Antoine de Caunes n’est pas un admirateur de Rendez-vous en terre inconnue. Dans une intervention franc-parler, l’animateur de Canal+ a livré une critique nette du programme, longtemps associé au nom de Frédéric Lopez et désormais diffusé sur France 2.
Une critique frontale du concept
C’est lors d’une participation à l’émission Les Pipelettes qu’Antoine de Caunes a vidé son sac. Sollicité pour dire s’il accepterait d’être l’invité du format, il a lâché sans détour : « Surtout pas ! Je déteste cette émission ». Il précisera ensuite les raisons de son refus, ciblant le principe même du programme.
Pour lui, l’idée de « débarquer comme cela dans une peuplade lointaine et reculée, qui possiblement n’a pas encore eu de véritable contact avec la civilisation » puis d’arriver « avec des caméras et des gens qui vont jouer à faire semblant de s’intégrer pour repartir huit jours après » relève d’une mise en scène artificielle. Il estime que ces séjours express transforment un potentiel échange interculturel en un format télévisuel, guidé par les codes du divertissement plutôt que par la sincérité des rencontres.
Antoine de Caunes ne nie pas toutefois avoir visionné certains numéros. Il confie avoir regardé « deux épisodes de l’émission, tournés en Mongolie ». À ses yeux, il existe « de très bons documentaires sur la Mongolie », mais il s’interroge sur la nécessité d’y convier une célébrité qui viendrait, selon lui, « expliquer à quel point il se ressource ».
Évolution du programme et réception du public
Lancé en 2004 par Frédéric Lopez, Rendez-vous en terre inconnue a construit sa réputation sur l’idée d’embarquer une personnalité vers une communauté isolée pour une immersion de plusieurs jours. Le concept mêle découverte, émotion et rencontres humaines. Mais il a aussi toujours suscité des débats quant à la représentation des populations rencontrées et à la durée limitée des immersions.
En 2018, Frédéric Lopez commence à se retirer progressivement de la présentation. Il transmet alors le relais à Raphaël de Casabianca, qui reprend la formule tout en ajustant légèrement le ton. Plus récemment, après le départ du successeur en 2024, la présentation a été confiée à Laury Thilleman. L’ancienne Miss France a signé une première saison marquante en partant en Terre de Feu, en Patagonie, avec son premier invité, le chef Cyril Lignac.
Ce retour, diffusé en octobre 2025, a été bien accueilli par le public : l’épisode inaugural de cette nouvelle ère a réuni 3,22 millions de téléspectateurs, un score qui illustre la capacité du programme à conserver une audience significative malgré les nombreuses évolutions de casting et de ton.
Entre admiration et réserves
Le propos d’Antoine de Caunes résonne dans un paysage médiatique où les formats mêlant personnalités et reportages suscitent souvent des discussions. D’un côté, l’émission est saluée pour sa capacité à toucher un large public et à mettre en lumière des cultures peu connues. De l’autre, certains professionnels ou observateurs s’interrogent sur la profondeur des rencontres et sur le risque d’instrumentalisation des communautés filmées.
Antoine de Caunes appartient à cette seconde catégorie de voix critiques. Sa posture souligne la tension entre spectacle télévisuel et authenticité documentaire. Il met en garde contre ce qu’il perçoit comme une mise en scène qui peut, selon lui, nuire à la qualité d’un véritable échange interculturel.
Sans remettre en cause l’intérêt d’avoir fait connaître des territoires et des peuples souvent invisibles, sa critique pousse à réfléchir sur la manière dont ces rencontres sont conçues et présentées. Elle invite également à s’interroger sur la place des célébrités dans ce type de formats et sur l’impact, réel ou symbolique, de courts séjours filmés sur des communautés éloignées.
Rendez-vous en terre inconnue demeure un programme suivi et commenté. Les réactions comme celle d’Antoine de Caunes alimentent le débat public sur l’éthique des documentaires et des émissions d’immersion, tout en rappelant qu’un même format peut susciter enthousiame et réserves, selon le point de vue adopté.
