groupe de chasseurs, une riposte qui tourne à la fuite et au silence, puis la prise de conscience d’être suivis et traqués par leurs agresseurs en quête de vengeance.

Selon ces éléments, le déroulé dramatique, la dynamique paranoïaque et le cadre montagnard apparenteraient fortement la série au roman. L’affaire se nourrit du fait que le livre a déjà fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1976 par le réalisateur Harvey Hart, avec Cliff Robertson, Ernest Borgnine et Henry Silva, ce qui rend l’existence et l’accessibilité de l’œuvre antérieure incontestables.

Face à ces constats, la plateforme serait parvenue à la conclusion que la série reprendrait, de manière substantielle, des éléments essentiels de l’œuvre de Fairbairn sans qu’une telle source ait été officiellement créditée.

Conséquences financières et artistiques

Ni AppleTV+ ni Gaumont n’ont communiqué de chiffre précis sur le budget engagé, mais des sources internes évoquent des « millions d’euros », compte tenu des tournages en haute montagne, des conditions de production exigeantes et des cachets des deux têtes d’affiche françaises. Pour les partenaires, la perte financière semble notable. Le risque d’une atteinte à la réputation est, lui, tout aussi important.

La mise à l’écart d’un tel projet intervient au moment où AppleTV+ cherche à renforcer sa présence en Europe face à des concurrents comme Netflix et Amazon. Une controverse de ce type peut avoir des répercussions durables sur la crédibilité éditoriale et les procédures de contrôle de droits au sein de grandes plateformes.

Vers une action en justice ?

Selon les informations disponibles, AppleTV+, Gaumont et certains membres du casting envisageraient désormais un recours judiciaire contre Cédric Anger, créateur et réalisateur de Traqués, accusé d’avoir présenté comme originale une œuvre qui ne l’était pas. Une procédure éventuelle s’annoncerait lourde et longue, et pourrait avoir des conséquences professionnelles importantes pour le réalisateur.

Du côté des protagonistes, aucune déclaration publique détaillée n’a été relayée au moment où la série a été officiellement retirée. Le scénario d’Anger, la chronologie des validations et les vérifications préalables au tournage restent au cœur des questions que se posent aujourd’hui les producteurs et la plateforme.

Cette affaire pose aussi une interrogation plus large sur les mécanismes de vérification des droits d’adaptation au sein des grandes plateformes de streaming : comment un projet aussi visible a-t-il pu être porté jusqu’au tournage sans qu’un rappel à une source ancienne ne soit formellement documenté ?

En attendant d’éventuelles suites judiciaires ou d’éclaircissements officiels, la disparition soudaine de Traqués laisse une trace en creux dans le calendrier télévisuel de fin d’année et marque, pour l’instant, un revers coûteux et embarrassant pour tous les acteurs impliqués.

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